Made In Abyss - Trio D'Artbooks - Actualité manga
Made In Abyss - Trio D'Artbooks - Manga

Made In Abyss - Trio D'Artbooks : Critiques Designs, Backgrounds, Storyboards

Made In Abyss

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Décembre 2020

Made in Abyss est un manga phare du catalogue des éditions Ototo, et à ce titre l'éditeur ne manque pas de la bichonner, peut-être plus encore en cette année 2020 qui a notamment marqué l'arrivée du film d'animation L’aurore de l’âme des profondeurs, suite directe de la première saison animée. Ainsi, après avoir proposé en juin dernier la première anthologie collective de l'oeuvre qui se révélait très dispensable en plus d'avoir été censurée, l'éditeur, pour sa dernière sortie de 2020, nous amène un ouvrage "trois en un" beaucoup plus alléchant: un trio d'artbooks qui ne s'intéressent certes pas (ou très peu) au manga d'origine, mais qui ont bien des choses à nous montrer concernant la première saison animée, auxquels ils se consacrent tous trois.

Le premier des trois artbooks met en valeur l'une des plus grandes richesses de l'anime par rapport au manga: ses décors. En effet, si le manga d'origine d'Akihito Tsukushi pose vraiment des bases pleines d'imagination concernant le cadre de l'Abysse, on peut largement affirmer que l'anime a su s'appuyer dessus pour considérablement enrichir, approfondir, sublimer ces décors, ces fonds, ces paysages si uniques. Ainsi, au fil de 6 chapitres consacrés à la ville d'Orse, au 5 premiers niveaux de l'Abysse et au repaire de l'attachant Nanachi, on a droit à environ 170 pages nous laissant admirer tous les backgrounds dans leur version définitive ou parfois via des croquis, beaucoup d'entre elles étant en pleine page dans un format paysage qui leur rend bien honneur. A chaque fois, une très brève légende précise ce qui est vu sur les images, mais côté textes le principal reste, en toute fin de livre, l'interview de 4 pages d'Osamu Masuyama, le directeur artistique de l'anime, qui s'avère assez bavard et explique pas mal de choses sur son parcours, ses inspirations et ses choix pour Made in Abyss. Soulignons que Masuyama, artiste expérimenté, a travaillé sur plusieurs animes réputés, dont Le Voyage de Chihiro (décors), Your Name. (décors) ou encore La traversée du temps (directeur artistique assistant).

Après cet épais premier ouvrage en vient un deuxième encore plus épais puisque, sur plus de 190 pages, il nous propose de découvrir l'intégralité des storyboards de chacun des 13 épisodes de la série, en précisant également pour chaque épisode qui y fut scénariste, directeur d'épisode et directeur de l'animation. Le livre, en format paysage, propose 7 à 8 planches de storyboard par page, ce qui est suffisant pour apprécier nombre de détails et de choix de mise en scène puisque le format du livre est grand. Réalisateur de la série, que l'on connaît aussi entre autres travaux pour Monster ou encore Piano Forest, Masayuki Kojima a lui-même conçu tous les storyboards, et ceux-ci se révèlent si détaillés que l'on sent bien qu'il avait une vision précise des choses. Si l'on est passionné, il y a de quoi passer des dizaines de minutes à scruter les détails. Et même si les nombreux textes du storyboard n'ont pu être traduits (ça aurait été sans doute très fastidieux), on appréciera beaucoup que Kojima offre un intéressant commentaire de quelques phrases pour chacun des épisodes.

Enfin, le troisième livre est le moins épais, et le seul des trois à être proposé en format portrait. Faisant 80 pages, il propose différentes choses, à commencer par une galerie d'illustrations en couleurs de près de 20 pages. Conçues pour différentes occasions à chaque fois précisées, ces illustrations sont toujours en pleine page ou en double page, et peuvent donc être appréciées dans des conditions quasiment idéales. On a ensuite droit à 9 pages de présentation des principaux personnages, avec plusieurs croquis et illustrations soulignant les designs et tenues, un petit texte de présentation, et parfois un petit commentaire du mangaka d'origine Akihito Tsukushi. C'est un peu le même topo pour les deux parties suivantes, avec 7 pages dédiées aux objets et au matériel (avec parfois les outils de référence), puis 7 pages consacrées au passionnant bestiaire de l'oeuvre. On n'échappe pas, ensuite, aux classique pages de présentation de chaque épisode, avec résumés et screenshots mais aussi quelques très brefs commentaires, mais aussi 2 pages consacrées aux scènes additionnelles des deux films récapitulatifs (qui, rappelons, sont une version recoupée des 13 épisodes de la série). On a ensuite le plaisir de retrouver sur 8 pages les illustrations de fin d'épisodes conçues à chaque fois par un artiste différent, dont certains noms connus en France comme Bkub Okawa (Pop Team Epic), Harada (autrice de boy's love, entre autres), ou Hideki Owada (Panzer Princess Punie, Keishicho 24...). Et pour refermer le tout comme ils e doit, on a droit en bouquet final à une assez longue interview d'Akihito Tsukushi, le mangaka se révélant très bavard et passionnant concernant pas mal de choses: comment il a imaginé son univers et ses personnages, ses idées pour la suite, son implications sur l'animé...

Tous trois aux dimensions 21x29,7cm (à un ou deux mm près) et avec couverture souple, les artbooks sont protégés par un carton illustré sur chacune de ses faces. A l'intérieur, l'impression est globalement très bonne même si certaines images paraissent parfois fort sombres, et la traduction très soignée a été effectuée par Karen Guirado, traductrice du manga depuis le tome 8 (le dernier paru à ce jour), pour un résultat cohérent.

Verdict: avec ses plus de 440 pages en grand format et en couleurs pour 39,99€, ce trio d'artbooks bénéficie d'un bon rapport qualité/prix, et se révèle être une bible indispensable aux passionné(e)s de Made in Abyss, tant on a l'occasion d'y admirer et d'y découvrir nombre de richesses. Une sortie vraiment appréciable de la part des éditions Ototo (d'autant que ce type d'ouvrage reste assez rare en France), et éventuellement un très joli cadeau de Noël à faire aux fans de l'oeuvre.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction