Lullaby of the Dawn Vol.2 : Critiques

Non sans avoir assisté à une scène on ne peut plus inquiétante où l'un des condamnés à mort s'est retrouvé possédé par une créature, Arnor a été emporté par la mer et est porté disparu auprès des siens, qui 'activent pour retrouver sa trace tandis qu'Elva, choqué, ne peut normalement pas participer aux recherches car il doit reste au bord de la mer. Pendant ce temps, Arnor se réveille dans un phare réaménagé en modeste demeure: celle du chaman de l'ouest (et non du sud, comme écrit en quatrième de couverture) Manieri, garçon âgé de 18 ans mais qui semble en avoir 14...

Ainsi la brève disparition d'Arnor occupe-t-elle un peu moins de la première moitié du tome en se partageant autour de deux axes intéressants.
D'un côté, Arnor a l'occasion de découvrir Manieri, jeune garçon à l'allure assez joviale au premier abord, sans doute parce qu'il est heureux d'accueillir quelqu'un, mais chez qui ont voit rapidement une façon d'appréhender son statut de chaman qui est différente de celle d'Elva, tant Manieri vit mal sa condition où l'on deviner bien des peines, en tête celle d'avoir été arraché des proches qui, parfois, tentent désormais de l'oublier. Manieri se fait très facilement attachant, si bien qu'en voyant les tâches très importantes sur son corps, Arnor ne peut qu'avoir encore plus envie de trouver comment lever la malédiction... ce qui, forcément, le fait s'interroger de plus belle. Qu'est devenu le criminel possédé ? Notre héros peut-il avoir confiance en Konoe, en Letti et en les autres membres du monastère, étant donné que ce dernier semble camoufler des choses sur la situation ?
De l'autre côté, alors que les recherches s'activent au sud pour retrouver la trace d'Arnor, c'est évidemment le cas d'Elva et de son ressenti qui intéresse le plus, le chaman montrant des émotions, s'interrogeant sur ce que représente Arnor pour lui maintenant qu'il n'est plus là... et ce dernier aspect aura des conséquences dans les rapports à venir entre nos deux principaux personnages dans la suite du tome.

Cette suite, tout en prenant le temps de nous faire passer par quelques événements secondaires (comme une fête des récoltes) afin de rendre l'univers encore plus immersif, se focalise alors essentiellement sur cette fameuse relation, dont on suit les lentes avancées avec intérêt à l'heure où les deux garçons se sentent submergés par une certaine émotion, au point de franchir logiquement de petites étapes. Mais si amour il pouvait y avoir entre eux deux, cet amour serait-il exactement le même l'un pour l'autre ? Entre Elva qui se persuade qu'en tant que chaman il n'a pas besoin d'amour, et le fait que ces deux-là ne savent pas exactement comment se comporter l'un envers l'autre, il y aura encore du chemin à faire ! Et en attendant de voir ce qu'il en sera par la suite, Ichika Yuno n'oublie pas d'entretenir comme il faut les énigmes de la malédiction insulaire, ne serait-ce qu'à travers la menace du criminel possédé, ce que cachait la grand-mère d'Arnor, et l'ambiguïté du personnage de Sean.

Trouvant bien son équilibre entre intrigue et bribes d'évolutions amoureuses, Lullaby of the Dawn confirme son charme avec ce deuxième volume. Ichika Yuno nous offre pour l'instant un récit visuellement séduisant et assez maîtrisé scénaristiquement, qui ne cesse de piquer la curiosité.