Eternite peut-être (l') Vol.1 : Critiques

Towa kamo shirenai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Avril 2010

Heureux sont ceux qui possèdent ce manga dans leur bibliothèque … Parce que cela devient une pièce de collection ! Un premier tome de shojo passé totalement inaperçu, dans le catalogue J’ai Lu que la plupart des jeunes lecteurs, à qui ce manga pourrait éventuellement plaire, ne connaissent pas. L’histoire est celle de Kosumo Koganebara, une jeune japonaise vivant temporairement en Amérique dans l’attente d’une greffe cardiaque pour la sauver, son groupe sanguin étant très rare. Depuis sa naissance, soit seize ans, Kosumo se bat contre la maladie. Jusqu’à ce qu’une prêtresse du nom d’Himiko-sama, magicienne aux puissants pouvoirs, soit tuée en sauvant une petite fille. Son groupe sanguin est le même que Kosumo, et la transplantation se fait rapidement, suite à l’accord d’Hitsugi, le garde du corps de la prêtresse. Ainsi, il se met au service de Kosumo, convaincu que le cœur de sa maîtresse bat encore et qu’il lui faut protéger cette jeune fille aux mêmes pouvoirs. Car Kosumo est menacée par des insectes envoyés par un inconnu pour briser sa pureté et ainsi détruire sa magie. Une lutte de tous les instants commence alors contre les papillons, chenilles et autres mouches. Dur dur de se voir enfin sauvée par un nouveau cœur pour réaliser de nouveau que sa vie est en danger. Heureusement, Kosumo a Hitsugi à ses côtés, pour la protéger, et peut être plus …


Première impression : il y a de l’idée. C’est vrai, avec un lexique en début de tome et des termes « techniques », on pourrait avoir l’illusion de se plonger dans le scénario. Seulement, le début est très maladroit et l’on se perd un peu, si bien que les passages supposés poignants ou guerriers en deviennent ridicules. Voir Kosumo brandir avec conviction un sabre laser en plastique est un bon moment de rigolade. De même, les manifestations magiques d’Hitsugi et de Kosumo sont pleines d’évocations, de mise en scène et de dentelle. Les personnages sont simplement vides de charisme, stéréotypés et sans psychologie approfondie. La belle jeune fille pure qui doit le rester, le serviteur qui ne peut envisager d’aimer celle qu’il admire, les fidèles prétendants prêts à la protéger alors qu’ils ne la connaissent pas … Bref, une ribambelle de figures inintéressantes, s’entrecroisant sans une véritable logique. Si la fin du tome reste quelque peu prometteuse, on voit bien que la dissociation par les sentiments et les illusions arrivent avec des gros sabots, sans aucune subtilité. Le fil conducteur du récit n’est que peu visible, et il est par-dessus tout insipide. Bref, tous les codes du shojo pour servir une narration plate, lente et difficile à suivre. Avec en plus une bonne couche d’émotions sans profondeur, ce qui est embêtant quand elles semblent être le seul intérêt de ce genre d’histoire … En somme, un manga qui n’a rien de passionnant, loin de là. On s’ennuie, on s’ennuie, et si le ridicule l’est un peu moins au fur et à mesure, le mythe de la jeune fille pure reprend le dessus et refait tomber la petite note d’espoir aperçue auparavant. Mais le pire est peut être la banalisation totale que l’on fait de ce qu’il arrive à Kosumo, comme si en deux pages tout était réglé. 


Malheureusement, on ne peut pas vraiment dire que les dessins rattrapent merveilleusement le tout. Ils sont très féminins, avec de grands yeux brillants, allongés pour les hommes, tous comme leurs visage sculpté dans l’albâtre. Hitsugi se paye en prime des cheveux longs, au cas où il ne paraitrait pas assez androgyne. On distingue de plus difficilement la petite sœur de la grande, et les parents de celles-ci n’ont aucun caractère visible. L’édition quant à elle, loin d’être désastreuse comme on aurait pu le penser au vu de l’ancienneté du titre, ne présente pas de fautes de traduction ou d’adaptation, bien que la typographie utilisée soit un peu décalée de l’ordinaire. Les onomatopées sont même traduites et même si elles restent dans les deux langues, ce ne sont pas simplement un sous titrage ridicule et invisible. Bref, une édition qui malgré la couleur criarde de la couverture, soutient un titre qui ne le mériterait peut être pas … 


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
9 20
Note de la rédaction