Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 10 Décembre 2020
Chronique 2 :
Hoshino et Kobayakawa ont pu contribuer à aider Saejima dans le conflit qui l'opposait aux autres au sein du club de volley, et notre héroïne a même désormais gardé un contact amical avec la volleyeuse, qu'elle aimerait beaucoup encore aider à l'avenir. Un petit problème se pose néanmoins: plus notre chère "fille en jogging" se fait remarquer, plus son secret risque d'être découvert ! Kowayakawa ne manque pas de lui faire la remarque un peu brutalement, quitte à provoquer un petit "accident" d'ongle qui donner a lieu à une petite séquence de nail art sympathique avec Matsukata. Mais au bout de tout ceci, l'inévitable se produit avec une nouvelle demande d'aide effectuée auprès de... Kobayakawa ?! Et comme si ça ne suffisait pas, l'adolescent asocial n'est pas au bout de ses surprises puisque la délinquante Kanô, touchée par la manière dont il l'a protégée de la haine de tout le monde dans le tome précédent, souhaite le remercier, au point de se retrouver bientôt en tant que "prof particulière" pour nos héros cancres en vue des examens, et avant un camp d'été. Seulement, cela signifie aussi que Kanô devra donner des leçons à celle qui était encore son souffre-douleur quelques jours avant, Matsukata. Qui plus est, Kobayakawa n'est vraiment, vraiment pas au bout de ses peines avec la délinquante, qui va pleinement réveiller ses pires fantômes du passé...
S'il est toujours question de venir en aide aux autres dans ce troisième volume, la situation change pas mal par rapport au tome précédent puisque, cette fois-ci, c'est surtout Kobayakawa qui est l'enjeu des demandes. D'un côté, Takahashi, membre du club de base-ball, requiert son aide, ses conseils amoureux (si si) vis-à-vis de ses deux amis d'enfance Megumi et Fujimoto, car au fil des années l'amitié s'est transformée en amour et un triangle amoureux s'est installé sans qu'un d'eux n'ose l'affirmer, de peur de briser leur relation. D'un autre côté, Kanô souhaite remercier comme il se doit notre héros, au risque de provoquer bien des surprises. Et dans les deux cas, le résultat est très intéressant.
En premier lieu, le problème sentimental de Takahashi aurait pu être une simple affaire très classique de triangle amoureux avec un choix à faire, mais Kôhei Nagashii prouve une nouvelle fois qu'il est plus subtil que ça dans l'abord de ses personnages. En premier lieu, pour la personne vers qui les sentiment du joueur de base-ball sont en réalité tournés, permettant d'évoquer plutôt joliment l'homosexualité, surtout sans le moindre préjugé. Il y a quand même la pointe de surprise initiale de Hoshino et des autres qui ne s'y attendaient pas, mais pas d'a priori et surtout, derrière, un très joli message sur le lien très fort unissant Takahashi à ses deux amis. Simplement, aucun d'eux ne voulait plus se mentir et faire semblant de rien, mais ce n'est pas pour autant que leur lien en pâtira, bien au contraire. un bel exemple que des amitiés fortes existent pour Kobayakawa, lui qui n'a jamais cru en les relations humaines. Et une évocation suffisamment subtile d'un thème qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir dans ce genre de comédie romantique. Qui plus est, Takahashi s'installe déjà comme un personnage destiné à devenir récurrent, comme un ami de plus, ce qui devrait encore élargir le monde de Kobayakawa.
Néanmoins, peut-être est-ce encore un autre personnage qui attira le plus l'attention dans ce tome, à savoir celle qui est présentée depuis le départ comme une simple délinquante violente et bête: Kanô. On le sent bien dès qu'elle montre sa volonté de remercier Kobayakawa, cette fille n'est pas forcément aussi mauvaise que certains le croient, et elle le montrera encore en acceptant de donner des cours à nos héros pour les examens, puisqu'ils s'avère que derrière son allure de loubarde c'est une vraie tête, nouvelle preuve qu'il ne faut jamais trop se fier aux apparences. Pourtant, on le ressent à chaque instant, cette adolescente conserve un tempérament très caractériel, colérique, violent... mais pourquoi exactement ? C'est, étonnamment, au contact de Kobayakawa que Kanô commencera à ouvrir son coeur, à évoquer son mal-être...
"Je préfère blesser avant de me faire blesser. Détester avant de me faire détester. Je ne veux pas me faire avoir. J'ai pas le choix."
Kanô n'a aucune confiance en l'amitié et en les rapports humains, et en cela elle ressemble donc pas mal à notre cher Kobayakawa, quand bien même celui-ci commence déjà à bien changer depuis sa rencontre avec Hoshino. Et la délinquante vient encore d'en avoir une preuve avec ses prétendues amies qui viennent de lui tourner le dos. Cette défiance envers l'amitié et envers un peu tout le monde, sans doute à l'origine de son côté agressif, trouvent évidemment des raisons plus profondes dans son enfance... des raisons qui, plus que jamais, ne vont pas manquer de bousculer Kobayakawa, puisque c'est littéralement son propre passé, ce qu'il avait tenté d'oublier qui le rattrape soudainement.
Pour le coup, on ne l'avait pas senti venir, et l'auteur joue bien les choses en vue de mieux accélérer d'importantes avancées chez son héros. Rattraper les erreurs du passé, sans forcément pouvoir les réparer puisqu'il est trop tard, est-ce possible ? Koba se retrouve soudainement face à ses tourments du passé, face à ce qui le dégoûte tant en les amitiés et en lui-même, lui qui considère qu'il a été si lâche à cette époque, en se repliant sur lui-même pour oublier, incapable qu'il fut de tendre la main. Mais à ses côtés, il y a désormais Hoshino, et peut-être que celle-ci trouvera les mots à-même de le faire repartir de l'avant. Car Hoshino, elle, n'a jamais vu le jeune garçon abandonner qui que ce soit. preuve que l'on peut changer. Ainsi, alors que notre héroïne est un peu plus discrète dans ce tome, on appréciera aussi l'impact qu'elle continue d'avoir... et même certains petits rapprochements entre elle et Koba, chose que Matsu et Takahashi ont déjà bien compris.
"Bientôt, il sera entouré de plein de gens, tu sais. Plein de gens vont se mettre à l'aimer."
En résulte un volume qui, une nouvelle fois, est très bon, et qui confirme toutes les qualités des débuts de Make Me Up!. Nagashii tourne souvent très bien les choses sans tourner en rond dans son intrigue, fait évoluer avec beaucoup d'application une palette de personnages qui s'enrichit encore, et aborde avec réussite différents sujet dans un rythme restant pourtant toujours emballant. En tête de ces sujet, la façon dont chacun peut cacher derrière l'apparence (et le maquillage) son vrai soi pour mieux se fondre (ou non) dans un moule/groupe social. Kobayakawa, Hoshino, Takahashi, Kanô en sont tous un bon exemple, et même Matsukata qui peut cacher un côté sacrément cash derrière sa timidité, comme elle le montre bien dans une toute fin de volume prometteuse.
Chronique 1 :
L'heure des examens de fin de trimestre a sonné ! Mais avant ça, Hoshino ou plutôt « La fille en jogging » est plus occupée à vouloir jouer au volley-ball avec ses nouvelles camarades. Sauf qu'à force d’enchaîner les tirs, Hoshino se casse un ongle. La question se pose là : comment avoir de beaux ongles tout en pratiquant un sport ? Matsu et Koba vont donc se lancer dans une rude compétition de celui qui réalisera le meilleur nail-art adapté.
Un trio fera son apparition, étant meilleurs amis ils partagent la même passion : le base-ball. Fujimoto, Megumi et Ryôta sont inséparables, mais un lourd secret plane. Il s'avère que Ryôta est amoureux, sauf qu'il n'est pas le seul ! Oui, oui, ils seront deux à avoir des sentiments pour la même personne, en gros, les voilà plongés dans un triangle amoureux. C'est pour cela que Ryôta essaye de se confier à Koba. Tâche très délicate puisque Koba est avant tout d'une nature asociale. Néanmoins pour empêcher qu'il n'y ait trop de dégâts, Matsu et Hoshino espionnent les moindres faits et dire de Koba... Le voilà bureau des cœurs !
Une deuxième partie est marquée par une grande révélation. Koba se rapprochera d'une lycéenne vue dans les précédents tomes, celle qui sème peurs et problèmes. Il va ainsi en apprendre plus sur elle et la redécouvrir. D'ailleurs elle lui proposera même un rendez-vous ! C'est alors qu'une douloureuse partie passée de sa vie surgira...
Pendant ce temps, Hoshino, Riho et Yuki sont au rattrapage. Dur pour les filles qui se visualisaient déjà profiter de leur été, en plus de ça la professeur d'art propose un camp d’été à toure la petite troupe avec le club de base-ball. Raison de plus pour qu'elles se dépêchent de finir leurs exercices.
Ce troisième tome est nettement plus convaincant que les deux premiers. Le centre d’attention n'est plus centré sur Hoshino et son double jeu, mais il y a différents passages ; fini d'être coincé sur Mastu, Koba et Hoshino puisque maintenant, on suivra une dizaine d'adolescents . Ils sont tous différents et on tous une entente plus ou moins proche entre eux, ce qui donnera une touche de légèreté à la suite des chapitres.
Le scénario évolue à un rythme plus calme, mais comporte beaucoup d'éléments. Ainsi, le passé et les sentiments de certains sont dévoilés alors que Koba endosse un énorme boulot : travailler sur soi même. On sent également que Kôhei Nagashii bloque mieux sur les événements présents afin de ne pas reproduire l'erreur qui hante les précédents jets.
Make me up! Reste un manga agréable à lire et ce troisième opus le prouve parfaitement ! On se rapproche de la thématique de base qui évoque le fait de couvrir notre vraie personnalité afin de bénéficier l'entrée dans une classe sociale type. Le thème du maquillage et des l'image des lycéens définis pleinement le message que l'auteur souhaite faire passer. Jusqu'où ira Hoshino pour faire accepter ses idées ?