Jaadugar - La légende de Fatima Vol.3 : Critiques

Désormais dirigé par Ögedeï, l'Empire Mongol a entamé ses préparatifs afin de se débarrasser une bonne fois pour toutes de son ennemi de toujours, à savoir la dynastie Jin. C'est ainsi en 1230, que la campagne militaire est lancée, et que la grande historie se remet en marche dans un tome où la majeure partie de la toile de fond est occupée par ce conflit, sur lequel Tomato Soup se veut précise sans non plus s'attarder inutilement: la mangaka apporte avec concision ce qu'il faut d'informations claires sur ce contexte historique fait de conquête mongoles mais aussi de bouleversements internes, comme en attestera toute la dernière partie du volume où, suite à la mort d'une très importante figure, les rapports de forces au sein de l'empire sont bouleversés.

C'est en s'appuyant sur ce contexte délicat que Fatima et Töregene entament petit à petit leurs desseins en vue de semer le chaos dans cet Empire Mongol qu'elles haïssent tant. Et pour cela notre héroïne, loin de se battre physiquement, entreprend de plus en plus d'avoir pour armes sa ruse et son savoir. Ainsi a-t-elle déjà l'occasion ici d'approcher, grâce à ses connaissances, des visages de premier plan comme Möge, la quatrième épouse de l'empereur, et surtout Boraqchin, la Grande Khatun, ancienne épouse du défunt Gengis Khan désormais devenue, comme le veut la coutume, la première épouse d'Ögedeï, qu'il va notamment falloir essayer de soigner le mal qui semble la ronger... et, surtout, tenter de cerner les intentions exactes de cette femme.

Le parcours de Fatima, pas après pas, reste facilement captivant, Tomato Soup se voulant assez méticuleuse dans les avancées de son héroïne. Mais il va de soi que, tout autour d'elle, bien des incertitudes subsistent: elle ne peut qu'agir à son échelle face à certains grands événements qui dépassent sa seule personne, il lui faut malgré tout veiller toujours à ce que ses desseins réels ne soient pas percer à jour... et, surtout, elle devra composer avec les incertitudes liées à son alliance avec Töregene, dès lors que celle-ci semble parfois l'éviter... pour mieux la protéger ? On vous laisse découvrir ça, mais une chose est sûre: cette relation tortueuse entre les deux figures féminines centrales de l'oeuvre reste passionnante.

Que dire d'autre ? Eh bien, qu'en plus de soigner son contexte historique, la mangaka séduit également toujours autant dans son portrait d'époque suffisamment documenté, via la mise en avant de différentes moeurs, coutumes et croyances de l'époque. Il résulte de tout ça une lecture toujours aussi intéressante, ce qui est de bon augure pour la suite à l'heure où une adaptation animée par l'illustre studio Science Saru (Devilman Crybaby, DanDanDan, Inu-Oh...) a fraîchement été annoncée !