Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 14 Octobre 2022
Peinant à renouveler le récit en plus de s'écarter un peu trop du concept de base, le tome 6 de Comment vivre chez les monstres s'achevait toutefois sur un dernier chapitre prometteur avec l'arrivée à Tempest du père de Flamea pour une raison précise: ramener sa fille avec lui dans son village natal des hommes-lapins, chose à laquelle notre héroïne, heureuse dans le pays des monstres, se refuse catégoriquement. D'autant plus que les attentes à son égard là-bas sont pressantes puisqu'elle est la fille du chef et donc l'héritière logique du statut de cheffe du village, dont elle ne veut pas. Le père de Flamea ne s'attendait toutefois pas à découvrir en Tempest une ville aussi luxuriante, où sa fille semble bel et bien acceptée, en plus de profiter avec joie de chaque instant. Limule pousse toutefois la fille-lapine à rendre visite à son village natal, au moins pour s'expliquer... et ce que le chef du village n'avait pas prévu, c'est que le slime compte lui aussi faire le déplacement pour découvrir le village des hommes-lapins ! Seulement, le modeste bourg sera-t-il apte à accueillir comme il se doit un roi-démon ?!
Cette fois-ci, c'est la bonne ! Sortant un peu de sa succession de moments de vie généralement trop courts et un peu sous-exploités, le mangaka Shô Okagiri nous propose ici une partie plus longue qu'à l'accoutumée puisqu'elle s'étire encore sur les deux tiers du tome, soit une centaine de pages. Et globalement, le résultat est là puisque, après un petit voyage pour l'atteindre, l'immersion dans le village des hommes-lapins se révèle assez efficace. Certes, les choses ne sont pas approfondies plus que ça, mais on y découvre des choses intéressantes comme la rivalité entre les "oreilles droites" et les "oreilles tombantes", le côté très borné de ces derniers, la place du doyen, et surtout, évidemment, le statut de notre chère Flamea dans son village natal puisqu'elle est censée en devenir la prochaine cheffe. On suit alors avec intérêt l'opposition de notre héroïne à ce destin tout tracé dont elle ne veut pas du tout, avec quelques montées de caractère qui font plaisir à voir chez elle. Qui plus est, l'auteur parvient à emballer tout ça dans une ambiance qui reste tout de même assez légère grâce à plusieurs idées comiques, à l'image du duo humoristique que forment Flamea avec son père (surtout via les gros coups de stress de ce dernier à l'idée de ne pas assez bien accueillir le roi-démon Limule), et de tout ce qui découle d'une maladroite confusion entre le slime et Gobuta. Et même si l'issue de cette partie est finalement un peu rapide, on devrait a priori réentendre parler des affaires du village des hommes-lapins plus tard.
Une fois cette assez sympathique partie passée, les deux derniers chapitres reviennent à un format plus habituel dans la série, avec deux nouveaux événements à découvrir pour Flamea. Tout d'abord, un tournoi de balle au prisonnier certes expéditif mais ponctué de quelques gags rigolos (pauvre Lamrys) et, forcément, de quelques notes légères de fan-service sur les tenues de sport des personnages. Ensuite, une petite affaire de vol de fruit, un fait rarissime dans la ville de Tempest où le crime n'existe pas... et on comprend mieux pourquoi dès lors que, en même temps que Flamea, on découvre le fonctionnement de la prévention criminelle, emmenée par Ultima et Carrera dont les méthodes un brin sadiques ont de quoi couper d'emblée toute envie de crime !
A l'arrivée, ce 7e volume remonte pas mal le niveau après un 6e tome mitigé. Certes, les développements ne vont jamais loin, la partie au village natal de Flamea est globalement sympathique, les deux derniers chapitres restent eux aussi plutôt corrects, et l'ensemble continue généralement de baigner dans une ambiance légère et assez drôle qui a son petit charme.