Mobile Suit Gundam - The origin (Pika) Vol.23 : Critiques

La bataille d'A Baoa Qu a démarré, une lutte sans précédent qui voit même une opposition se créer au sein de Zeon, après l'assassinat de Gihren par Kycilia. Soutenue par ces insurgés, Seila est à la recherche de son frère et d'Amuro, qui livrent leur duel final, hors de leurs mobile suits... Les derniers événements de la bataille sont alors sur le point d'apporter le dénouement de la guerre.

Après vingt-deux tomes passionnants et riches, il est temps pour Gundam – The Origin, la version manga adaptée de la toute première série de la saga par Yoshikazu Yasuhiko, d'arriver à son terme. Les différentes pistes lancées par l'oeuvre encore inachevée vont ainsi trouver leurs conclusions dans ces dernières pages, des pistes relativement peu nombreuses et se résumant au duel Char vs Amuro ainsi qu'à la vengeance de la Comète Rouge, mais qui trouvent bien leur dénouement.

C'est tout particulièrement la confrontation finale, hors des mobile suits, entre les deux antagonistes qui occupe une très grande place au sein du volume. En résulte un passage mémorable, de par le découpage minutieux du mangaka et sa mise en scène presque anxiogène à certains instants, ou le conflit d'idéaux qui réside entre les deux individus. Chacun amène ses réflexions à terme, de manière juste, présentant ce qui les oppose, mais aussi ce qui les réunit. Le final de cette dualité peut paraître convenu, mais est présenté de manière très logique, par rapport à tout ce que la série a présenté auparavant u compris le flashback passionnant autour de Char qui constitue la version animée de The Origin. « Tout ça pour ça » ? », peut-on se demander à la fin du tome. Mais il est à savoir que le duel entre Char et Amuro est assez loin d'être fini, les deux personnages apparaissant dans la série Z Gundam et clôturant leur histoire dans le film Char contre-attaque. La fin d'une bataille, donc, mais certainement pas de la rivalité entre ces deux figures.

Pour le reste, le front continue de se montrer passionnant dans ses quelques ultimes rebondissements. L'art de ce dernier tome vient de conclure assez rapidement, mais efficacement la série, si bien que le lecteur pourra redouter une non-fin pendant une bonne partie du tome qui ne semble pas mener l'histoire vers sa conclusion. Ce sera un rebondissement attendu, mais décisif qui apportera cette fin logique, achevant le pan majeur de cette histoire, avant que le tome propose un achèvement sous le signe de la famille et de l'amitié. La séquence finale autour du White Base a donc quelque chose de troublant, le sentiment d'une étape qui s'achève et d'un foyer qui disparaît. Il faut dire qu'en France, la publication de la série se sera étalée sur onze années, faute de succès dans notre pays. Certains lecteurs étaient ados au premier tome et se trouvent maintenant être des adultes, aussi cette idée du foyer qui disparaît, et d'une finalité dans la psychologie des personnages qui s'acceptent et se retrouvent comme une famille, est particulièrement parlante dans notre cas et contribue au petit pincement au cœur que procurent les dernières pages.

Les moins habitués à Gundam regretteront peut-être cette fin, abrupte, qui ne propose pas d'épilogue sur le devenir des personnages. La guerre est finie et la série s'achève, point. Les plus curieux peuvent se rassurer et sont même sûrement déjà au courant : ce n'est qu'un chapitre de l'Universal Century qui s'achève, Amuro, Char et bien d'autres pouvant être retrouvés dans Z Gundam, montrés en tant qu'adultes cette fois. Gundam est une fresque riche, aussi cette fin sèche est un excellent moyen d'inciter les lecteurs vers les séries animées. Reste qu'après 23 tomes, Gundam – The Origin aura été brillamment mené, nous aura passionné, et on regrettera surtout le manque d'intérêt porté par le lectorat français sur cette adaptation d'un monument de l'animation nippone.