Mobuko no Koi Vol.2 : Critiques

Discrète étudiante travaillant dans une supérette, Nobuko Tanaka est le genre de jeune femme qui, à force de n'avoir aucune confiance en elle, s'est habituée à passer inaperçue et à avoir peu de relations sociales développées. mai cela pourrait peut-être changer petit à petit depuis qu'elle a pris conscience de ses sentiments pour son collègue de travail Hiroki Irie, vers qui son autre collègue la jeune et énergique Abe la pousse à aller. mais il n'est pas facile d'oser faire ne serait-ce qu'un petit pas vers la personne que l'on aime quand, depuis toujours, le doute sur soi-même et la timidité nous assaillent. Et cela s'avère d'autant plus délicat qu'Irie lui-même, malgré son côté attentionné, est lui-même un jeune homme un peu effacé qui n'a jamais trop su ce qu'est l'amour. Poussé par Kaneko, un collègue qui travail à la supérette depuis encore plus longtemps que lui et qui est convaincu qu'il est amoureux de "Mobuko", Irie commence à s'interroger sur ce qu'il pense de sa discrète collègue, au fil d'un début de 2e tome qui se focaliser alors beaucoup sur lui. On cerne bien un garçon ne se sent pas concerné par l'amour, comme si c'était un univers lui étant inaccessible, mais qu'en sera-t-il quand il se mettra à observer encore plus attentivement qu'avant Nobuko ? Alors que Nobuko, quand on est placé depuis son point de vue, se sent inexistante et dépourvue de qualités propres, les choses changent totalement quand on la regarde à travers les yeux d'Irie, qui remarque bien ses qualités, ne serait-ce que la forme d'attention qu'elle montre lors de la scène avec le trèfle à quatre feuilles.

C'est alors dans une ambiance toute particulière entre ces deux-là, et sous l'oeil d'Abe et de Kaneko, qu'arrive un événement qui apparaît important pour les deux timides et maladroits jeunes gens: une sortie tous ensemble à l'aquarium, qui pourrait bien entraîner ensuite d'autres sorties, mais cette fois-ci à deux, pour un résultat vraiment joli non seulement car Akane Tamura soigne à nouveau sa narration visuelle pour nous laisser observer chaque petite situation, mais aussi parce que a mangaka a l'excellente idée de nous faire vivre la sortie au cinéma depuis le point de vue de chacun des deux personnages, tour à tour. On observe ainsi avec beaucoup de tendresse toutes les incertitudes de ces deux-là pendant leur sortie, en particulier Mobuko qui séduit toujours autant dans ses nombreuses petites manies de personne n'ayant aucune confiance en elle. puis on voit surtout la vision que chacun d'eux deux a de l'autre, à l'image d'une héroïne ayant le loisir de profiter de plusieurs petites attentions d'Irie (le choix de la boisson au café, le pansement...). Irie fait attention à elle, elle qui étaient habituée à passer inaperçu, et ça fait facilement chaud au coeur.

Alors, ces sorties pourront-elles réellement faire office de premier pas l'un(e) vers l'autre ? Entre elle qui se sent bien souvent transparente et lui qui n'a jamais été amoureux et qui en sait donc pas trop ce qu'est ce sentiment, les choses vont à tâtons, et il va donc de soi que Nobuko et Irie vont devoir oser aller eux-même de l'avant pour se rapprocher. Alors que certains moments de gêne pourraient être mal interprétés, que Mobuko a peur de déranger, qu'Irie ne sait pas trop quelle distance garder suite aux conseils de Kaneko, il leur faut avancer sans se brusquer. Et sous ce talent de l'autrice pour nous laisser apprécier chaque petit moment, on les regarde avec bienveillance tâtonner ensemble. En particulier notre héroïne qui, alors qu'elle est habituée à laisser passer les occasions et à se sentir soulagée de ne rien tenter, va prendre un petit peu plus conscience que cette situation ne va pas car elle ne pourra jamais changer quoi que ce soit ainsi.

Avec ce deuxième tome dans la droite lignée du premier volume, la lecture de Mobuko no Koi reste alors un petit régal. Maîtresse de sa narration visuelle, Akane Tamura ne précipite rien, laisse le temps à ses personnages d'avancer à leur rythme et de se cerner, tout comme elle nous laisse bien l'opportunité de nous-mêmes les cerner.