Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 10 Août 2010
Avant dernier tome de la série gothique coréenne, le volume quatre d’Horror Collector tient ses promesses. En développant avec discernement l’intrigue principale, le récit en oublie certes ses fondements tels que la collection d’objets maudits, mais se concentre - et ce n’est pas plus mal- sur la relation de nos trois protagonistes. En effet, Evilis, Elisabeth et Sin sont unis au-delà de ce qu’on pensait, et chaque parcelle d’eux même ne peut se défaire totalement des autres. On ne s’attendait d’ailleurs pas à de telles révélations, qui élèvent la relation entre Evilis et sa « lumière » autant qu’elles la rabaissent. Il devient alors bien plus aisé de comprendre les sombres paroles des précédents opus, qu’on relira avec plaisir. Et même si l’on a fortement tendance à se perdre dans les nouveaux personnages, leurs ressemblances ou même les discours un peu mystifiés et romantiques de Sin ou Evilis, la lecture reste bien plus claire que ce que l’on a pu connaître dans les premiers volumes. Garder cette simplicité alors même que la narration se complexifie et s’articule dans un schéma directeur qui impose une logique évidente est sans aucun doute la plus grande qualité de ce tome.
Tandis qu’Evilis est balloté entre l’amour qu’il croit porter à Elisabeth, la confiance qu’il accordait à Sin et l’importance d’un passé oublié, on se délecte de voir ce personnage auparavant si serein se débattre. A vrai dire, les volumes de la série ont le don de se focaliser tour à tour sur différents intervenants, Elisabeth ayant eut un long développement sur sa vie avant et après Evilis, Sin partageant chaque opus par ses plans diaboliques et complexes à souhait, tandis qu’ici c’est le sombre homme à la longue chevelure sombre qui prend le devant de la scène pour étaler le dilemme qui l’habite. Le prochain et dernier tome prévoit alors de bons moments, où notre anti-héros aura sans aucun doute un choix à exprimer, le tout grâce à l’amour et la jalousie de Sin, qui se révèle enfin comme une pièce primordiale de cette grande mascarade, emplie de noirceur et de charme.