Maison Ikkoku - Perfect Edition Vol.3 - Actualité manga
Maison Ikkoku - Perfect Edition Vol.3 - Manga

Maison Ikkoku - Perfect Edition Vol.3 : Critiques

Mezon Ikkoku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 21 Août 2020

Kyoko voit rouge : La gérante de la pension en a assez de Godai et du coach Mitaka. L'étudiant se remet alors en question, notamment quant à son indécision. Car bien qu'il sorte avec Kozue, son cœur penche clairement pour la gardienne... C'est alors qu'un problème en appelle un autre, car un nouveau quiproquo a lieu peu après les réconciliation, poussant Godai a purement et simplement quitter la Maison Ikkoku !

Le deuxième volume nous laissait sur un ras-le-bol légitime de Kyoko, une intrigue conclue par le début de ce troisième épais volume. A l'époque déjà, Rumiko Takahashi distillait des messages féministes dans son œuvre, aussi c'est de manière volontaire qu'elle dépeint un Godai tête à claque dans son indécision. Le triangle autour du jeune homme, de la gardienne et de Kozue est largement mis en avant dans ce tome, aussi le cynisme qui se cache derrière l'humour du récit fait immanquablement mouche. Certes, on a envie de secouer le protagoniste, mais le fait que l'autrice ait conscience de ses personnages rend l'ensemble beaucoup plus pertinent.

Un petit côté engagé d'une part donc, mais un constant goût pour les quiproquos invraisemblables de l'autre. La formule de Maison Ikkoku étant batie autour de nombreux chapitres indépendants, Rumiko Takahashi met tout de même en place des intrigues plus conséquentes, ici autour du départ de Godai de la pension. Bien évidemment, le lecteur n'est pas dupe et s'attend à une résolution évidente, mais l'idée rythme le récit tout en chamboulant la routine de la série, avec notamment quelques gags bien sentis. Chose appréciable : Les autres pensionnaires continuent de fourrer leur nez là où il ne faut pas, et leurs interventions sont toujours désopilantes, selon le caractère qui fait le plus mouche auprès du lecteur. Que ce soit l'impudique Akemi, la déjantée madame Ichinose, ou le sans-gêne et voyeur monsieur Yotsuya, chaque membre de la résidence séduit par ses frasques, chose que l'autrice manie parfaitement, à travers des gags qui innovent à chaque fois.

Mais alors, quid de l'aspect sentimental ? La progression est légère à ce stade de Maison Ikkoku, car Rumiko Takahashi se concentre davantage sur les péripéties amoureuses et les situations cocasses plus que sur l'avancée romantique à proprement parler. Pourtant, difficile de ne pas voir d'évolution dans les relations : Godai prend un tout petit peu conscience de ce qui ne va pas dans sa relation avec Kozue, tandis que Kyoko semble se montrer plus sincère envers ses propres sentiments. Là n'est pas le point d'orgue de ce volume, mais ces petites progressions font plaisir à voir.

Il en résulte un troisième volume qui, tout en respectant la routine séduisante de la série, prend parfois plus de risque avec des quiproquos aux retentissements drastiques. L’œuvre de Rumiko Takahashi demeure efficace, même en 2020, et ne lasse pas une seule seconde. Alors, si on garde en travers de la gorge l'intitulé mensonger de « Perfect Edition », on apprécie l'initiative de Delcourt/Tonkam de remettre le titre aux goûts du jour (même si on soupçonne le coup opportuniste misant sur le prix remporté par Rumiko Takahashi au Festival de la BD d'Angoulême en 2019).
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs