Mashle Vol.1 - Actualité manga
Mashle Vol.1 - Manga

Mashle Vol.1 : Critiques

Mashle

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Avril 2021

Dans un monde où règne la magie, ceux qui ne disposent d'aucun pouvoir sont destinés à la mort. C'est le cas de Mash Burnedead, un adolescent dont le flegme n'a d'égale sa force physique due à ses quotidiennes sessions d'entraînement. Élevé par son père, un vieil homme qui vit à l'écart avec son rejeton, Mash voit son secret sur le point d'être dévoilé. Pour éviter ceci, il n'a qu'une option : Intégrer Easton, une école de magie qui n'accepte que la crème de la crème, et devenir l'un des « élus divins », autrement dit le rang des meilleurs élèves. Pour cette tête brulée qui ne possède aucun pouvoir et qui a tendance à user de la force au moindre prétexte, le parti sera loin d'être gagné d'avance...

Parmi les titres actuels du Shônen Jump, Mashle est l'un des mangas qui parvient à se frayer un bonhomme de chemin, sans avoir été annulé au bout d'une poignée de chapitres. Toute première œuvre de Hajime Kômoto, celle-ci a débuté en 2020 dans la célèbre revue de prépublication, le sixième tome japonais étant prévu pour la fin de ce mois d'avril 2021. Un titre qui attirait forcément l'intérêt, et qui a atterri chez Kazé. L'éditeur tente donc un pari puisque Mashle fait partie de ces titres burlesques qui ne rencontrent que rarement un excellent succès commercial chez nous, en attestent Gintama et Sket Dance, malgré leurs succès d'estime respectifs.

Et bien que la première œuvre de Hajime Kômoto soit un gag manga, c'est un attrait rendu évident dès la couverture qui attire forcément l’œil : La très (très) grosse inspiration de l'univers Harry Potter. Souvent présenté comme un mix entre l’œuvre de J.K. Rowling et One-Punch Man, Mashle assume cette description dans sa forme. Remplacez Saitama par un Mash dénué d'émotion mais costaud comme un bœuf et placez-le dans un Poudlard bis marqués par les codes de l'humour, et obtenez ce premier volume. Une formule grossièrement résumée évidemment, d'autant plus que le cocktail n'amène pas obligatoirement une réussite de tous les instants.

Notre potentiel attachement au monde de Harry Potter peut même être une faille dans notre appréciation de ce début d'histoire. Là où l'oeuvre de Rowling promet immédiatement une intrigue et un univers, ce début de Mashle se sert de l'ensemble comme un ressort comique, l'opposition entre le monde magique et la force physique rationnelle du héros sonnant d'emblée comme une bonne idée humoristique. Si le mangaka prend le soin d'établir un semblant de contexte social et deux-trois points d'énigmes autour de ce monde fantastique, difficile d'affirmer que son intention est de le croquer dans ses détails tout le long de l’œuvre. C'est bel et bien le décalage qui est à l'honneur dans ce volume premier, et rien d'autre.

Et c'est là que le tome pourra diviser. L'humour est une notion totalement subjective, le même ressort ne pouvant faire mouche sur chaque lecteur. Absurde, ce début de Mashle se sert de la dérision pour tourner en ridicule cet univers très ouvertement pris de celui de Rowling, aussi notre connaissance du célèbre roman jeunesse (ou de ses films) influe notre ressenti et notre capacité à réagir aux gags. Mais même là, votre serviteur trouvera ça faiblard. Si quelques vannes font sourire, l'absurde de Hajime Kômoto manque encore de quelque chose de plus poussé et personnel. Preuve en est le caractère prévisible de certains instants qu'on devine dès qu'on saisit le jeu d'opposition que l'auteur souhaite développer dans son titre. Pas besoin d'être un génie de l'écriture comique pour comprendre comment Mash se sortira de l'épreuve du labyrinthe, aussi le gag tombe à plat, comme quelques autres malheureusement.
On pourrait aussi reprocher la patte visuelle très légère et maladroite, mais finalement adaptée à un tel ton. Le côté hésitant du trait sert clairement l'ambiance loufoque, et peut-être que quelques moments feraient moins rire si l'artiste croquait ses planches avec trop de détails ou de précision.

Et de manière purement subjective, le trop parodique de Harry Potter pourra vite lasser. Le mangaka ne s'inspire pas seulement de l'univers de Rowling mais le copie dans une belle part, toujours pour en rire bien entendu. C'est rigolo au départ, mais ça donne une parodie qui ne s'assume pas véritablement, et qui aurait finalement mieux fait de reprendre les archétypes de l'univers jusqu'au bout pour pouvoir s'en moquer à fond. Évidemment, l'exercice est délicat à cause de potentielles questions de droits, et sans doute Hajime Kômoto a dû se brider lui-même. Une chose qui se sent dans ses notes d'entre-deux chapitres, nombreuses, mais qui n'évoqueront pas une seule fois Harry Potter, ni l'amour que l'auteur porte pour cet univers. Mashle semble avoir le fessier entre deux chaises pour des raisons que l'on devine, ce qui est bien dommage. Pourtant, le titre pourrait parfaitement trouver son identité à terme. Il ne tient qu'à l'auteur d'affiner son humour et d'amener un petit quelque chose qui fera de son titre non pas une parodie de Harry Potter, mais un manga humoristique fantastique à part entière. C'est en tout cas tout ce qu'on espère voir dans la suite de l’œuvre.

Cette chronique se basant sur une épreuve non corrigée fournie par l'éditeur, nous ne pouvons juger l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
11.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs