Lost Children Vol.1 - Actualité manga
Lost Children Vol.1 - Manga

Lost Children Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Juin 2018

Critique 2
Annoncé il y a quelques mois par Ki-oon, Lost Children, titre d'une jeune auteure, Tomomi Sumiyama, dont c'est ici la première série avait de quoi susciter l’intérêt et la curiosité: récit guerrier tournant autour de l'enfance et de l'innocence qui va avec, narrant le destin de deux enfants séparés qui tentent de survivre dans un monde violent, récit fantastique, mais possédant des bases réalistes, le titre nous promettait une belle surprise, un voyage à la fois dur et touchant...du moins c'est ce qu'on espérait! Ce premier tome répond il à nos attentes, nous déçoit-il? On va voir ça de suite! 
Le royaume de Shardao, comprenant sept pays inégalitaires, où la religion tient une place fondamentale, est en crise, connaissant des révoltes et des guerres civiles! Le peuple est divisé en castes, les classes sociales ne se mélangeant pas, mais cette situation ne peut plus durer et les Gathiya, la classe la plus basse, les plus pauvres et ceux subissant le joug des classes supérieures, se révoltent   Ran est un jeune homme ayant rejoint les forces armées, son habilité n'est plus à prouver et ses ennemis ont bien peu de chance de survivre face à lui...mais ce dernier n'a rejoint les troupes de libération que par prétexte, en réalité il recherche un jeune homme, qu'il considère comme son frère, ayant disparu depuis quelques années! Ce dernier, Yuri, vit une vie loin des combats, en tant que prêtre dans un petit village, luttant contre les infectés et participant à leur exorcisme, bien que cela lui en coûte physiquement... Deux destins radicalement différent, mais appelé à se retrouver... 
Pour nous introduire à son univers, l'auteure va découper son premier tome en trois parties bien distinctes qui vont nous permettre de nous familiariser avec les personnages principaux, le contexte et le lien qui les unit! En premier lieu nous plongeons dans la violence de la guerre aux côtés de Ran: il se présente comme assez froid et peu scrupuleux quand il s'agit de tuer ses ennemis, mais il se montre aussi diablement efficace avec des lames! Nous avons déjà un personnage fort planté dans un contexte violent qui nous donne le ton! Pourtant il ne faudra pas attendre longtemps avant que l'auteure ne nous fasse partager ses faiblesses; ainsi on le voit hésiter face à une jeune fille, quitte à mettre sa propre vie en danger...il est certes froid, mais il est humain et possède des doutes et des regrets! D'emblée l'auteure choisit donc d'insister sur le caractère humain du personnage dans un contexte de guerre violent, tuant parce qu'il le faut, mais non pas par plaisir! 
Ensuite nous faisons la connaissance de Yuri, un jeune homme à l'allure mélancolique, portant une étrange pierre dans son oeil qui semble posséder un sens du sacrifice et de l'abnégation assez important! Loin des combats, il vit dans un petit village où on apprend qu'il a été recueilli, où il officie en tant que prêtre au cours de cérémonies très codifiées... Si le premier chapitre ancrait le titre dans un univers réaliste de guerre civile, avec la seconde partie du récit nous découvrons une facette plus fantastique avec une religion qui semble attribuer des pouvoirs à ses prêtres, des créatures se transformant, possédée par une colère irrationnelle...le ton change et indique par la même que le titre s'annonce bien plus complexe et riche qu'au premier abord! 
Enfin la troisième partie revient sur la jeunesse des deux personnages principaux, nous y découvrons leur rencontre, mais surtout à quoi ressemblaient leurs vies avant le conflit et avant la séparation, des vies bien différentes de celles qu'ils ont dans les deux premiers chapitres, à savoir quelques années plus tard! Ce chapitre, essentiel pour comprendre le lien unissant les personnages l'est tout autant pour comprendre le contexte géopolitique de la série ainsi que le système de classe qui n'est pas sans rappeler celui qu'on trouve en Inde! 
Outre les deux personnages principaux sur qui repose tout ce premier tome, on découvre un monde riche et complexe qui ne demande qu'à être développé. Comme précisé à l’instant, le système de classes rappelle grandement celui de l'Inde, mais l'auteure n'a pas été cherché son inspiration uniquement dans ce pays, elle le précise dans un entretien qu'on peut découvrir en fin de tome, elle a effectué des recherches notamment sur de nombreux pays d'Asie, ce qui explique qu'on puisse avoir l'impression, notamment dans le premier et le dernier chapitre de retrouver une vision miroir de notre monde, ce qui facilite d'autant plus l'implication et l'immersion du lecteur.  
Le trait de l'auteur est une véritable réussite, il est beau certes, mais il est aussi précis et détaillé. Son trait épais ne l’empêche pas de créer des univers riches fourmillant de détails et accentuant d'autant plus l'immersion! Pour une première œuvre, on ne peut qu'être séduit! 
De son côté Ki-oon continue de faire de l'excellent travail tant au niveau du papier que de l'édition, aucune faute! 
Un premier opus véritablement séduisant qui nous promet une belle aventure et qui titille grandement notre curiosité! On attend la suite avec impatience! 

Critique 1

En début d'année, le Ki-oon Mag a présenté quelques nouveaux projets de l'éditeur, des créations originales élaborées avec des auteurs japonais. Marie Sasano a ouvert le bal avec le très mignon Momo et le messager du soleil, et c'est avec une touche un peu plus sombre que ce panel de série se voit complété. Lost Children est un récit promettant de parler de guerre et de révolte, une histoire que l'on doit à l'autrice Tomomi Sumiyama qui signe sa première série.

Le royaume de Shardao est le lieu de bien des révoltes. Dans cette société de sept pays où les classes sociales divisent le peuple, les Gathiya sont les individus les plus démunis, méprisés et persécutés par les classes supérieures. C'est dans ce contexte qu'une révolte s'est soulevée, œuvrant de manière brutale pour la liberté des opprimés. Spécialiste de l'arme blanche, le jeune Ran œuvre au sein de la révolte. Mais pour lui, un seul objectif prime : retrouver Yuri, son ami d'enfance qui vit une existence bien différente, paisible et servant les rites locaux...

Lost Children est une série qui promet de miser en premier lieu sur ses deux protagonistes, Ran et Yuri. Un choix qui implique une présentation minutieuse de ces deux héros, diamétralement opposé, et qui impacte la forme de ce premier tome. C'est donc un vrai volume d'introduction que nous présente la mangaka, au sens propre du terme puisqu'un chapitre vient présenter l'existence de Ran, un second celle de Yuri, tandis que le dernier revient sur la rencontre entre les deux jeunes garçons, des années auparavant. Tout un programme, qui ne permet pas forcément d'entrer dans le vif du sujet, mais qui a pour mérite de soulever toute la force de l'univers et les thématiques que Lost Children souhaite exploiter.
Mais avant ça, ce premier opus permet d'identifier assez habilement les deux protagonistes, sous leurs facettes d'enfants d'autrefois, et celles des adultes qu'ils sont devenus. On cerne assez vite les intentions de Tomomi Sumiyama d'exploiter ces deux individus, rendant l'immersion de ces trois premiers chapitres particulièrement intéressantes. Ran a le mérite de ne pas être un classique justicier et a des ambitions plus personnelles, tandis que Yuri est un personnage encore plus ambigu, particulièrement calme et teinté de bons sentiments malgré une certaine mélancolie qui le caractérise. C'est plus particulièrement dans le troisième chapitre que ces deux héros prennent de l'ampleur, ce premier élément de flashback soulevant la curiosité du lecteur par sa manière de démontrer deux jeune garçons très différents de ce qu'ils sont aujourd'hui, sans compter que leur complicité aide à croire leur relation malgré leur rencontre récente.

Au-delà des deux personnages principaux, c'est l'univers que croque particulièrement bien l'autrice. Preuve en est dans l'interview de fin de tome, la mangaka s'est fortement intéressée aux histoires des différents pays d'Asie pour construire son monde, ce qui implique un certain lot de révolte et de guerres. Il n'est donc pas étonnant que la mangaka ait voulu créer un certain reflet de notre monde avec un concept particulièrement classique, celui de la lutte des classes. Il faudra évidemment que la dite révolte s'étoffe dans les événements montrer, l'idée de présenter des opprimés s'insurgeant contre la société en place étant très classique, mais ne manque pas de potentiel à condition que l'univers soit habilement décortiqué. Ça semble en bonne voie, tant le monde de Lost Children a déjà une certaine couleur, des influences multiples sur les plans culturels et architecturaux, sans compter que les portraits des différents pays en fin de tome confirme la volonté de l'artiste de s'inspirer de l'histoire asiatique au sens large. Une bonne amorce de l'univers et une vision, classique dans la forme, qui confirme une patte plus personnelle dans le fond.

Pour rendre le tout pertinent, la patte graphique de l'autrice fait parfaitement le travail. Son style montre une certaine maîtrise, la mangaka faisant un bon travail sur les constructions environnementales et culturelles, comme les reliefs ou les tenues des personnages qui attestent leurs identités. Ses jeux de noir apport aussi un certain impact sur la mise en scène, soulevant assez bien la cruauté du monde dans lequel évoluent Ran et Yuri.
Comme à son habitude, l'éditeur nous propose une édition de belle facture. Papier épais, quelques pages couleur qui permettent d'apprécier un peu plus l'art de Tomomi Sumiyama, et de jolis bonus passionnants sur la construction de la série et les inspirations de la mangaka, un luxe que Ki-oon peut se permettre vu qu'il s'agit d'une création originale de l'éditeur. On espère que les tomes suivants seront garnis de ce genre de bonus alléchants.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs