Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.17 - Manga

Karakuri Circus - Edition Perfect Vol.17 : Critiques

Karakuri Circus

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Novembre 2023

Bouleversé par le long voyage mémoriel au fil duquel il a remonté le parcours cruel de son grand-père Shôji, d'Angelina, de Guy, de l'automate Francine ou encore d'Eléonore, sans oublier de son immonde père Sadayoshi, Masaru doit désormais faire face aux velléités de Guy, qui semble déterminé à le tuer en pensant que son père a pris sa place. Mais au moment où le shirogane s'apprête à l'achever, le visage du petit garçon se métamorphose, comme s'il était possédé par encore une autre personne. Il entame alors une histoire que ni Shôji ni Guy ne connaissent. Une histoire vieille de 230 ans. Des souvenirs n'étant ni ceux de Dean ni ceux de Sadayoshi...

Le moins que l'on puisse dire est que Kazuhiro Fujita ne manque pas de ressources dans cet acte final de l'arc Le Cirque, composé de différents éléments de flashbacks dévoilant toujours plus de chose importantes. Et alors qu'il entre ici dans la dernière phase de ce long acte (voué à s'achever à la fin de ce tome), le mangaka récidive en surprenant de plus belle via la "personnalité" qui s'est à présent montrée en Masaru pour dévoiler de nouvelles choses.Des choses que dans l'ensemble on connaît déjà, certes,mais que l'on revoit brièvement sous un autre angle. Et si le résultat est passionnant, c'est parce qu'il nous livre à la fois cette autre vision sur la façon dont tout a commencé, mais aussi des informations annexes témoignant toujours d'un récit bien construit (par exemple, la façon dont le chien-shirogane est devenu ce qu'il est, et quel fut son rôle autrefois), et surtout des révélations attendues sur les origines de Dean/Sadayoshi et sur comment il s'est épris d'Angelina (ce qui contredit notre impression, dans le précédent tome, que l'amour fou qu'il portait à Angelina était une grosse ficelle, car ici finalement ça prend bien plus de force). Le tout se révélant décidément bien pensé puisque quelques discrets indices avaient été disséminés précédemment.

Au bout de cet ultime moment de flashback, le lectorat a de quoi être encore chamboulé par le vaste scénario imaginé par Fujita, et Masaru a de quoi être désespéré face à la cruauté de ces siècles au fil desquels tous ces gens n'ont pas trouvé le bonheur. Ce n'est pourtant rien face à la suite du tome, où il suffit d'un intrus pour que tout bascule et pour que celui qui tire toutes les ficelles se dévoile enfin. Et concrètement, ça fonctionne du tonnerre: même s'il faudra par la suite de solides explications concernant la survie de ce personnage que l'on pensait mort dans l'arc précédent, cette révélation sur le probable grand méchant de la série amène déjà beaucoup de choses: de l'action intense et bien pensée (ne serait-ce que pour justifier la maîtrise des marionnettes qu'a naturellement Masaru puisqu'il a une partie des souvenirs de Sadayoshi en lui), des concept rendant l'affrontement d'autant plus palpitant (la dislocation, la dissolution, les semi-androïdes O...), le suspense sur la survie ou non de personnages comme Shôji et Guy face à cet adversaire contre qui ils ne peuvent rien, de nouveaux sommets d'émotion typique de l'auteur quand un personnage-clé de l'intrigue s'éteint à son tour... et, surtout, ce qui émerge en Masaru: pour lui il n'est plus question d'être un enfant faible. Se fixant un objectif clair, à savoir protéger à son tour celle qui l'a tant protégé ces derniers mois, on le voit évoluer avec force et conviction, et être prêt à rester encore éloigné pour quelque temps de ceux qu'il considère comme sa famille, afin de devenir plus fort. Mais face à ça, comment régiront les principaux concernés, à commencer par Eléonore ? La réponse commence à se dessiner en toute fin de tome, dans un de ces entractes dont Fujita a le secret.

Au fil d'un tome qui est une nouvelle fois riche en révélations fracassantes, en intensité dramatique et en évolutions marquantes, Kazuhiro Fujita conclut à merveille l'acte final de l'arc Le Cirque, tout en nous promettant déjà beaucoup pour la suite. Difficile d'en dire plus sans spoiler, alors allons à l'essentiel: le mangaka nous livre de nouveaux sommets d'émotion, et reste sur un très, très haut niveau dans l'élaboration cohérente de son très riche scénario.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs