Montagnes hallucinées (les) Vol.2 - Actualité manga
Montagnes hallucinées (les) Vol.2 - Manga

Montagnes hallucinées (les) Vol.2 : Critiques

Kyôki no Sanmyaku Nite

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Mars 2019

Chronique 2
  
Au fin fond de l'expédition en Antarctique, l'équipe de Professeur Lake a été comlètement décimée dans des circonstances horribles, mystérieuses et funestes, et le Professeur Dyer n'est qu'aux prémisses de l'effrayante vérité concernant ce désastre, dont il devine que les fondements pourraient trouver leur réponse dans les mythes anciens narrés, entre autres, par le Nécronomicon... L'ombre de Cthulhu semble planer ! Mais pour pouvoir expliquer entièrement le spectacle de mort et de désolation complète qu'ils ont découvert, Dyer et les siens n'ont qu'une solution: essayer de retrouver Gedney, l'assistant du Professeur Lake, dont le corps est le seul à ne pas avoir été retrouvé. Est-il encore vivant ? A-t-il pu s'échapper de l'enfer qui a frappé ? Malgré l'opposition du Professeur Pabodie, Dyer décide alors, en compagnie de son assistant Danforth, de partir à la recherche de Gedney avec son avion, au-delà des inquiétantes montagnes, pour une expédition qui, plus que jamais, risque de les glacer d'effroi... jusqu'à leur faire perdre la raison ?

Après un premier volume aux visuels et à l'atmosphère saisissants et intenses, le mangaka Gou Tanabe achève son adaptation, son interprétation du récit originel de Lovecraft avec ce deuxième et dernier opus réunissant les tomes 3 et 4 de l'édition japonaise, et il nous offre quasiment 340 pages d'un voyage plongeant toujours plus Dyer et Danforth en plein cauchemar.

Et pour cela, le mangaka fait véritablement des merveilles, étape par étape, chacune d'entre elles ne faisant qu'accentuer le climat d'angoisse et de folie face à des choses échappant à toute explication scientifique, voire à toute logique. Les unes après les autres, les deux hommes se retrouvent face à des choses inconcevables. De troublants alignements de cubes, de remparts et de cavernes dans la paroi semblant être les vestiges d'une civilisation ancienne et faisant écho aux mythes primitifs mythes primitifs, des cités datant vraisemblablement d'il y a des millions d'années donc avant me^me l'apparition de l'espèce humaine, des bâtisses démesurées laissant deviner un haut niveau de technologie dépassant peut-être même la civilisation humaine... L'inexplicable s'étale sous leurs yeux. Inexplicable, oui... sauf si l'on accepte fébrilement d'accorder le crédit à tout ce qui peut être dit dans l'effrayant Necronomicon et dans les Manuscrits pnakotiques, dont les mythes malaisants apparaissent alors bien réels...

Gou Tanabe distille le parcours toujours plus inquiétant des deux scientifiques dans une déferlante de détails sinistres: une grotte aux inquiétants sifflements qui s'enfonce dans la montagne et qui semble être une véritable porte vers le passé, des parois aux décorations cauchemardesques dans leurs formes, de nombreux motifs récurrents comme les étoiles, des bruits étranges, des marques fraîches laissant deviner qu'une vie s'est activée il y a peu, une odeur bizarre... La curiosité de Dyer pour expliquer les choses continue de l'emporter, tandis que son assistant semble de plus en plus à bout de nerfs, et le tout accentue en permanence l'ambiance cauchemardesque étouffante.

Quelle vérité Dyer et Danforth trouveront-ils donc au bout de leur périple vers l'inconnu, vers ce qui ne devrait pas être vu par des yeux humains, vers ce qui ne doit pas être réveillé ni révélé ? Suivant fidèlement le récit de Lovecraft, le mangaka, malin, glisse juste ce qu'il faut d'éléments de réponses autour de ces éléments de civilisation ancienne, de leurs origines, du cataclysme qui a bien pu s'abattre sur ces "anciens"... juste ce qu'il faut pour ne pas frustrer, tout en entretenant comme il se doit, jusqu'au bout, la part de mystère, d'inexpliqué, d'inexplicable, faisant souvent la force de toute la mythologie bâtie par Lovecraft au fil de ses récits.

Au-delà du récit en lui-même, la grande force de cette adaptation manga reste, bien sûr, la patte visuelles dense, précise et malsaine au possible de Tanabe. Le mangaka nous l'avait déjà prouvé brièvement dans son recueil The Outsider: son dessin est fait pour Lovecraft, pour ses inventions de créatures cauchemardesques tels Cthulhu ou les Shoggoths, pour ses descriptions de paysages désolés et infernaux et de vestiges inquiétants de civilisation très ancienne... et tous ces éléments, le dessinateur leur donne une consistance, une vie, de la meilleure des manières possibles, avec un travail incroyable sur la profondeur de champ, sur l'encrage, sur les trames, sur les décors où l'on se plaît souvent à chercher encore plus de motifs et de formes inquiétantes... C'est d'une richesse exemplaire.

L'adaptation des Montagnes Hallucinées par Gou Tanabe est donc une réussite complète, qui ouvre de la meilleure façon possible cette collection des éditions Ki-oon dédiée à Lovecraft, que l'on espère retrouver très vite, et de préférence toujours avec cette même qualité d'édition exemplaire !
  
  
Chronique 1
  
Lorsque le professeur Dyer et son équipe rejoignent celle du professeur Lake, la consternation s'abat sur les hommes de science: ils découvrent un véritable massacre, humains et chiens ayant été sauvagement agressés!
Personne n'est en mesure d'expliquer ce qui a pu se passer...mais un homme manque à l'appel: Gedney se serait vraisemblablement enfui... Dyer et ses compagnons décident alors de partir à sa recherche, non seulement pour le secourir s'il est encore temps, mais aussi et surtout pour avoir des réponses sur les étranges événements s'étant produits!
Plus tard Dyer et son assistant, Danforth, partent seuls explorer l'autre versant des montagnes qui se dressent devant eux...et c'est l'horreur qui les attend!

Après un premier tome incroyable et saisissant, ce second opus, d'une puissance rare vient déjà clore cette incroyable expédition dans des terres aussi sauvages que dangereuses...et si les montagnes du titres sont hallucinées, ce récit et tout simplement hallucinant!

Il apparaît difficile de décrire par de simples mots ce qu'on peut éprouver en lisant les œuvres de Lovecraft, cela se ressent bien plus que cela se raconte, et Gou Tanabe est parvenu à retranscrire à la perfection cette puissance dans son manga; il est parvenu à transposer par des dessins saisissants des créatures et concepts informes et indescriptibles, et c'est à travers les yeux des deux protagonistes qui vont traverser cette horreur que nous allons vivre cette plongée dans les abîmes d'un monde oublié qui aurait du le rester!

Bien que dans le premier opus on ressentait déjà ce malaise inexplicable en explorant ce monde inconnu par le biais des personnages, que nous découvrions ces étranges créatures informes, nous restions malgré tout en terrain plus ou moins connu, dans de l'explicable et du rationnel, seule la toute dernière partie venant faire naître ce malaise.
Mais avec ce second tome le malaise ne nous quittera pas, à partir du moment où Dyer et Danforth vont franchir le sommet de ces étranges montagnes pour en découvrir l'autre versant nous allons pénétrer dans un monde étranger au notre, un monde qui ne devrait pas cohabiter avec le notre.
Nous suivons les deux protagonistes à travers leurs explorations et découvertes et le dessin magistral de Tanabe nous fait ressentir ce vertige mêlé à cette étrange sentiment d’oppression! On ignore ce qui attend les aventuriers au détour de ces structures d'un autre temps, d'un autre monde...

Nous allons partager cette découverte pendant un long moment nous laissant totalement guider par cette écrasante cité sans fin, croisant sans cesse structures et représentations étrangères à notre monde jusqu'à ce que les deux chercheurs tombent sur une fabuleuse fresque, presque semblable à nos peintures rupestres grâce à laquelle ils peuvent déduire l'histoire de ces êtres incroyables, peuple bien plus avancé qu'on aurait pu le croire, leur développement, leurs guerres, et leur fin...du moins jusqu'à ce l'équipe du professeur Lake les réveille!
Cette partie est sans aucun doute la plus passionnante de ce récit, elle nous fait voyager à travers des temps immémoriaux, évoque les grands anciens du panthéon de Lovecraft, permet aux néophytes de comprendre un peu mieux l’œuvre du maître et toute son étendue, son incroyable mythologie, plus complexe qu'on pourrait le croire, apercevoir l'étendue du bestiaire Lovecraftien, Cthulhu étant même évoqué...en un mot comme en cent c'est absolument passionnant!
Bien entendu on pourrait chipoter en relevant que les chercheurs parviennent à faire des déductions très poussées de simples gravures...mais sans cela nous n'aurions pas pu profiter de ces sensationnels chapitres!

Et de la description nous glissons doucement vers le ressenti, nos héros se retrouvant face à des créatures qui ne devraient pas exister... Gou Tanabe n'a certes pas le choix mais il est toujours risqué de tenter de représenter les êtres innommables et indéfinis de Lovecraft...force est de constater qu'il y parvient à merveille, nous faisant ressentir le même type d'effroi que le maître lui même!

La conclusion se veut tout aussi mystérieuse que malaisante et cette fois, tout comme Lovecraft avant lui, Tanabe laisse planer le mystère jusqu'au bout laissant aux lecteurs se représenter l'ultime horreur comme ils l'entendent...et c'est clairement la solution la plus efficace!

Bien qu'on l'ait évoqué pour le premier opus, il faut revenir sur le dessin saisissant de Tanabe qui nous offre des planches tout simplement superbes, le tome regorge de pages pleines voire de doubles pages absolument renversantes, parvenant à retranscrire les panoramas, cités et créatures de Lovecraft comme rarement!

Et que dire du plaisir de lire un tel récit en tenant entre ses mains un livre d'une telle beauté? L'édition de Ki-oon est superbe, simplement la plus belle édition jamais réalisée pour un manga à ce jour, rien de moins!

Tout est parfait dans ce second opus, du récit de Lovecraft aux dessins et la mise en scène de Gou Tanabe en passant par l'édition de Ki-oon...parfait!
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

18 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs