King's Game Spiral Vol.2 : Critiques

La seconde quatre, la classe de Natsuko Honda, est plongée dans le cauchemar du Jeu du Roi. Les cadavres ne cessent de s’accumuler et le déroulement de la partie n’arrange rien puisque le prochain ordre est le plus terrible : chaque participant doit ôter la vie d’un de ses camarades pour ne pas mourir. Si Natsuko fait partie de ceux qui ne veulent pas se soumettre, d’autres ne sont pas de cet avis et commettent sans scrupule les pires atrocités possible…

Dans la forme, ce deuxième opus du quatrième arc de la saga King’s Game ne surprend pas vraiment. Le jeu de massacre est désormais lancé et on le connaît bien : les personnages secondaires ne font pas long feu et tombent comme des mouches. Le réel suspense, ici, vient du revirement de certaines figures qui révèlent soudainement des allures de psychopathe, quand d’autres retournements de situation s’avèrent, en revanche, bien plus prévisibles. Ceux qui s’attendaient alors à une réelle innovation dans le cheminement de la partie peuvent être assez déçus, c’est un Jeu du Roi très classique qui se présente à nous, un jeu où l’on sait que les personnages principaux survivront au moins jusqu’aux phases finales.

Pourtant, King’s Game Spiral présente un certain intérêt dans son ambition à présenter le personnage de Natsuko Honda. On la connaissait sadique dans King’s Game Extrem, le second arc, mais c’est ici une demoiselle différente que l’on découvre. Évidemment, on sait d’ores et déjà que c’est le déroulement du jeu qui aura raison de son humanité, mais ici, le traitement de l’héroïne s’avère tout à fait plaisant. Plutôt que de pousser soudainement à la folie le personnage, l’intrigue la fait évoluer au compte-gouttes et le développement de sa personnalité se ressent déjà ici, dans ses interactions avec Kentarô dont le caractère idéaliste n’est pas sans rappeler celui de Nobuaki. On note donc une certaine subtilité dans l’écriture de la demoiselle ainsi que différents parallèles avec les précédentes séries de la saga qui justifient bel et bien le sous-titre de cette quatrième phase, une spirale infernale causée par le Jeu du Roi.

Notons aussi que la patte graphique de Renji Kuriyama, que nous avons déjà connu dans la série King’s Game Extrem, cherche ici le même effet que précédemment : le mangaka veut dépeindre l’horreur par la représentation de la folie des personnages, un domaine où il réussit assez bien puisque ces figures dérangent assez souvent, même si l’auteur a tendance à trop en faire et rend ainsi certaines personnalités peu crédibles.

Finalement, le grand défaut de cet arc revient au manque de surprises de son scénario. En dehors de ça, ce second opus présente de bons éléments dans l’écriture de Natsuko Honda ainsi qu’une patte graphique vraiment percutante. Désormais, on se demande si cette quatrième série a pour seule ambition de présenter le développement de l’héroïne, et aussi antagoniste du second arc, ou si sa finalité apportera un réel plus à l’ensemble.