Kekkaishi Vol.25 : Critiques

Ce vingt-cinquième tome de Kekkaishi nous rappelle deux trois choses à propos de la série.

Kekkaishi est un manga où la notion de force n'est pas le moteur d'évolution des personnages. Le plus important est la façon dont ils l'utilisent, et pourquoi ils veulent le pouvoir. Hiura par exemple, d'une force assez monstrueuse, n'a jamais souhaité devenir plus fort, selon ses propres mots. Yoshimori est lui aussi très puissant. En revanche, il ne souhaite pas s'améliorer pour le combat, mais afin que le moment venu, il soit en mesure de sceller le domaine, afin que plus personne n'ait à se battre. Au contraire, ceux qui veulent le pouvoir ont tendance à s'aventurer sur des chemins plutôt sombres, tels Masamori, qui mène dans ce tome une attaque contre un haut dignitaire de la guilde. Cependant, un grand pouvoir implique qu'il faut être d'une détermination sans faille, afin de ne pas jouer le jeu des autres dans les luttes d'influence. Au final, peut-être qu'une grande force n'est bienfaisante que si on la met au service des autres. Reste qu'une grande force morale demeure indispensable, pour ne pas sombrer du côté obscur.

Kekkaishi est un manga où l'humour tient une large place. Il suffit d'assister à la superbe séance d'entraînement de Yoshimori, formant son esprit à la technique de l'esprit vide. Quelle imagination pour nous donner un grand sourire lors de phases pourtant souvent rébarbatives dans d'autres titres. La couverture annonçait déjà la couleur (bariolée), avec des illustrations qui prennent tout leur sens uniquement après avoir terminé le volume. Tout est fait pour déconcentrer notre pauvre Yoshimori, et lui de prendre des mimiques impayables, qu'on ne lui avait plus vu depuis un certain temps. Un peu de légèreté dans une lutte d'influence et violation des règles naturelles est parfaitement de mise, la série ne perdant ainsi jamais sa base de départ, et les ingrédients qui marquent sa différence sur ses concurrents.

Kekkaishi est un manga où le scénario tient une grande place, jamais oubliée, jamais détournée. Et assez sombre tout du long. Des luttes de pouvoir pour la domination, pour la puissance même, pour maintenir l'illusion d'une gloire maintenant tombée en désuétude, les raisons sont multiples. Ainsi, le conseil des douze commence à tomber en morceaux, ses membres se faisant assassiner les uns après les autres. Pendant ce temps, Karasumori est en phase de réveil, doucement mais sûrement, les choses sont sur le point de changer. Lentement, mais sûrement.

Au final, un très bon tome de Kekkaishi, qui nous rappelle à maintes reprises pourquoi la série se démarque nettement par rapport à la production shônen, et qui nous rend toujours plus impatient d'en connaître la suite. Pas un moment de faiblesse, une ligne de conduite inébranlable, des thèmes forts et profonds, tout en restant un excellent divertissement. Impressionnant, comme toujours.