Mimic royal princess Vol.1 - Actualité manga

Mimic royal princess Vol.1 : Critiques

Shônen ôjo

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Janvier 2015

D'abord annoncé au printemps 2014 puis reporté à une date inconnue suite à des problèmes avec l'éditeur japonais, Mimic Royal Princess est finalement la première nouveauté de 2015 des éditions Doki Doki, et cette arrivée longtemps attendue est accompagnée d'une autre bonne nouvelle : mise en pause au Japon en 2013, la série vient de reprendre, son auteure Utako Yukihiro ayant souhaité terminer plusieurs autres projets avant.


Déjà connue en France pour être la dessinatrice de Devils and Realist, la mangaka se base ici sur une histoire imaginée par Zenko Musashino pour nous plonger dans un univers fictif, et plus précisément au coeur d'un royaume très joliment dépeint dans son ambiance un peu versaillaise, comme le laissent penser les décors assez précis (les intérieurs et extérieurs du château royal, la cour, les costumes... nous immergent très vite) ainsi que certaines vues sur la ville alentour donnant l'impression d'un bond quelques siècles en arrière (notamment l'architecture des bâtiments de la ville). Mais ce royaume cache pourtant une loi aussi étrange que terrible : sous la gouvernance de l'inébranlable Reine, ce sont les femmes qui dominent sans partage avec les hommes, ces derniers étant méprisés, et même relégués au rang d'esclaves, pouvant être revendus sans mal à de riches dames s'ils sont capturés.


C'est dans ce contexte trouble que vit le jeune Albert. En compagnie de son ami Théodore, il s'invente des aventures parfois un peu dangereuses, mais même s'il inquiète souvent Martha, la vieille dame qui l'a recueilli avec bienveillance, il ne rechigne pas à la tâche quand il s'agit de l'aider.


Cependant, sa vie va basculer le jour où, bravant les ordres de Martha, il quitte avec Théodore son petit port de pêche pour se rendre en ville afin d'y admirer les préparatifs de la célébration de l'anniversaire de la Reine. Trouvés sans adulte pour les accompagner, les deux jeunes garçons sont enlevés par une marchande d'esclaves, mais sont aussitôt récupérés par une étrange jeune fille et par l'homme à son service. La stupeur s'empare d'eux quand ils apprennent qui sont leurs deux nouveaux "maîtres" : la princesse royale Alexia en personne, et son domestique Léo ! Mais pourquoi se sont-ils intéressés à eux ? La raison est étonnante : Albert ressemble comme deux gouttes d'eau à la princesse, et celle-ci envisage alors d'en faire son double...


Vous vous attendez à une comédie un peu chic basée sur le travestissement ? Sachez que vous faites fausse route ! Evidemment, il y a d'abord un peu de ça, surtout dans ce début de série où l'humour va bon train, entre les petites frasques d'Albert qui ne se laisse d'abord pas faire, et surtout les délires de Léo, domestique fanatique de lolitas complètement gaga de sa princesse et offrant régulièrement des réflexions douteuses sur les petites filles... A vous de voir si vous aimez ce genre d'humour, mais sachez toutefois que l'auteure n'en fait pas non plus des tonnes là-dessus.


Mais sous couvert d'une ambiance au départ assez légère et amusante, on devine très vite que des choses plus sombres se cachent. Il y a l'inégalité entre femmes et hommes, bien sûr, mais pas que. A travers les aventures d'Albert qui découvre peu à peu le vrai fond d'Alexia, on découvre une princesse qui, sous ses premiers airs très hautains et dirigistes, cache en réalité de nombreuses faiblesses. Elle doit supporter l'intransigeance de sa mère la Reine qui ne semble la considérer que comme une future héritière juste bonne à donner naissance à d'autres générations futures de femmes, sans le moindre amour maternel derrière. Elle doit également faire face à de nombreux complots se fomentant autour d'elle, l'héritière en titre, et on se rend vite compte que le danger pourrait venir d'un peu partout : de sa propre tante, ou peut-être de royaumes voisins convoitant sa main...


C'est dans cette ambiance qu'Albert, petit à petit, se fait à sa nouvelle situation. Bien sûr, il n'oublie pas sa chère Martha qu'il peut revoir, ou aussi Théodore qui a été libéré. Mais entre son apprentissage des us du château et les frasques de Léo, il noue aussi, peu à peu, une amitié avec la princesse, lui fait découvrir le monde du peuple plus pauvre et un peu délaissé, apprend à découvrir ses nombreux tourments et les ambitions qui naissent en elle, à savoir le rêve de refonder un royaume faisant disparaître les inégalités de sexe et de statut social.


Si bien qu'on suit avec plaisir ce premier volume, qui, mine de rien, s'avère assez riche en instaurant très bien l'univers, les personnages et les menaces, ainsi que les ambitions naissantes d'Alexia et d'Albert. Dès lors, les toutes dernières pages arrivent au meilleur moment pour briser soudainement, brutalement, toute trace de la légèreté vue précédemment. L'auteur nous y livre un choc sans concession, qui lance réellement la série et promet une suite intense.


Au bout du compte, Mimic Royal Princess s'offre une très bonne mise en place. Le riche univers de la série est présenté avec beaucoup de clarté, les dessins assez riches accentuent beaucoup l'immersion, le bouleversement de fin de tome est très impactant, et tout ça n'annonce que du bon pour la suite. Affaire à suivre !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs