Kimi no Knife - 1re Edition Vol.1 - Actualité manga
Kimi no Knife - 1re Edition Vol.1 - Manga

Kimi no Knife - 1re Edition Vol.1 : Critiques

Kimi no Knife

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 18 Juillet 2012

Comme on le dit bien souvent, jamais deux sans trois ! Cette citation se vérifie ici avec la troisième série de Yua Kotegawa dans nos contrées. On se souvient encore de ses deux précédentes œuvres aux thématiques ô combien particulières et assez sombres, « Détenu 042 » et « Anne Freaks ». « Kimi no knife » n’échappe pas non plus à la règle et annonce d’ores et déjà la couleur avec un ton direct et lugubre.

Ainsi tout commence par la description des trois Erinyes, déesses vengeresses et implacables, contée à la télé devant une petite fille au regard imperturbable. L’histoire, elle, débute sur une simple hypothèse/proposition à l’allure de blague mise sur la table par une jeune belle inconnue : « Si on te proposait cinq millions de yens pour tuer quelqu’un… le ferais-tu ? (…) Et si la cible était un criminel ? ». Ivre et inconséquent, Yukitaka Shiki répondit : « Dans ce cas… peut-être ». Tel un corbeau annonçant le funeste, l’inconnue sourit…

Dès le départ, l’auteure ne tourne pas autour du pot et nous présente rapidement les personnages ainsi que l’intrigue à venir, c'est-à-dire la préparation de l’assassinat. Cette ouverture nous rappellera non sans peine Anne Freaks, même si à la différence, on assiste ici à la confection de l’assassinat et non pas à un meurtre d’entrée de jeu. Ce présent tome plonge tête baissée vers le crime organisé et la pestilence d’un monde jonché de morts et de trahisons. Tout comme le héros d’Anne Freaks, Skiki est aspiré dans un univers qui le dépasse, qui l’effraie mais qui le rend curieux et qui le fascine malgré lui. Curiosité qui risque bien de lui coûter cher à l’avenir… En dehors de son côté quelque peu indécis, le héros n’en reste pas moins une personne tout à fait normale avec son lot de problèmes. Cependant, c’est peut-être justement là que le bas blesse, toute personne normale et sensée peut défaillir dans la plus profonde noirceur pour des raisons et des besoins qui finissent par leur poser un ultimatum fatal.

La trame et le récit n’ont rien de biens extraordinaires mais cela a l’avantage d’être efficaces et diablement prenants. Bien évidemment, comme on peut l’attendre de la mangaka, une fois le tout mis en place, elle installe un nouvel élément qui annonce un nouveau tournant. Ce nouvel élément perturbateur s’incarne en la petite Itsuki. Son apparence ne manquera pas de nous rappeler Anne elle-même, même si du côté psychologique, elle est encore loin d’atteindre la folie meurtrière d’Anne. Elle n’est, cependant, pas dénuée d’une étrange mentalité. Chacun des composants exposés jusqu’ici par Yua Kotegawa captera sans une once de difficultés l’attention du lectorat, pour peu qu’ils aiment le thriller. Enfin, seul point noir au tableau, c’est que l’auteure n’a pu s’empêcher d’insérer chez le nouveau protagoniste une faculté extrasensorielle (celle de percevoir les caractéristiques des personnes qui la touchent d’une manière ou d’une autre). N’est-ce pas une manière de casser l’impact réel des événements jusqu’alors survenus ? Seul l’avenir pourra nous le dire. Toutefois, l’auteure n’en abuse pas et décide plutôt de développer la psyché des différents individus et les réactions de ceux-ci vis-à-vis de l’acte horrible qu’ils ont perpétré. Et c’est bien là, toute la force de ce premier opus ; premier acte accompli, premiers frissons de peur, de panique qui vous prennent aux tripes. Et avant même d’avoir pu réaliser, on passe au second… On s’enfonce indéniablement, influencé par certaines raisons et/ou parfois par autrui. Nous-mêmes lecteurs, nous avons peur pour le héros qui se fait incommensurablement aspiré dans les abysses, néanmoins, on ne peut s’empêcher de vouloir savoir ce qui va se passer par la suite. Un sentiment qui est tout autant familier au protagoniste principal, ironie du sort ou ingéniosité, Yua Kotegawa nous subjugue dans l’exploration des sentiments les plus noirs, et pourtant si humains.

Du côté des dessins, il faut avouer que le trait de l’auteure n’a pas réellement changé depuis Anne Freaks. Néanmoins, le trait en question et la perspective sont beaucoup mieux maîtrisés.

En conclusion, la mangaka ne déçoit aucunement nos attentes en instaurant une intrigue simple et redoutable ainsi que des personnages à la psychologie fouillée. Maintenant, il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que toutes ses bonnes bases soient exploitées comme il se doit dans les volets à venir.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs