Masque des Tentations (le) : Critiques

Kamen no Inmu

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 29 Août 2019

Koji Tabe est un auteur exerçant depuis le milieu des années 2000, essentiellement dans le hentai, même s'il a fait quelques incursions dans du seinen orienté ecchi dont la dernière en date est la série Pinsaro Sniper. Mais jusqu'à présent, ce mangaka était inédit dans notre pays. Pour sa première publication française, les éditions Hot Manga nous proposent de découvrir Kamen no Inmu, un ouvrage de plus de 180 pages, paru au Japon en 2016 aux éditions Futabasha, et qui est nommé chez nous Le Masque des Tentations.

Au programme, deux histoires, la première s'étirant sur 6 chapitres pour un total de 100 pages, et la deuxième occupant les 60 dernières pages le temps de 3 chapitres.

La première offre son nom au livre, et nous présente en héroïne une jeune femme, employée de bureau si sérieuse et stricte qu'elle s'entend peu avec ses collègues. Mais sous son masque i sérieux, cette travailleuse acharnée renferme en elle un tout autre personnalité, qu'un homme rencontré dans la rue va se charger de révéler. Voici la frigide Yukie transformée, à l'aide d'une perruque et d'un peu de maquillage. Une transformation rappelant à sa mémoire l'autre elle-même, qu'elle avait pris soin de ranger au fin fond de sa mémoire... Une femme a priori on ne peut plus sérieuse qui, derrière son apparence, va révéler peu à peu sa vraie personnalité en tombant toujours plus dans la débauche sous l'influence d'un homme: rien de neuf à l'horizon on a déjà vu ça un paquet de fois. Mais là où le récit de Tabe change un peu de la plupart des titres de ce genre, c'est que son héroïne ne se retrouve pas réellement transformée et rabaissée par l'homme qu'elle rencontre, ce dernier ne faisant que faire ressortir l'autre personnalité qui a toujours été en elle, fruit d'un passé que l'on va être amené à découvrir aussi, même rapidement. On suit alors facilement cette histoire où le mangaka s'applique à offrir un petit background à son héroïne, tout en jouant assez habilement autour du thème de l'apparence et de la symbolique avec les changements de look de Yukie et les miroirs reflétant la vraie elle-même. Rien de foncièrement nouveau, mais c'est suffisamment bien mené. reste que quitte à aller dans un récit de ce genre, on peut facilement se dire que le mangaka aurait pu prendre un peu plus de risques en allant un petit peu plus loin, l'ensemble restant finalement relativement sage pour une histoire de ce type (on a une scène de groupe, le reste étant plus standard).

La deuxième histoire, nommée "Bitch Pie", se veut plus humoristique en contant le quotidien de deux amies qui, employées dans un bar à hôtesses, se vouent une rivalité où elles montrent toujours plus leur soif de sexe, au grand dam de yakuzas qui ne savent plus sur quel pied danser avec elles ! Le déroulement est assez drôle, dans la mesure où ces deux femmes se révèlent peu à peu être de vraies nymphos, profitant de façon comique des mafieux qui sont pour les moins... chamboulés.

Visuellement, Tabe a un style bien à lui, qui peut plaire ou déplaire. Si vous êtes amateur de femmes assez mûres et de formes généreuses, vous devriez trouver votre compte. Qui plus est, l'auteur a la bonne idée de mettre en scène une gyaru, style qui change un peu. Néanmoins, dans l'ensemble son trait reste froid, assez peu sensuel, se contente d'un côté "rentre-dedans" à la mise en scène pas spécialement variée, et ne possède que des décors minimes.

Avec son premier récit de chute dans la débauche assez bien narré et son deuxième récit proposant deux nymphomanes sur un ton plutôt drôle et décomplexé, Le masque des Tentations a de quoi séduire. Le style visuel de Koji Tabe, par contre, fait partie de ceux qui risquent de beaucoup diviser, entre ses héroïnes peu sensuelles mais aux formes généreuses, et un aspect qui reste un peu froid.

Au niveau de l'édition, on est sur la qualité habituelle de Hot Manga: papier et impression de bonne qualité, 4 pages en couleur sur papier glacé, et traduction d'Yves Bohmler qui fait le job.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.75 20
Note de la rédaction