Je suis un assassin (et je surpasse le héros) Vol.1 - Actualité manga
Je suis un assassin (et je surpasse le héros) Vol.1 - Manga

Je suis un assassin (et je surpasse le héros) Vol.1 : Critiques

Assassin de aru ore no Sutetasu ga Yuusha yori mo Akiraka ni Tsuyoi Nodaga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Octobre 2020

Après l'amusant Cautious Hero le mois dernier, le catalogue des éditions Doki-Doki accueille à nouveau, en ce mois d'octobre, un manga isekai porté par un personnage principal bien plus fort que les autres. Son nom: Je suis un assassin (et je surpasse le héros), un titre français qui fait honneur à la "tradition" voulant que nombre de récits isekai aient des noms à rallonge. Pour cette série lancée en 2018 dans le magazine Comic Gardo d'Overlap (spécialisé dans l'isekai), on retrouve le mangaka Hiroyuki Aigamo, déjà connu pour la version manga d'Accel World. Celui-ci adapte ici un light novel inédit en France: Assassin de aru ore no Sutetasu ga Yuusha yori mo Akiraka ni Tsuyoi Nodaga (littéralement "En tant qu'assassin, mon statut est clairement plus fort que celui du héros"), série de romans écrite par Matsuri Akai (dont c'est la première oeuvre) et illustrée par Tôzai.

Tout commence quand l'ensemble d'une classe de lycéens japonais en première se retrouve soudainement transportée dans une autre monde fantasy, où ils ont été invoqués pour des raisons bien précises. Ce monde, nommé Morigan, est composé de 4 continents peuplés respectivement par les humains, les elfes, les hommes-bêtes et les démons. Le pays humain de Laytice, qui a invoqué les adolescents, est sous la menace d'une invasion de démons, et souhaite donc confier à cette classe le soin de se préparer à affronter la menace démoniaque. C'est ainsi que, sous la houlette du commandant Saran, chacun se voit attribuer un niveau et une classe après l'évaluation d'une boule de cristal, et entame un entraînement où, en tout logique, le dénommé Tsukasa Satô est la vedette: beau gosse doué en tout, toujours entouré et ayant une véritable harem de filles à ses pieds, il s'est vu attribuer la classe de héros. Il est donc censé être le plus fort... "censé", car dans l'ombre, le dénomme Akira Oda, classé en assassin, s'est bien garder de dévoiler aux autres ses véritables stats, qui dépassent de très loin absolument tous les autres. Déjà dans notre monde, Akira était d'un naturel très discret et solitaire, et c'est bien pour ça qu'il a obtenu la classe assassin. Mais ses dons pour être totalement discret et pour ressentir le danger ainsi que les pensées des gens lui font vite comprendre que, dans cette quête contre les démons, quelque chose ne tourne pas rond: le roi de Laytice et ses proches semblent cacher bien des choses qui n'augurent rien de bon...

Le moins que l'on puisse dire est que le récit démarre de manière on ne peut plus classique, surtout pour un isekai, la seule petite pointe d'originalité étant le fait que toute une classe a été transportée, ce qui n'est pas si courant dans les récits du genre parus en France (je n'ai guère en tête qu'Arifureta qui propose la même chose). Une bonne partie du volume tâche surtout de poser des bases plutôt standard, entre les premières infos sur un monde pour l'instant très basique dans sa division en 4 continents pour 4 espèces, une quête de lutte contre les démons qui n'a a priori rien d'original, la découverte des classes et stats, les premiers entraînements dans un classique donjon... Mais on le sent quelque peu au gré de certains indices distillés via les compétences d'Akira: quelque chose de plus sombre se trame derrière ces premiers aspects très classique, et cela commence surtout à prendre forme dans un dernier tiers de volume plus mouvementé, à commencer par un premier bouleversement dramatique assez bien mené qui semble être le vrai point de départ de l'intrigue. Avant ça... eh bien, Hiroyuki Aigamo tâche surtout d'installer honnêtement les principaux personnages comme Akira bien sûr, mais aussi Tsukasa dont l'avis sur notre assassin évoluera peut-être au fil des événements. On sent le mangaka appliqué dans sa mise en place, au risque d'être parfois un peu plan-plan sur certains détails ou, au contraire, de vouloir aller un peu trop vite en étant parfois bref dans ses transitions ou dans les moments d'action. Mais au bout du compte, la curiosité est bel et bien piquée au vu de ce fameux dernier tiers de volume et de la situation dans laquelle se retrouve Akira !

Côté narration et dessin, on a droit à un récit qui passe pas mal par Akira (mais pas que) avec pas mal de pensées, sans doute un héritage des romans d'origine. Visuellement ça n'a pas de grande personnalité, mais c'est propre et assez constant dans le trait, Hiroyuki Aigamo ayant fait des progrès depuis Accel World ou il y avait des inégalités plus frappantes. Malgré quelques visages un peu trop lisses (surtout au début), les designs de personnages et de tenues sont soignés, les décors sont parfois minimes mais sont assez présent quand il le faut, et les quelques premières créatures (le minotaure en tête) se veulent assez denses.

Sous des abords très classiques du genre, le récit distille petit à petit quelques éléments assez intrigants, pour mieux exploser dans un dernier tiers de tome plus marquant. En résulte alors un premier volume assez efficace, dont on espère évidemment qu'il est annonciateur d'une suite encore meilleure !

Côté édition, on retrouve le papier assez épais et souple propre à plusieurs séries de Doki-Doki, celui-ci permettant une très bonne qualité d'impression. A part ça, on a droit à une première page en couleurs, à un lettrage soigné du studio Charon, et à une traduction prenante de Frédéric Malet. Signalons aussi la présence d'une petite nouvelle de 4 pages écrite par la romancière d'origine.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction