It's My Life Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Octobre 2019

Chronique 2

L'ancien capitaine des paladins de Justitia, Astra, est ravi d'avoir pris sous son aile la petite sorcière sans famille Noah, qu'il considère déjà comme sa fille... et cela, même si sa présence met régulièrement en péril le quotidien paisible et surtout la maisonnée rêvée de ce trentenaire en retraite anticipée ! Ainsi, c'est une surprise de taille qui fait irruption chez eux en la personne d'Elizabeth (ou Elise), jeune femme de 19 ans se présentant comme la grande soeur de Noah, est bien décidée à la ramener à Antikythiria !

Occupant environ un tiers du tome, l'affaire autour d'Elise est intéressante sur plusieurs aspects. Noah a-t-elle donc une grande soeur, elle qui se présentait comme sans famille ? Quelle relation entretiennent ces deux demoiselles ? Tandis que la part aventure/action autour de l'opposition entre Astra et Elise fait surtout dans un humour décalé, rafraîchissant voire un peu bête (encore et toujours, mieux vaut pas toucher à la maison adorée d'Astra), Imomushi Narita en profite surtout pour enrichir le background de ses personnages. Ainsi a-t-on l'occasion de découvrir toute une face de l'enfance de Noah et la manière dont elle a été recueillie, ce qui installe un beau voile de mystère autour des vraies origines de la fillette. De même, Elise est un personnage bien installé, car on découvre non seulement une demoiselle qui s'inquiète pour Noah bien plus que la petite fille ne le pense, mais aussi une fille ayant déjà trop de choses à gérer à son âge.

Et la suite du volume ne va pas foncièrement changer la recette, où, au gré de nouvelles petites péripéties visant à améliorer son nouveau cadre de vie, Astra va encore se confronter à bien des péripéties. Entre son désir d'installer un jardin potager autosuffisant chez lui et son envie de récupérer son épée pour défendre ses terres si besoin, l'ancien paladin ne se doute pas forcément de ce qui va découler de ces souhaits si simples. Entre autres, au beau milieu de gags toujours bien portés par de nombreux éléments (ne serait-ce que les frasques des frères draconiens ou de Gogor, les bouilles de Noah, certains quiproquos embêtants, ou des idées de flore improbables comme le barometz), la mangaka offre à ses deux héros (bientôt rattrapés par leur cher dragon de garde...) un voyage jusqu'à la capitale, où Astra veut récupérer son épée. Tout en enrichissant géographiquement l'univers, cette incursion dans la ville amène surtout beaucoup de nouvelles choses concernant le background, le passé d'Astra à l'époque où il était capitaine des paladins. Cela passe par des petites révélations souvent exquises, comme la raison première l'ayant poussé à devenir paladin (et autant le dire, aucun héroïsme à l'horizon, Astra était déjà obsédé par l'idée d'avoir sa maison au plus vite ! ), mais aussi par l'irruption de plusieurs nouveaux personnages, anciens compagnons de notre héros, qui ont eu aussi des choses à montrer. Ainsi, tandis que l'on s'amuse surtout du comportement assez décalé d'Oz Snowbling, commandant des paladins de Justitia, on reste intéressé par Rosenrot Stein, jeune femme elle aussi assez haute en couleurs, devenue vice-capitaine de la première compagnie après le départ d'Astra, et qui a toujours voué une certaine admiration à celui-ci. Néanmoins, c'est encore une autre figure qui, dans la toute fin du volume, risque de semer le trouble auprès d'Astra, en rappelant notamment ce que lui-même disait dans le tome 1 concernant la solitude qu'il pouvait ressentir à Justitia...

Visuellement, la patte de Narita s'affine tranquillement, ses designs apparaissent déjà mieux maîtrisés, son rendu des moments vifs est un peu plus clair... L'artiste installe doucement mais sûrement sa patte, qu'elle devrait sans nul doute continuer à peaufiner par la suite. En tout cas, le résultat est, à ce jour, très agréable.

Après un premier tome qui posait vraiment de bonnes choses, le deuxième volume d'It's my life confirme le charme de cette série de fantasy pas tout à fait comme les autres. Entre les éléments d'humour et de tranche de vie, l'autrice enrichit pas mal son univers, construit bien les choses, tout en laissant entrevoir de possibles approfondissements plus sérieux, surtout autour de Noah dont plusieurs éléments de background (ses vraies origines, le mystère de la dénommée Arctica...) ne manquent pas d'interpeller.


Chronique 1

Astra semble vivre un quotidien paisible en compagnie de Noah, dans sa petite maison chérie loin de tout. Mais cette tranquillité est mise à mal lorsque débarque Elise, grande sœur de Noah, bien décidée à récupérer sa sœur. Mais toute cette situation ne viendrait-elle pas d'un manque de communication mutuel entre deux sœurs, distantes mais attachées l'une à l'autre ?

L'entrée en scène d'Elise, la sœur de la petite Noah, semblait apporter un sacré dynamisme à l'ambiance paisible de la série. Pourtant, Imomushi Narita ne trahit pas sa recette de base : le développement de son histoire continue dans une certaine forme d'intimisme, tout en appuyant clairement quelques mystères autour de Noah. Rien d'anodin, donc, à ce que cette intrigue ne s'éternise pas, puisque l'arrivée d'Elise semble n'être qu'à caractère introductif, tout en plantant une relation chaleureuse entre deux sœurs de cœur.

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser en fin de premier volet, pas de grand combat pour ce second opus de It's my Life. Au contraire, son déroulement conserve les intentions feel good du début de la série, et telles semblent être les intentions du mangaka sur le long terme. Aussi amusantes soient les tirades d'Astra qui ne cesse de rappeller sa jolie petite maison, l'habitat des protagonistes reflète totalement l'esprit de la série : celle-ci est une tranche de vie dans un monde d'heroic fantasy, une formule particulièrement efficace grâce à ses personnages, pour peu qu'on soit facilement ému par le genre.

Toutefois, cette suite va un peu plus long que le premier tome dans sa manière de développer l'univers et le background des deux personnages centraux. Noah a droit à son teasing en début de tome, tandis que l'intrigue s'intéresse un peu plus au passé d'Astra dans un second temps, avec un voyage en ville qui a le mérite d'être particulièrement rythmé et aussi comique qu'émouvant à certains instants. On note même une intention particulièrement louable de la part de l'auteur, celle de démystifier la figure du soldat. Fier ancien commandant, Astra n'en reste pas moins qu'un humain qui a ses rêves et ses sensibilités. Loin d'en faire un personnage colossal et surpuissant gratuitement, It's my Life anéhanti les clichés guerriers omniprésents dans ce genre de titre. Pied de nez envers certains récits qui abusent de ce genre de stéréotype de soldat héroïque ? Peut-être, aussi le récit de Imomushi Narita fait un grand bien.

On aurait donc tort de penser que It's my Life n'est qu'une énième comédie se déroulant dans un univers d'heroic-fantasy, tendance pourtant très actuelle avec la recrudescence d'adaptations de light-novel. Certes drôle à certains instants, le récit se révèle un peu plus intimiste grâce à ce second tome, qui n'hésite pas à traiter intelligemment certains clichés du genre. A ceci s'ajoutent quelques promesses de scénario qui laisse croire à une suite encore plus prenante.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction