Journal de mon père (le) - Cartonné - Actualité manga
Journal de mon père (le) - Cartonné - Manga

Journal de mon père (le) - Cartonné : Critiques

Chichi no koyomi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Avril 2013

Yoichi est employé à Tôkyô depuis de nombreuses années. Un jour, il apprend le décès de son père et se rend à Tottori, sa ville natale. Cela faisait plus de dix ans qu’il ne l’avait pas vu. À la veillée funèbre, les discussions avec sa sœur, son oncle et les autres membres de sa famille sont autant d’occasions de mieux se souvenir de ce père de qui il s’est détourné, et de sa rupture avec sa mère, qu’il n’a pas revue depuis encore plus longtemps…

Le Journal de mon Père fait partie des œuvres emblématiques de Taniguchi, celles qu’on nous conseille en premier lorsqu’on souhaite s’attaquer à la bibliographie de l’auteur.

Avant même de commencer la lecture, Taniguchi glisse un mot sur le rabat de la jaquette, où il nous dit que se replonger dans l’ambiance de sa ville natale l’a rendu heureux. Et avec ce simple petit mot, il nous résume tout son travail : Le Journal de mon Père est un récit intimiste, où l’auteur nous transmet ses valeurs les plus chères, à savoir l’importance des liens familiaux et l’amour pour sa ville natale.

Tout le long du récit, Yoichi se remémore son enfance et les souffrances qu’il a endurées lorsque ses parents se sont séparés alors qu’il ne les a pas vus se déchirer au préalable. En dehors des flashbacks qui constituent le cœur du récit, on voit un Yoichi adulte, pris de remords de ne pas avoir conservé ses attaches.

Cette thématique de la famille est à même de toucher le plus grand nombre. Elle est d’ailleurs traitée d’une manière contemplative : le lecteur voyage dans le temps, à travers le XXème siècle à Tottori, pour voir une parcelle de la vie de cette famille, et pourquoi pas, se reconnaitre en elle. Car ici, Taniguchi évoque le concept de famille recomposée d’une bien belle manière, et arrive à le décrire d’une façon pertinente par rapport au contexte et aux mœurs de l’époque.

Le gros point fort du titre est sa narration qui sonne juste. L’histoire est pleine d’émotion. Pour autant, l’auteur n’en fait pas trop. Il se contente de raconter de la manière la plus simple possible l’histoire de Yoichi et de son père, et c’est ce qui rend la lecture si fluide et agréable, en ne l’alourdissant pas avec un pathos inutile. À ce sujet, on vante souvent les qualités du découpage de Taniguchi, force est de constater qu’il n’a pas usurpé sa réputation, puisque c’est ce découpage, inspiré de la bande dessinée franco-belge, et ce sens de la narration qui offrent cette fluidité.

L’édition cartonnée de Casterman est d’une grande qualité : présence de quelques pages couleur, excellent papier et couverture cartonnée solide, esthétique et qui n’empêche pas de tourner les pages. Le seul point sujet à débat est, bien évidemment, le sens de lecture de l’ouvrage, en l’occurrence le sens occidental. Casterman a l’habitude de traiter Taniguchi comme un auteur de bande dessinée classique en incluant nombre de ses travaux dans la collection Ecritures. Soucieux du respect de l’œuvre de Taniguchi, l’éditeur a tout de même désiré ne pas retourner toutes les pages façon miroir, comme les premiers éditeurs de manga le faisaient, mais plutôt a essayé de réarranger les cases. Le problème est que certaines cases ont forcément dues être retournées, car on perdait en cohérence. Résultat : pour certaines scènes dans un même lieu, on se retrouve avec une disposition réelle dans une case, et une disposition inversée du décor et des personnages dans la suivante, ce qui est assez troublant dans un même ouvrage. Cela n’entache toutefois pas vraiment le plaisir de lecture.

À travers le Journal de mon Père, Jirô Taniguchi nous rappelle à quel point l’amour de nos proches est important. On est difficilement insensible à une histoire de ce type. C’est avec une certaine envie de profiter de la présence de nos parents et no amis qu’on referme l’ouvrage.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs