Kuroneko - Le jeu - Actualité manga
Kuroneko - Le jeu - Manga

Kuroneko - Le jeu : Critiques

Kuroneko Kareshi no Amekata

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Décembre 2014

L’auteur du shojo très controversé Désir © MAX revient, cette fois-ci chez Taïfu avec un titre boy’s love. Autant vous dire qu’à la couverture et au titre, je n’avais qu’une envie : m’enfuir en courant. Je voyais déjà de loin le fantasme de l’homme chat avec ses oreilles et sa queue bien pratiques dans les scènes de sexe. J’imaginais parfaitement les trésors de non-invention de l’auteur pour exploiter ce gros cliché. De manière décevante, vu sa précédente série. Et pourtant, quelle ne fut pas ma surprise, en refermant le manga, de me dire « Eh, mais c’était pas mal en fin de compte, ça ». Laissez-moi vous expliquer pourquoi. Tout commence par Shingo, un homme pouvant se transformer en chat noir, sa vraie nature. Depuis toujours, on le recueille avant de l’abandonner immédiatement après. Il a l’habitude de voir le monde depuis un vieux carton, et comme à chaque fois cela lui brise le cœur, Shingo a décrété qu’il ne s’attacherait plus à personne. Il travaille comme monteur démonteur de décors pour le cinéma ou la télévision, et seul son collègue et ami parvient à rester proche de lui. En le réveillant le matin quand il ne fait que dormir après avoir passé la nuit dehors, par exemple. Car Shingo couche avec tous ceux qui se présentent, avec la règle d’or de ne jamais les rappeler ou les revoir. Il les domine, les prend sauvagement avant de rentrer chez lui sous forme de chat. Mais en rencontrant Kagami, un acteur sublime et sympathique au premier abord, il va découvrir de nouveaux horizons.


Oui, dit comme ça, ce n’est pas vraiment passionnant. Kagami charme le petit chat noir, l’attire dans son lit et le domine sans état d’âme. Shingo n’n’a pas vraiment le choix, l’autre utilisant comme une drogue sur lui qui lui fait perdre tous ses moyens (de l’herbe à chats oui oui). Bref, le voilà à se donner et à prendre littéralement son pied sans vouloir s’attacher et en fuyant ce fauteur de troubles avec qui il renouvelle ses parties de jambes en l’air comme la peste. Il aime ça, alors pourquoi pas ? Tant qu’il n’y a pas plus, avec ce léopard (oui, Kagami peut se transformer en GROS chat). Tout ça, c’était la partie un peu rasoir et classique. Sauf que. De temps en temps, comme des détails, des petits éléments du scénario nous séduisent. Tout d’abord, ce n’est pas Shingo le uke pleurnichard qui va tomber éperdument amoureux (et s’en rendre compte pendant qu’on lui fait l’amour), mais bien notre gentil sème qui avoue ses sentiments de but en blanc. Premier gros point de surprise, on ne l’attendait vraiment pas. Et c’est sans aucun doute ce qui fait tout, rendre Shingo réellement dur à apprivoiser, et ne pas s’en servir comme d’une fausse excuse bien pratique, mais aisée à détruire. De plus, les scènes de sexe sont parfaitement assumées, d’autant plus que pendant longtemps cela se résume au sexe. La queue de chat n’est pas utilisée comme on pourrait le croire, là encore pas de gros cliché juste pour le fan service. Bon, on n’échappe pas aux « non » murmurés tels des « oui » et de l’utilisation qu’en fait Kagami, maiiiiis bon, c’est malgré tout un bel effort de la part de l’auteur !


Rien à redire sur les graphismes qui rendent hommage au boy’s love et à ses scènes crues et détaillées. L’auteur a bien saisi les codes du genre, malgré son expérience dans le shojo. Les expressions passent bien, les proportions sont correctes et la lecture vivante et dynamique. En résumé, Kuroneko est malgré tout un manga très fan service, mais bon dans son domaine puisque les scènes de sexe sont particulièrement croustillantes et détaillées (et non pas bêtement censurées de manière assez ridicule), avec quelques points de détails intéressants et originaux qui font toute la saveur de la lecture et nous empêchent, durant celle-ci, de baisser les bras et de juger le manga. Etrangement, un bon moment à travers lequel je soulignerai l’attention de Taïfu dans le choix de ses licences. S’il fut une époque où les mauvais yaoi égalaient les bons (et encore) dans leur catalogue, depuis quelque temps je remarque avec un plaisir grandissant que tous ont leurs qualités. L’éditeur est à présent à mes yeux un synonyme de qualité, et même s’il en faut pour tous les goûts et si certains titres sont moins passionnants que d’autres, ils ont presque tout un intérêt, une qualité clairement identifiée en matière de boy’s love. Bravo ! Sans être un joyau, ce manga était très agréable et j’en attends la suite (Kuroneko – la dépendance) avec impatience.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs