M - Réédition 2010 : Critiques

A l'occasion de la Japan Expo et de la venue de Masakazu Katsura, Tonkam a eu la bonne idée de proposer un superbe coffret destiné aux fans de l'auteur ainsi que de rééditer un one shot déjà sorti chez nous il y a quelques années: M. Et c'est de ce dernier qu'il sera question ici présent.

Eiji est un jeune homme qui n'a d'yeux que pour la ravissante Emi. Prenant son courage à deux mains, il décide de lui déclarer sa flamme. Pour son plus grand bonheur, elle accepte de sortir avec lui ! Oui mais, elle pose une condition: Ils n'auront aucune relation sexuelle ! Motif invoqué par la belle ? Cela la refroidirait instantanément et ils ne pourraient plus être ensemble. Voila une promesse qu'Eiji aura bien du mal à tenir...

Autant le dire directement, M tient plus de l'artbook que d'un one shot classique. En effet, l'histoire n'est développé qu'en une cinquantaine de pages et la plupart d'entre elles servent surtout à mettre en valeur les scènes érotiques qui parsèment le récit. D'ailleurs, à ce niveau là, il est clair que l'auteur sait y faire. Outre un dessin de qualité, Katsura parvient à rendre avec brio l'atmosphère moite et humide, haletante et sensuelle d'M, élément inhérent à cette passion refrénée et pourtant terriblement brulante qu'éprouve Eiji à l'égard de sa muse.

Les personnages eux, à l'image du scénario, ne laisseront pas un souvenir impérissable. Eiji est finalement assez banal, et Emi, même si son comportement mystérieux intrigue, n'est pas suffisamment développée que pour vraiment retenir notre attention. Néanmoins, la petite lutte psychologique que se livrent les deux héros dans ce jeu sado-maso parvient malgré tout à se montrer agréable à suivre le temps de quelques minutes. Les quelques minutes qui suffiront amplement à lire l'intégralité de l'album.

Finalement, le point fort de cette réédition reste justement le travail réalisé par Tonkam sur celle-ci. L'œuvre est livrée dans un format BD avec couverture cartonnée de qualité et de nombreuses pages couleurs sont présentes. Bref, tout cela justifie largement le prix un peu plus élevé que d'habitude.

Probablement loin d'être indispensable, M n'en reste pas moins une lecture très agréable, pour les yeux surtout, et devrait satisfaire les inconditionnels de l'auteur qui ne possédaient pas encore la version originale. Les autres risquent par contre de rester sur leur faim.