Made In Abyss Vol.8 - Manga

Made In Abyss Vol.8 : Critiques

Made In Abyss

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 04 Mars 2020

Ilbru, le "village des ombres" situé au 6e niveau de l'Abysse, s'est dévoilé petit à petit aux yeux de Rico et de ses deux amis. L'étrangeté des habitants de ce village, la hiérarchie autour de ceux qui sont appelés les "trois sages" et qui auraient fondé le village, le langage spécifique rendant la communication parfois délicate, le bizarre système de valeurs... mais aucun des trois enfants n'était encore au bout de ses surprises. Ainsi, tandis que Légu a croisé la route d'une étrange "princesse" immortelle nommée Faputa qui aurait un lien avec lui et qui voudrait apparemment exterminer le village, Nanachi a été acheté par l'un des trois sages, Belaf, qui veut bien l'échanger uniquement contre un bout de Faputa. Quelque peu perdue dans cette situation étrange, Rico questionne alors Veroelko, alias Veko, la mystérieuse demoiselle qui était retenue prisonnière au fin fond de "l'oeil", qu'elle a libérée, et qui aurait fait autrefois partie des trois sages. Au nom de Faputa, nombre de souvenirs nostalgiques et douloureux semblent remonter à la mémoire de l'ancienne captive, et l'histoire horrible de l'origine d'Ilbru est sur le point d'être révélée...

Ainsi, Rico, Légu et Nanachi sont quasiment totalement absents de ce huitième volume de Made in Abyss, celui-ci étant presque intégralement consacré à un long flashback raconté par Veko, un flashback voué à tout dévoiler des secrets liés à la création du "village des ombres". Et, comment dire ? Impossible de parler de ce volume en détails sans spoiler, donc on va tâcher d'aller à l'essentiel.

Exposant rapidement les propres origines floues de Veko dans les premières pages, Akihito Tsukushi embraye ensuite très vite sur la façon dont elle a intégré les troupes de Wazkan, l'un des trois sages d'Ilbru, à cette époque encore parfaitement humain, tout ceci afin de partir en quête d'une ville d'or, Sholo, la "ville sans retour" quelque part dans l'Abysse. Jusqu'à ce que leurs pas les amènent jusqu'au lieu qui deviendra Ilbru, et où nombre de choses la Attendent. Exploration des abords, aspect désolé des lieux où il semble difficile de survivre tant les denrées semblent peu présentes voire non-comestibles, rencontre d'une fillette au parcours faisant froid dans le dos (abandonnée par les siens car elle ne pouvait "enfanter") que Veko va nommer Ilmyuhi et sur qui elle va tâcher de veiller, découverte d'un bien étrange artefact en le "berceau des désirs", un oeuf qui exauce les souhaits mais ayant des répercussions sur les humains matures dont les souhaits sont trop éparpillés...

Rapidement, tout ceci va se rejoindre en enfonçant bien vite, une nouvelle fois, la série dans des choses aussi atroces que cruelles, les lois de l'Abysse et de ses peuples étant bien souvent dures, mais les quêtes empreintes de folie des humains n'étant parfois pas en reste, à l'image de ce qui sera provoqué par le fameux "berceau des désirs". Prenant rarement des pincettes dans son oeuvre, Tsukushi se plaît à dépeindre un monde abyssal où, derrière les richesses apparentes, les choses sont toujours plus cruelles, toujours plus atroces. Ce long flashback n'échappe pas à la règle, quitte à parfois en faire un peu trop dans le malsain, ainsi tout le monde n'accrochera sans doute pas à certaines réflexions presque un peu déplacées telles que l'auteur en distille parfois. En revanche, dans un cadre comme celui de l'Abysse, aussi fascinants qu'horrifiant, les choses continuent souvent de très bien fonctionner dans la découverte d'un univers ayant rarement les mêmes valeurs que le nôtre, et cela se traduit plus particulièrement à travers le parcours de la petite Ilmyuhi, que l'on apprend à découvrir avec un certain attachement sous l'oeil protecteur de Veko, avant que, tout comme Veko, on soit toujours plus terrifié et désespéré par les atrocités s'abattant sur cette enfant. En filigranes, le mangaka gère bien son récit en apportant tout ce qu'il faut de révélations cohérentes sur les origines de ce village et de ses nombreuses particularités, sur ses habitants si étranges, sur la raison pour laquelle Veko était prisonnière, sur les origines sombres de Faputa...

Toujours plus cruel et malsain au risque de décontenancer une part du lectorat, l'univers de l'Abysse n'en reste pas moins toujours aussi captivant, car Akihito Tsukushi, malgré 2-3 petits délires un brin douteux, sait apporter à son univers une profondeur toujours aussi unique. Après ce volume riche en révélations, on a facilement hâte de voir comment cette partie au coeur d'Ilbru va se poursuivre.

Côté édition, notons un changement de traducteur, Vincent Zouzoulkovsky cédant sa place à Karen Guirado, une traductrice que l'on a déjà pu voir à l'oeuvre sur le light novel Sword Art Online Progressive et sur les versions LN et manga de The Irregular at Magic High School. Concrètement, le changement ne se ressent pas, l'ensemble étant toujours aussi clair, avec notamment un bon rendu du parler typique de certains personnages.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs