Kaguya-sama - Love is War Vol.1 - Actualité manga
Kaguya-sama - Love is War Vol.1 - Manga

Kaguya-sama - Love is War Vol.1 : Critiques

Kaguya-sama wa Kokurasetai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Mars 2021

L'académie privée Shûchiin réunit la crème de la crème des étudiants du Japon, et bien souvent les enfants des pontes qui portent le pays. L'établissement possède un Bureau Des Élèves tout aussi prestigieux, dirigé par la vice-présidente Kaguya Shinomiya, héritière de l'un des quatre plus gros conglomérats du pays, et le président Miyuki Shirogane, véritable tête qui domine les classements de réussite du pays. Admirés de tous, les deux élèves se côtoient au quotidien, et ne sont pas indifférent l'un à l'autre. Aussi, ils accepteraient volontiers les avances de leur prochain si celui-ci se décidait... Ce qui ne sera pas le cas six mois durant. C'est décidé, c'est la guerre, c'est de l'amour ! Mais par question de se déclarer, car celui qui fait le premier pas perdra. Les deux brillants lycéens vont alors s'adonner à différents stratagème avec un objectif unique : Pousser l'autre à faire ses avances en premier.

Cette dernière année, les réseaux sociaux ont vu bien des demandes exigeantes de fans attendant la sortie de leur série fétiche chez nous. Si on a beaucoup entendu parler de Grand Blue et Blue Lock, c'est surtout Kaguya-sama : Love is War qui a enflammé nombre d'internautes, suite à sa très réussie adaptation animée. Le verdict tombe en septembre 2020 : C'est Pika qui se porte garant de la série.

Lancé en 2015 dans le Miracle Jump avant de vite être transféré dans l'Ultra Jump, le manga est l'oeuvre d'Aka Akasaka, un auteur qui a bon nombre d'oeuvres aux compteur mais qui n'avait jamais été publié en France avant ça. Sa présente série est son plus gros succès, celle-ci ayant atteint les 21 volumes tandis que les adaptations animées sont des succès critiques. Et si Kaguya-sama : Love is War est un titre international idéal, son intitulé original est un peu plus complexe : Kaguya-sama wa Kokurasetai : Tensai-tachi no Renai Zunôsen (que l'on peut traduire par « Maîtresse Kaguya veut se déclarer : La bataille de l'amour et de l'esprit des génies », un poil point parlant).

Une comédie romantique lycéenne, oui, mais à la sauce de l'auteur. D'une manière assez générale, le genre ne s'éloigne que rarement de ses codes en ce qui concerne les séries publiées dans des revues shônen. Le harem n'est jamais bien loin, et le titre séduit aussi bien par ses jolies filles que par des élans de plans osés, plus ou moins bien dosés selon l’œuvre. Avec ce premier tome, Aka Akasaka plante le ton. Pas question pour lui de faire dans ce registre, aussi préfère-t-il un côté gag manga ponctué d'absurdité, l'ensemble du plot reposant pour l'instant sur un élément : La bataille cérébrale entre Kaguya et Miyuki, avec en jeu leur amour. Ce simple postulat présente une certaine audace, mais potentiellement une faiblesse. Sur une construction de scénettes qui développent à chaque fois une idée, le manga peut-il se renouveler et accrocher ? La réponse est oui.

Chaque chapitre vient ainsi présenter son histoire qui amènera, d'une manière ou d'une autre, la dualité entre les deux protagonistes, régulièrement appuyée par la présence de la pétillante et nunuche Chika Fujiwara, toujours là pour amener sa bonne humeur, briser l'ambiance trop sérieuse par sa fraîcheur et sa naïveté, et permet de rendre un ensemble d'ambiance toujours percutant. Car l'humour de Kaguya-sama, sur ce premier volume, réside dans sa volonté à vouloir en faire des tonnes à chaque fois. Une situation d'une affligeante banalité, comme un jeu de devinettes entre amis, peut prendre des proportions grandiloquentes quand elles sont traitées par le regard des deux amoureux qui ne s'assument pas. L'auteur joue volontairement du décalage entre l'ordinaire du quotidien et la démesure des coups de poker des personnages pour créer un excès absurde. Fujiwara vient souvent détourner cet ensemble et briser la glace à un moment où on ne l'attend pas, rendant certaines situations encore plus drôles et surprenantes. Pour l'heure, la série mise sur le génie de l'auteur pour renouveler ses situations tout en montrant de toutes petites touches d'évolution entre ses personnages, sans oublier le comique de répétition parfaitement dosé. Aussi les « Que c'est mignon » de Kaguya seront une mimique toujours drôle et parfaitement adaptée aux situations. Un ensemble suffisant pour nous accrocher et nous faire rire, Kaguya-sama nous mettant même une claque de fraîcheur.

Pour adhérer au volume, il faudra accepter le parti-pris graphique du mangaka qui produira peut-être un effet similaire à celui de Hajime Isayama sur L'Attaque des Titans, en son temps. Si la couverture présente une Kaguya aussi envoutante qu'effrayante, les planches montrent un auteur qui devait affiner son trait. Sa patte est un peu hésitante, avec quelques soucis de proportions ci et là. Elle n'empêche clairement pas d'adhérer à l'histoire, mais démontrent un artiste qui doit gagner en précision sur son coup de crayon.

Et concernant l'édition, on sent que Pika souhaite faire de l’œuvre l'un des beaux bébés de son catalogue. Le format seinen et les plus de 200 pages de lecture offrent un véritable joli pavé, appuyé par un papier de qualité, des pages couleurs en amorce, une adaptation graphique de Clair Obscur au poil, et une maquette de couverture de Shuji Takizawa véritablement saisissante et bien trouvée. La traduction confiée à Marylou Leclerc est de très, très bonne facture. Car Kaguya fait indéniablement partie de ces œuvres complexes à traduire pour ses différents jeux de mot, un aspect de l'humour très bien retranscrit ici, le texte faisant mouche sans mal.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs