Je suis Shingo Vol.6 - Actualité manga
Je suis Shingo Vol.6 - Manga

Je suis Shingo Vol.6 : Critiques

Watashi wa Shingo

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 29 Novembre 2019

Dans un cinquième volume dingue et aux accents apocalyptiques, le robot Shingo a enfin pu revoir celle qu'il considère comme sa maman, Marine, mais il n'a toujours pas pu retrouver Satoru pour lui communiquer le message de la jeune fille: "Satoru, je t'aime toujours". Et sa quête se poursuit donc au Japon. Shingo est porté par tous les sentiments, toutes les émotions que les deux enfants ont fait naître en lui, lui qui n'était à l'origine qu'un robot industriel. Après avoir reçu les premiers éléments d'éducation de la part de Satoru et de Marine, il n'a cessé d'évoluer par lui-même, en acquérant bien des choses, comme la conscience de soi. Mais dans sa quête finalement très pure (retrouver ses "parents", leur communiquer à chacun le message d'amour de l'autre...) souvent aidée par des enfants, il a aussi parfois été mis à mal et "corrompu" par les adultes, a pu commettre des actes profondément dramatiques sans forcément en avoir conscience, et a dévoilé des capacités toujours plus dingues, notamment en devenant littéralement et temporairement la "Terre" elle-même en prenant le contrôle de tous les réseaux.

A présent, l'ultime quête de Shingo est lancée, une quête où il veut retrouver Satoru, et qui sera à nouveau ponctuée de nombreux événements. D'un côté, Satoru, dans un climat de tension quasi paranoïaque au sein du pays et permettant à Umezu de jouer à sa façon sur pas mal de choses (les tensions entre pays, l'"invasion" russe, la conscience collective japonaise... qu'il exploite sans parti pris, avant tout pour bousculer), vit lui-même pas mal de choses aussi étranges que chaotiques. D'un autre côté, Shingo a désormais les machines du monde entier contre lui pour l'arrêter, mais sera à nouveau aidé par certains enfants comme Shizuka et une autre demoiselle tout à fait à part... et reste surtout mû par son inébranlable volonté de retrouver son "papa".

Le parcours du robot va alors continuer de prendre ici d'incroyables proportions, allant cette fois-ci vers l'autodestruction dans le seul but de retrouver ce père. Continuant de commettre tantôt de bonnes actions tantôt des actes terribles sans forcément avoir conscience de tout, poursuivi, Shingo sacrifie petit à petit son "corps" pour atteindre son but... mais pour quelle finalité ? Car entre la part d'innocence et de pureté de "l'enfant" Shingo dans sa quête désespérée (plus désespérée que jamais ici) et l'inquiétude que ses actes peuvent régulièrement provoquer, il y a aussi tout simplement le fait, ironiquement cruel, que Satoru ne sache aucunement qu'il a cet "enfant"... Alors saura-t-il comprendre le message de Shingo ?

Umezu reste volontairement un peu évasif là-dessus, dans une dernière ligne droite à l'ambiance sombre et désespérée très forte puis dans un final plutôt libre d'interprétation. Mais une chose est sûre: l'auteur, à sa façon, et en comptant jusqu'au bout sur son travail visuel intense et noir, mène à bien son récit, en ayant distillé énormément de thèmes assez libres d'interprétation. Dans sa globalité, cette oeuvre culte du maître a très bien vieilli, captive sans mal. Et même si les volumes 3 à 6 n'ont sans doute jamais atteint le niveau de l'époustouflant tome 2, on referme ce dernier pavé de 424 pages avec la satisfaction d'avoir assisté à une fresque riche et fascinante, encore plus pour son époque.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs