Kasane - La voleuse de visage Vol.13 : Critiques

Kingo Habuta veut mener Kasane au sommet et réaliser son rêve. Aussi, l'écriture de sa pièce de théâtre maîtresse est achevée, et l'un des deux rôles clefs a été confié à sa protégée, revenue sous les projecteurs. Suite à des recherches, le metteur en scène découvre une piste vers l'échange de visages permanente : l'élément clé qui viendra compléter le pigment utilisé pour le rouge à lèvres. A deux pas de son rêve, il ne s'attend pourtant pas aux chamboulements qui viendront du côté de Kasane...

Les révélations ayant eu lieu dans les précédents tomes et la mise en place de la pièce de Kingo Habuta ont attesté que Kasane approchait doucement, mais sûrement de son dénouement. Sur cet avant-dernier tome, les intentions de Daruma Matsuura se révèlent claires, et il est impossible de ne pas voir la fin imminente de la série tant les enjeux et mystères sont résolus les uns après les autres. S'il est souvent de coutume de craindre une fin de manga, par peur que celle-ci soit précipitée, c'est l'effet inverse dans Kasane : on regrette de devoir dire adieu prochainement aux personnages, mais la conclusion semble être amorcée de manière naturelle, l'autrice menant logiquement à terme les pistes scénaristiques introduites.

Dans cet arc final, c'est la pièce de théâtre de Kingo Habuto qui est au centre de toute. Et si le début de tome tente du sensationnel avec les révélations sur l'échange de visages permanent, Daruma Matsuura prend un chemin totalement différent et surprenant sur la voix, en s'intéressant à une écriture beaucoup plus poignante émotionnellement grâce à une utilisation habile des personnages, en constante évolution.

Des révélations ont de nouveau lieu dans ce volume, en parallèle aux introspections des protagonistes de l'histoire. Kasane, tout d'abord, prend une voie différente de ce qu'on aurait pensé au départ. La jeune femme, prête à tout pour briller, fait désormais face à celle qu'elle est, et semble s'adoucir à l'approche de la fin. L'héroïne n'en est que plus touchante, l'acceptation de ses origines étant proportionnelle avec sa détermination grandissante.

C'est aussi au tour de Habuta d'évoluer un peu, lui qui endossait progressivement le rôle d'antagoniste de l'histoire. Daruma Matsuura parvient à nous prendre à contrepied avec des personnages qui assument leurs pêchés. Au fil des tomes, Kasane nous parle de nos fautes et des moyens qui nous sont donnés pour les assumer, tout en pointant du doigt les innombrables spirales dans lesquelles l'Humain est capable de s'enfoncer. Il y a donc toute une logique vis-à-vis des finalités de cette thématique, dans ce tome, le tout pour rendre les personnages humains et les détacher de ces facettes macabres qu'on leur attribuait jusqu'à présent. Une écriture passionnante et qui a du sens, reste maintenant à voir si la mangaka ne mènera pas son casting dans une autre direction dans le tome décisif.

Partant des ténèbres, Kasane progresse peu à peu vers la lumière. Pas celle des planches d'une scène, mais celle de l'humanité. L'attente du quatorzième et ultime tome sera rude, mais on reste impatient de voir comment la mangaka apportera un point final à ce conte vénéneux au départ, devenu poignant, humain et touchant grâce à ses personnages.

A noter qu'entre temps, au Japon, le film live Kasane est sorti. La mangaka nous livre ses impressions, il y a même de quoi être curieux de découvrir cette adaptation qui semble emprunter un chemin différent.