Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 01 Mars 2017
Critique 2
Saki et Sakuyo sont passées d’idoles ratées à magical girl se transformant en hommes beaucouo trop musclé qui rencontrent le succès de toutes les manières possible. C’est ainsi que les deux héroïnes sont amenées à faire leur première séance de dédicace et, bien entendu, il ne faut pas attendre longtemps pour que l’événement parte dans tous les sens… Mais qui peut donc s’amuser à faire régner la terreur et à kidnapper sans cesse ce pauvre Mohiro qui ne comprend rien à ce qui se passe autour de lui ?
Second tome pour Magical Girl Boy, et déjà le dernier. Cette dernière partie démarre d’ailleurs sur les chapeaux de roues en démontrant toute l’absurdité dont peut faire preuve Môkun Occhokusen pour développer son récit. Le lecteur a beau être habitué au style décalé de l’œuvre, le tome, dans sa globalité, reste hilarant et notamment dans sa première partie des plus inspirées en termes de situations loufoques. Ainsi, l’auteur parvient à se renouveler et à renouveler son humour, il parvient aussi bien à se reposer sur des running-gags, comme le design toujours aussi tordant des monstres qu’affrontent Saki et Sakuyo, qu’à proposer de nouveaux éléments comiques, notamment en développant l’univers de la série qui est au cœur de la seconde moitié du volume.
Et dès lors, c’est le festival. Le mangaka fait d’abord preuve d’audace par un chapitre bonus qui prend à contrepied le schéma du genre afin de dévoiler l’identité du véritable méchant de l’œuvre, une transition qui mène la série vers son arc final et de loin celui qui part le plus loin en ce qui concerne les codes du magical girl ici contournés. Oui, l’univers prend de l’épaisseur, mais quel délire Môkun Icchokusen nous réserve ! Entre révélations et explications sur l’univers magique, rien n’a de sens et tout est prétexte à apporter des situations hilarantes à souhait. Cela permet à la fois à l’auteur de partir toujours plus loin dans ses délires, mais aussi de traiter le fil conducteur du récit qui mène le manga à une conclusion convaincante. Du moins, celle-ci est très classique, mais elle résulte d’un amas de situations comiques qui font de cette conclusion un aboutissement logique des ambitions de l’auteur. Etant donné le ton du récit, on regrettera peut-être l’identité et les véritables desseins du grand méchant qui restent un poil prévisible, mais le tout est traité dans un tel excès que les mécaniques fonctionnent même en connaissance de cause.
Et encore une fois, le coup de crayon de l’auteur joue énormément sur l’efficacité des sketchs. Oscillant toujours entre le kawaii et le volontairement simpliste, il ne cesse d’appuyer différentes situations et les rendre encore plus absurdes lorsque besoin est. Etant donné la large palette de styles du mangaka, il est même délicat de connaître son véritable trait !
Une séance de dédicace qui tourne mal, un instant karaoké où les héroïnes dénichent un vilain qui fait caca, un combat final à grande échelle où personne ne tient en place… Ce deuxième tome de Magical Girl Boy est, à l’instar du premier opus, une réussite d’humour et d’absurde. Jusqu’au bout, la série aura su renouveler ses sketchs et rester hilarante, le tout en se payant de luxe de suivre et achever une trame narrative. Un format de deux tomes semble donc être une excellente option, la série étant suffisamment courte pour ne pas être redondante, et assez longue pour renouveler ses situations. Akata a vu juste avec cette série complètement barrée, aussi les adeptes du catalogue WTF ?! de l’éditeur peuvent se jeter sur le titre les yeux fermés.
Critique 1
Depuis l'arrivée dans sa vie de Kokoro, la "fée" à tête de yakuza, Saki Uno a vu sa vie basculer du tout au tout, puisqu'elle est devenue une magical girl ultra virile ! En compagnie de son amie Sayuko, elle aussi devenue un magical boy, elle doit désormais combattre quotidiennement les monstrueux nounours bodybuildés qui tentent d'emmener Mohiro, son grand amour, dans le monde des ténèbres ! Mais cela ne se fait pas sans heurts : entre nouvelles rencontres de personnes un brin atteintes, techniques de combat pas franchement "magical", et révélations sentimentales fracassantes (ou fracassées), les deux adolescentes doivent surtout gérer en parallèle leur carrière d'idol, qui décolle enfin depuis que leurs exploits de magical girls ont été filmés. Protéger le tout moumou Mohiro devient dès lors un peu plus délicat, d'autant que quelque chose leur saute aux yeux : le chef des monstres doit forcément être tout près de sa cible... mais qui est-il ?
Voici la suite et déjà fin de Magical Girl Boy, comédie dont les deux tomes sont publiés simultanément par les éditions Akata. Et après un premier tome à l'humour barré délicieux, ce second opus récidive joyeusement tout en sachant mener à terme un petit scénario on ne peut plus sympathique, sans doute un poil rapide dans sa fin (d'autant que les enjeux sentimentaux ne sont pas vraiment réglés, mais l'intérêt n'était clairement pas là), mais qui parvient à conférer un rôle précis et parfois surprenant à chacun de ses personnages, preuve d'un récit bien pensé.
Ce scénario, il permet surtout à Môkon Icchokusen de poursuivre dans l'humour, essentiellement en exploitant à fond sa palette de personnages et les situations souvent improbables et folles dans lesquelles ils se retrouvent.
Les propos très directs du manager et ses capacités, hem, insoupçonnées au chant amènent des instants délicieux, sublimés par quelques excellents moments de miss en scène et de découpage (comme à la page 14). Les monstres étant de plus en plus présents près de leur cible Mohiro, leurs apparitions sont toujours plus délirantes, souvent là où on ne les attend pas et parfois de façon très grotesque. Voir Fujimoto qui enchaine les petits jobs et se retrouve là où il faut est amusant, tout comme le rôle qu'occupe la mère de Saki. Quant à Mohiro, il nous régale dans son comportement aussi pur que celui d'un enfant, entonnant des chansons enfantines au karaoké, gambadant au milieu des animaux... L'auteur joue décidément à fond la carte des clichés et de la parodie de genres pour nous amuser, y compris dans le design du monde des ténèbres, ou quand il s'agit de détourner les traditionnelles grosses révélations sur l'identité du méchant et ses desseins.
Visuellement, c'est toujours aussi expressif et barré, ponctué de pas mal de petites trouvailles, pour un résultat qui prête constamment à sourire et qui colle très bien au ton de la série. Du côté de l'édition, il faut une nouvelle fois saluer les pages couleur et la traduction inspirée. Et n'oublions pas les nouveaux bonus, deux petits chapitres consacrés à Konami et Hyôei, ainsi que, sous la jaquette les immanquables "bonus merdiques".
Au final, Magical Girl Boy accomplit sans mal le rôle qu'on en attendait, celui d'une comédie barrée, énergique et débile qui a tout pour plaire aux amateurs du genre. Une bien chouette petite trouvaille indépendante, où l'on sent que l'auteur a pu mener son projet comme il le souhaitait et sans se restreindre.