Maison Ikkoku - Bunko Vol.1 - Manga

Maison Ikkoku - Bunko Vol.1 : Critiques

Mezon Ikkoku

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Octobre 2011

"À la pension des Mimosas, tout le monde est heureux, même si quelques fois-"

Oui, l'intro était facile, mais elle paraît nécessaire. À l'instar d'un Ranma 1/2, ce titre de Rumiko Takahashi s'est d'abord fait connaître en tant qu'animé. Et il faut bien le dire, avec un nom pas très vendeur, pour la gente masculine tout du moins. "Juliette, je t'aime", franchement... Ca sent bon l'oeuvre à l'eau de rose, alors qu'il n'en est pourtant rien. Sans compter que la voix française de Juliette était assez crispante, il faut bien le dire. En ce temps là, on nous vendait vraiment n'importe quoi. Heureusement, la version manga est parue dans nos contrées, et l'injustice fut ainsi réparée. Car sans concessions, Maison Ikkoku est une des meilleures oeuvres de R. Takahashi, et même de l'univers manga tout court. Déjà parue une première fois chez Tonkam en grand format, mais en arrêt de commercialisation dans cette version, l'éditeur nous re-propose cette oeuvre majeure dans un format plus réduit, mais qui rend davantage justice au titre, notamment pour la traduction, plus proche d'un parler français naturel. Au risque de choquer les puristes.

Tout commence lors d'une dispute dans une pension. Yusaku Godai, un jeune étudiant ayant échoué une première fois aux examens d'entrée à l'université, un rônin comme on dit usuellement chez les Japonais, tempête qu'il souhaite à tout prix quitter son logement actuel. Il y a de quoi. Les autres habitants de la pension sont en effet bruyants, roublards, malpolis, profiteurs, moqueurs, n'ont aucun respect pour l'intimité, et beaucoup d'autres vices (alcoolisme, tabagisme, etc.). Cependant, juste au moment de passer la porte, Kyoko Otonashi, une superbe jeune femme apparaît et se présente comme la nouvelle gérante de la pension. Ni une ni deux, le jeune homme se ravise, et se dit que finalement, la vie à la pension risque d'être bien plus agréable à partir de maintenant. C'est ainsi qu'il embarque pour une des plus grandes quêtes amoureuses de tous les temps, où se mêlera réalisme, humour et quiproquo, le tout formant un joyeux mélange que seule R. Takahashi est capable de créer.

Ce premier tome est mené tambour battant et quasiment tous les éléments de l'histoire principale sont introduits. L'obstacle créé par la situation de Kyoko est vite établi, et un rival pour Yusaku apparaît rapidement, ainsi qu'une jeune fille qui le mettra dans des situations bien difficiles, à cause de son manque de volonté. Chaque chapitre apparaît comme plus ou moins indépendant, tout en restant bien sûr dans la continuité de l'intrigue et des personnages.
Si il y a bien une série où le talent de Rumiko Takahashi apparaît d'emblée, c'est dans Maison Ikkoku. Se lançant dans une oeuvre plus réaliste et plus adulte tout en dessinant son autre immense succès, Urusei Yatsura (Lamu, publié chez Glénat en format bunko), la mangaka conserve néanmoins sa patte unique dans son humour, très quotidien et de situation, et une fois qu'elle a cerné ses personnages, son trait évolue rapidement au sein même de ce premier volume, très chaleureux, clair et détaillé à la fois. Les personnages présentés sont immédiatement sympathiques et attachants, comme toutjours chez Takahashi. La mangaka est au sommet de son art à tout niveau, et va encore en s'améliorant au fil des tomes. Littéralement, on est transporté dans cette histoire, où les difficultés amoureuses sont bien vite contrebalancées par l'auteure grâce à son approche humoristique qui a fait sa renommée.

Un premier tome solide, direct et incisif, où tous les éléments et les personnages sont introduits en douceur, et ne demandent qu'à être développés. Souvent imité, jamais égalé (de près ou de loin), Maison Ikkoku reste une oeuvre l'aura particulière, à la frontière des genres. Tout simplement parce que, à la manière d'un Mitsuru Adachi, Rumiko Takahashi possède un style inimitable et immédiatement reconnaissable, quelle que soit son angle d'attaque, mais parvenant toujours à se renouveler. Dommage que de si grands mangakas à la personnalité bien affirmée et à l'univers pourtant tellement accessible soient si boudés dans nos contrées... Une oeuvre douce, tendre et immensément drôle, Maison ikkoku est un titre incontournable. Et là, tout est dit.
 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs