Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 11 Décembre 2024
Ancienne mangaka qui a en réalité conçu le manga fétiche d'Ai qu'elle adore plus que tout, madame Teshima a fini par accepter de devenir la responsable du club de manga du lycée, permettant à celui-ci d'exister bel et bien, pour la plus grande joie de l'adolescente et de ses amies Kokoro et Sachi. Et sur ces bases Ai et Kokoro, sous l'oeil flemmard de Sachi, sont prêtes à suivre les cours très stricts de l'enseignante ! Pour elles, il s'agit là de faire autant de progrès que possible dans l'art de créer un manga valable: désormais, jour après jour, les deux jeunes filles se partagent les rôles lors de leçons qui ont beaucoup à leur apprendre... et à nous apprendre, puisque le mangaka Minoru Toyoda se veut suffisamment didactique dans l'abord rapide mais efficaces de certaines étapes de création et dans l'utilité de certains outils.
C'est ainsi qu'ont lieu les premiers pas des adolescentes vers leur rêve de devenir mangaka... avec pour point de mire, pourquoi pas, une toute première participation au Comitia ? C'est là l'enjeu principal d'un deuxième volume qui défile vite dans les irrésistibles avancées des jeunes filles, avancées qui ne se font toutefois pas sans petites épreuves: avant le Comitia il leur faudra étudier sans relâche tout en concevant 12 pages et ses copies, et aussi obtenir autorisation parents, tandis que pendant l'événement elles devront gérer le stress à l'idée de vendre ou de ne pas vendre leur création. L'auteur cristallise plutôt bien les vertus de ce grand rassemblement où se croisent nombre d'âmes créatrices bien différentes mais toutes unies par la passion, ponctué de moments de doutes et de joie, de rencontres assez hautes en couleurs (coucou "Loup-Garou" ) mais aussi de retrouvailles importantes (surtout pour Teshima).
Pour porter tout ceci, Minoru Toyoda démontre encore, en plus de son trait hyper expressif, nombre de belles petites trouvailles visuelles: entre autres, par la force de son découpage, l'auteur cristallise à merveille certains instants, comme la difficulté de Kokoro à demander l'autorisation à ses parents pendant que les autres filles rencontrent peu de difficultés, ou encore la joie bien palpable,si sincère et naturelle, lors de la toute première vente au Comitia. Surtout, il sait rendre toujours aussi attachante ses héroïnes que l'on sent passionnées, y compris dans le cas de madame Teshima qui est assez géniale dans son genre (elle a beau se montrer stricte et vouloir ne rien montrer de ses émotions, la passion ne manque jamais de la regagner), et dans celui d'une figure prenant plus de place dans ce volume: Hikaru Sekiryû alias "Stone Dragon", la lycéenne-mangaka réputée qui a récemment intégré le lycée. D'apparence froide et solitaire, celle-ci vient déjà occuper une belle place, éloigné du cliché de la bête rivale à rattraper, et amenant déjà son lot d'idées lumineuses, à travers sa façon positive de vivre dans son monde plein d'imagination, son désir de sentir l'humain derrière le manga (loin des histoires sans âme), et la mise en valeur de ce que lui apporte le manga pour se connecter avec les autres.
Les idées restent alors superbes dans ce deuxième tome dont le déroulement est certes assez classique, mais dont le rythme reste entraînant, l'atmosphère positive et les héroïnes attachantes. Ajoutons à ça un dernier chapitre continuant d'explorer efficacement la jeunesse de mangaka de Teshima, ainsi que la conservation des jolies pages couleurs par Panini, et on a facilement la confirmation que Kore Kaite Shine nous offre des débuts très emballants !