Meurtres dans le décagone Vol.3 : Critiques

Après Orczy qui a été retrouvée morte dans son lit, c'est Carr qui s'est effondré devant ses compagnons, visiblement empoisonné: les membres du club de polar ne sont désormais plus que 5, et Ellery a lui aussi failli y passer en tombant dans un piège suite à la découverte du sous-sol aménagé. C'est donc dans un contexte tendu que lui, Poe, Van, Leroux et Christie continuent de se questionner sur la marche à suivre pour démasquer l'assassin et, surtout, survivre jusqu'à ce que le bateau de retour vienne les chercher.

Au vu des événements sur l'île, la tension monte forcément d'un cran au sein du petit groupe, où personne ne peut dire si le ou la coupable est parmi eux, ou alors s'il s'agit de Seiji Nakamura qui ne serait en réalité pas mort, ou même s'il s'agit encore de quelqu'un d'autre. Qui plus est, ils n'ont, de leur côté, pas encore compris le possible mobile du tueur, ni même fait le rapprochement entre Seiji et Chiori Nakamura (heureusement que ce sont des enquêteurs et qu'ils ont été directement impliqués dans la mort de Chiori, hein). Non sans un nouveau parfum de mort dans une toute fin de volume qui entretient alors assez bien les attentes et l'atmosphère macabre, du côté des événements sur l'île ce troisième tome se contente d'entretenir vaguement l'ambiance, de façon standard, sans que l'histoire ne bouge spécialement, entre le début de paranoïa de Christie, les souvenirs qui commencent à revenir à l'esprit de Leroux, et les suspicions entre les membres du club.

Et hors de l'île, Kawaminami, qui a elle aussi reçu une lettre, poursuit ses investigations non plus avec le pragmatique et sérieux Morisu, mais plutôt avec l'un peu plus audacieux et exubérant Shimada, en allant désormais enquêter auprès de Kôjirô, l'oncle de la défunte Chiori, qui cache peut-être quelque chose... et le résultat est là ! Non seulement parce qu'on en apprend bien plus sur la vérité autour du drame de la résidence bleue, du rapport toxique de Seiji avec son épouse Kazué, et du vrai lien entre Kôjirô et Chiori. Mais aussi parce qu'il est intéressant d'observer les méthodes pas toujours très nettes de l'intrigant Shimada dans sa façon d'interroger les gens...

S'il manque toujours un peu plus de peps à ce récit pour le moment un peu trop lisse et donnant parfois l'impression de presque faire du surplace, il y a toujours suffisamment d'éléments qui intriguent et donnent envie de lire la suite. D'autant plus sous le dessin léché de Hiro Kiyohara, malgré ce côté toujours un peu trop "poseur" par moments.