Labradorescence - Actualité manga

Labradorescence : Critiques

Raburado Ressensu

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 25 Octobre 2018

En plus d'être le premier manga d'ymz à avoir été publié en France, Labradorescence est également l'un des premiers titres de cette mangaka qui a démarré sa carrière en 2014. Prépublié cette année-là dans le magazine Ihr HertZ des éditions Taiyô Tosho, ce one-shot nous invite à suivre la naissance d'une amitié puis d'un amour entre deux hommes aux caractères pourtant radicalement différents.


Jeune photographe, Shunji Fujishiro se réveille un matin dans un lit d'hôpital, après avoir fait une mauvaise chute et s'être blessé. D'un naturel plutôt extraverti et impulsif, il est surpris de voir le comportement du médecin qui s'occupe de lui: Mutsumi Higa lui apparaît très désinvolte, nonchalant et renfermé. Néanmoins, cet homme insuffle à Shunji de nouvelles idées pour ses projets de photographie. Quant à Mutsumi, il semble plutôt intrigué par ce jeune homme au caractère si différent du sien. C'est ainsi que tous deux vont être amenés à se revoir...


Labradorescence suit un schéma très, très classique du genre, avec deux hommes aux personnalités très différentes  se rencontrent, puis voient naître entre eux une certaine amitié avant de se rendre compte que c'est plutôt de l'amour. De ce fait, il ne faut pas forcément attendre quoi que ce soit d'original de l'histoire, ni même des quelques personnages secondaires qui sont censés enrichir un peu le tout et amener quelques déclics, mais qui sont finalement peu en vue. Mais tout ceci n'empêche pas ymz d'offrir un joli récit où elle se focalise avant tout sur les personnalités de ses deux héros et sur ce qui peut bien se cacher derrière. Ça va très vite concernant Shunji, dont l'intérêt est plutôt de servir de catalyseur à Mutsumi pour que celui-ci laisse mieux transparaître les doutes qui l'habitent derrière son masque de nonchalance, dont une peur de se montrer faible. On le voit bien au fil des pages, en scrutant ses réactions: au contact de Shunji, Mutsumi se dévoile un peu plus par bribes, et c'est très bine joué de la part de la mangaka quand on comprend le titre de son oeuvre: labradorescence, en gros, désigne une "couleur" qui peut changer selon la manière dont on l'expose et dont on la regarde, et qu'on ne peut donc apprécier pleinement et comprendre que quand on l'observe très attentivement derrière l'apparence première. Cela correspond parfaitement à Mutsumi, un home en réalité profondément gentil, mais qu'il faut observer attentivement pour bien le cerner.


Entièrement soft (de vagues bisous vers la fin, tout au plus), ce récit st bien mené au fil d'une narration posée, appliquée et assez introspective, qui laisse comprendre les deux personnages sans avoir besoin d'en faire trop. Visuellement, ymz montre quelques inégalités dans les visages qui témoignent de sa carrière encore jeune, mais elle propose surtout un travail délicat, assez fin, avec des personnages pouvant afficher certaines expressions assez nuancées, des décors bien présents quand il le faut, un excellent travail sur les trames qui peuvent vraiment accentuer l'atmosphère (notamment quand la mangaka y retranscrit des effets de lumière), et un découpage ainsi que des angles de vue qui peuvent plus d'une fois sublimer quelques passages.


Derrière un déroulement très classique se cache donc une lecture plutôt jolie, portée sur la compréhension de soi et de l'autre, et qui est emballée dans un style visuel vraiment beau pour une des premières oeuvres de la mangaka.


Côté édition, soulignons l'excellente traduction de Laurie Asin, sans coquilles, fluide, et collant bien au tempérament des personnages. On trouve également un papier bien épais et assez souple, une première page en couleur, et une impression globalement honnête malgré quelques problèmes de moirage qui apparaissent ici et là.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs