Journal d'une vie tranquille Vol.2 - Actualité manga
Journal d'une vie tranquille Vol.2 - Manga

Journal d'une vie tranquille Vol.2 : Critiques

Hinemosu no Tari Nikki

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Avril 2021

Plus de deux après la sortie du premier volume aux éditions Vega en janvier 2019, voici enfin venir dans notre langue le tome 2 de Journal d'une vie tranquille, ce manga en couleurs composé de courts chapitres de 4 pages, au fil desquels la légende vivante Tetsuya Chiba, dessinateur entre autres d'Ashita no Joe, revient de la plus simple des manières sur différents aspect de sa vie, que ce soit sur le plan personnel ou sur le plan professionnel. Il y a de quoi penser que cette longue attente doit sûrement être due en partie à la situation de Vega depuis un an, entre le confinement ayant mis en difficulté l'éditeur, puis son rachat par Dupuis. Mais à présent que la machine Vega-Depuis est lancée, on peut sûrement espérer voir la suite arriver un peu plus vite, puisque le tome 3 est disponible au Japon depuis déjà plus d'un an, tandis que le volume y paraîtra à la toute fin de ce mois d'avril.

Après le très intéressant voire touchant tome 1, la recette ne change aucunement dans ce volume 2, au fil duquel Chiba continue de revenir sur nombre de choses pouvant être assez différentes. Et si l'auteur n'hésite jamais à évoquer diverses petites choses autour de son âge désormais avancé (des petits soucis liés à la vieillesse, une "arnaque" aux échantillons dont il a failli être victime...), c'est bel et bien autour de différents souvenirs de sa vie que l'on continue d'entrevoir non seulement ce qui a fait de lui l'homme et le mangaka qu'il est devenu, mais aussi l'entourage qui a pu être le sien.

On appréciera de simples anecdotes qui, bien souvent, valent leur pesant d'or, à l'image de ce voyage en concorde qu'il a fait il y a 40 ans avec Leiji Matsumoto, Moto Hagio et d'autres personnes depuis la France jusqu'au brésil, non sans s'engouffrer aussi dans la jungle amazonienne. Tout comme on profitera de simples petits souvenirs, comme la fois où il a failli se noyer enfant, ses premiers petits boulots où il se sentait incapable et maladroit, une hospitalisation de ses parents après le retour au Japon, sans oublier sa toute première publication (et sa toute première rémunération pour un de ses mangas) à l'époque des éditeurs spécialisés en livres de location. Des petites choses qui, bien souvent, nous permettent d'entrevoir toute une époque.

Mais le plus consistant vient peut-être de tous ces moments où Tetsuya Chiba évoque des personnes qui ont été importantes pour lui, et qui ne sont plus forcément là. Il y a par exemple la brève évocation d'un auteur qu'il considère comme l'un de ses maîtres, Shigeru Sugiura, décédé en 2000, et considéré comme l'un des pères fondateurs du manga moderne aux côtés d'Osamu Tezuka et d'autres, alors même qu'il n'a malheureusement été publié qu'une seule fois en France à ce jour (aux éditions IMHO en 2007, avec le one-shot Doron Chibimaru). Il y a aussi son meilleur ami depuis l'enfance, Kiuchi, celui qui l'a tant encouragé à se lancer dans une carrière de mangaka et à vivre sa passion pour le manga pendant que lui devait y renoncer. Il y a aussi, bien sûr, cette mère, certes très sévère envers les mangas qu'elle détestait, mais que Tetsuya Chiba n'a jamais cessé d'admirer. Sans oublier ses deux frères qui, eux aussi, ont suivi une carrière de mangaka, en particulier Akio Chiba, qui semblait promis à une belle carrière avant son suicide en 1984 à 41 ans. La force de Tetsuya Chiba est d'évoquer tout ça de façon très simple, sans apitoiement ou autre émotion forcée, mais en faisant bien ressentir une forme d'hommage quand il le faut.

Et visuellement, le trait simple enrichi par les couleurs continue de très bien fonctionner. Encore plus quand viennent s'y ajouter quelques photos: des photos de ses proches, mais aussi des photos d'époque, ou même des photos de certaines planches dont celles de son tout premier manga. Autant de petites choses passionnantes à observer quand on s'intéresse un minimum à l'Histoire du manga et de ses acteurs, et qui apportent encore plus d'authenticité à la lecture.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction