Kongoh Bancho Vol.1 - Actualité manga

Kongoh Bancho Vol.1 : Critiques

Kongô Banchô

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Mai 2011

Marre des shonens où héros rime avec jeune éphèbe efféminé ? Vous pourriez dès lors trouver en Akira Kongoh une nouvelle idole à chérir ! Bon, cela dit, c'est vrai qu'il n'a pas l'air particulièrement amical si l'on se fie à la couverture de ce premier volume. Mais les apparences sont trompeuses, c'est bien connu !

Kongoh Bancho nous invite donc à suivre les péripéties de notre héros, un colosse indestructible, une masse de muscles au cœur pur. Ce dernier, surnommé par ses camarades de classe Kongoh Bancho en raison de son look (un bancho étant un chef de bande prêt à tout pour sauver la veuve et l'orphelin, un rôle plus très en vogue de nos jours), poursuit un but bien spécifique. Mettre un terme au projet des 23 arrondissements. Celui-ci a pour but de stopper la décadence qui s'installe dans le pays en instaurant pour chacun des 23 quartiers de Tokyo un chef d'arrondissement. Ces derniers, de fines lames, devront se combattre jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un et qu'il devienne le chef charismatique de la ville afin de remettre les choses à leur place.

Voila qui promet une bonne dose de baston. Et, pour ce faire, rien de tel qu'un personnage principal comme on en fait plus. Akira est doté d'une force surnaturelle dès le départ, ne correspond pas le moins du monde aux canons de beauté de notre époque, et possède des valeurs d'une pureté hallucinante. Notons aussi qu'il n'est pas spécialement futé. Son pire ennemi dans ce premier tome sera d'ailleurs un téléphone. A sa décharge, il faut bien avouer qu'il n'est pas toujours évident de s'en sortir avec les dernières nouveautés technologiques ! Pour l'accompagner dans sa noble quête, on retrouve Hinako. Une cruche comme on en fait plus non plus. Elle passe son temps à prendre des photos de tout et n'importe quoi, est terrorisée par l'apparence peu avenante de son nouveau compagnon, et ne sert strictement à rien sinon à déjà se faire enlever par l'ennemi. Vous l'aurez aisément deviné, l'ensemble se veut résolument kitsch et assume parfaitement bien cela. Mais il ne faut pas se méprendre pour autant, on ne tombe aucunement dans le ridicule. Au contraire, les différents protagonistes que l'on aurait l'occasion de croiser, à partir du moment où on laisse de côté leur look relativement décalé, ont une certaine allure, à l'image du premier véritable ennemi qui fait son apparition en fin de tome. Bon, on est pas encore face à des monstres de charisme, c'est évident. Ceci dit, on sent que la série à un potentiel certain à exploiter.

Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, on reste assez logiquement dans quelque chose de très convenu et pas forcement passionnant. 23 arrondissements à conquérir, c'est autant de combats en perspective et étant donné la douzaine de volumes qui composent Kongoh Bancho, on se doute que le tout ne tirera pas outrageusement en longueur et que la place réservée à la réflexion ou la mise en place d'une intrigue un tant soit peu développée sera fortement limitée. Les raccourcis sont nombreux et sans aucun doute à prendre au second degré. Par exemple, pourquoi donc la pauvre Hinako se retrouve-t-elle à raconter son histoire à celui qui est sans doute le seul policier de la ville à savoir des choses sur le projet qu'Akira veut mettre à mal. Niveau crédibilité scénaristique, ça fait mal ! Mais qu'importe, ce n'est pas exactement ce que l'on recherche avec une série comme celle-ci. C'est l'ambiance et l'action qui prévalent très clairement et à ce niveau-là il n'y, pour le moment, pas grand chose à redire, à condition d'adhérer dès les départ à l'atmosphère générale du titre. Si ce n'est pas le cas, il est fort à parier que l'on n'apprécie pas davantage les opus suivants. Pour terminer, signalons un seul petit bémol concernant le déroulement des évènements: des transitions un peu sèches et inattendues. A moins que cela soit la résultante d'une traduction hasardeuse de temps à autre.

Et pour que la sauce puisse prendre comme il faut, un dessin adapté était nécessaire. Et le trait de Nakaba Suzuki fonctionne plutôt bien. Il a tendance à osciller entre léger old school et modernisme, n'hésitant pas à jouer la carte de de la démesure de temps à autre, comme lorsque Kongoh se balade tranquillement une voiture sous le bras. Quoi qu'il en soit, le découpage se veut sobre mais efficace, l'action est bien présente et convenablement mise en scène, même si les affrontements sont jusque là assez courts, et les décors ne sont pas oubliés.

Pour ce qui de l'édition, Kana fournit un travail convenable et dans la lignée de ce à quoi ils nous ont habitué jusqu'à présent. Si l'on fait fi des éventuels problèmes de traduction mentionnés plus haut, bien entendu.

S'il risque très certainement de rebuter une partie du lectorat, Kongoh Bancho n'en demeure pas moins étonnant et très appréciable pour quiconque se laissant séduire par l'univers de la série. En tout cas, il serait dommage de s’arrêter à sa couverture peu avenante et de ne pas lui donner une petite chance de se faire une place dans nos bibliothèques.


Shaedhen


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs