Maison Ikkoku - Perfect Edition Vol.5 - Manga

Maison Ikkoku - Perfect Edition Vol.5 : Critiques

Mezon Ikkoku

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Décembre 2020

Après un long séjour fastidieux pour Yusaku, il est temps pour la grand-mère de l'étudiant de rentrer chez elle. C'est alors que le plus discret des pensionnaires de la Maison Ikkoku apparaît : Le mari de madame Ichinose ! Ce dernier raconte l'improbable histoire de sa rencontre avec son épouse à Yusaku qui se rend compte du caractère unique du couple. Pourtant, une autre problématique se pose : La fête sportive de l'école de Kentaro approche à grands pas et implique une participation des parents. Or, le petit garçon a honte de la potentielle apparition en public de ses géniteurs bien particuliers...

Jusqu'à présent, Rumiko Takahashi nous a largement charmé grâce à sa recette inchangée mais efficace, notamment grâce à son histoire d'amour principale, ses petites notes féministes et les comportements délirants des pensionnaires du petit pensionnat. Pourtant, avec ce cinquième épais volume, l'autrice bouleverse un peu la dynamique entre les résidents en présentant pas moins de deux nouvelles figures, l'une en tout début de tome et la seconde à la toute fin.
Et ce qui aurait pu être une sorte de surenchère s'ancre totalement dans le petit noyau posé depuis le début du titre. Le cas le plus légitime étant celui de M. Ichinose, papa de Kentaro et mari de la dame qui cumule les états d'ébriété depuis le premier chapitre. Avec lui, la mangaka propose tout un mélange des tons de sa série : De l'humour déjanté d'une part, mais un petit zeste d'émotion grâce au rapport singulier entre les deux époux, drôle et touchants. Puis, la fin du volume fait une proposition intéressante avec l'entrée en scène de Nikaido, nouveau venu qui permet déjà de renouveler la grande alchimie au sein de la pension, ce qui promet une suite aussi barrée qu'à l'accoutumée, mais avec quelques idées nouvelles.

Et entre temps, bien des chapitres viennent nourrir l'aspect central du titre qu'est la relation entre Yusaku et Kyoko. Une romance qu'on s'attendait forcément à bien voir évoluer un jour ou l'autre, et c'est précisément en ce milieu de série que Rumiko Takahashi amène de véritables bonds dans cette idylle naïve et mouvementée. Le côté comique des différents déboires et quiproquos prime avant tout, gardant intacte l'atmosphère qu'on aime tant dans l’œuvre. Mais à côté, difficile de ne pas voir une histoire qui progresse, doucement mais sûrement, en montrant plus de sincérité envers les personnages ou encore une remise en question de la part de la gérante de la pension, qui aimerait y voir plus clair dans son cœur. Et la concernant, on apprécie que la question du deuil continue d'être finement décortiquée, donnant parfois un côté doux amer à ce volume, et en l'intégrant parfaitement en dépit du caractère humoristique de l'ensemble. L'autrice sait jouer avec ses ambiances, un véritable art de narration sans faille dans la série.
Pourtant, tout ce sérieux dans la dimension amoureuse de la série pourrait contraster avec les deux mâles que sont Yusaku et le coach Mitaka, chacun problématique dans leur rapport à la gente féminine. Alors, on continue d'avoir de la peine pour Kozue qui ne mérite pas un tel irrespect. Mais ce sont des comportements abjects dont l'artiste a conscience, et ne manque pas de nous le rappeler à travers quelques réactions de Kyoko franche mais censées, qui ont de quoi faire réfléchir les deux hommes qui cumulent parfois les situations navrantes.

Maison Ikkoku reste drôle, frais et touchant avec ce cinquième tome qui, tout en conservant le schéma routinier de la série, parvient à la fois à renouveler quelques aspects tout en faisant avancer les relations entre personnages, parfois de manière plus touchante que jamais. La comédie déjantée et romantique de Rumiko Takahashi fait toujours mouche, si bien qu'il n'y a jamais de quoi s'en lasser.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs