Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 21 Août 2023
Chronique 2 :
La famille de Hori a acheté l'outil indispensable pour l'arrivée de fraîcheurs : un kotatsu ! Miyamura est aussitôt invité à tester cet objet au pouvoir effroyable, celui d'endormir les troupes, ce qui vaudra quelques situations improbables.
Au lycée, Kôno s'est décidée à avouer ses sentiments à Yôru. Yoshikawa est totalement prise au dépourvu, et redoute de connaître la réponse du garçon qu'elle aime...
À l'approche de l'important cap des 10 volumes, force est de constater que Horimiya ne perd en aucun cas de son intérêt. La force de Hero, l'autrice, est bien de savoir jouer sur des situations anodines pour créer de l'humour ou des tons plus mélancoliques, le tout appuyé par la patte de Daisuke Hagiwara qui donne du cachet aux personnages en toutes circonstances. Et ce neuvième opus ne fait pas exception, notamment grâce à cet "arc du kotatsu", qui permet un enchaînement de situations presque improbables, mais ô combien savoureuses !
Mais le cœur de l'ouvrage se déroule du côté de Tôru, Yoshikawa et Kôno, ce triangle amoureux de l'entourage des deux héros, qui n'a pas encore trouvé de résolution. C'est donc de manière surprenante que le tome présente des avancées soudaines, qui pourraient sceller le sort sentimental d'un ou de plusieurs personnages de la série. Et de nouveau, on peut compter sur la sensibilité des auteurs pour dépeindre cette séquence avec la douceur qui lui est due, apportant une petite force émotionnelle des plus plaisantes.
Et puisque le volume a abordé cette approche plus douce-amère, il poursuit avec un autre passage quasi obligatoire de la comédie romantique adolescente : Noël. Si la fête permet de présenter quelques situations burlesques supplémentaires, c'est surtout du côté des couples que les enjeux se forment, l'épisode abordant l'incertitude sentimentale, notamment dans son lien à l'avenir. Les autrices répondent ainsi à la fougue des premiers amours, leur côté un peu irréel, tout en entretenant la fraîcheur du manga. Car si des obstacles naturels pouvaient se hisser entre Hori et Miyamura, on est persuadés que les tourtereaux sauront se battre pour défendre leur idylle.
Chronique 1 :
La fête du sport est désormais passée et tout le monde en a bien profité, y compris Miyamura qui, pour la première fois et grâce à Hori et à ses amis, a profondément apprécié cet événement. A présent, c'est l'hiver qui pointe tout doucement le bout de son nez, avec son lot de nouveaux petits moments quotidiens.
Ainsi, une bonne partie de ce 9e tome laisse la part belle à des instants de vie animés, où nos jeunes personnages principaux connaissent quelques péripéties toutes simples mais souvent amusantes, et où la saison hivernale est souvent suffisamment bien exploitée: la découverte du monde à part du kotatsu où bien des péripéties les attendent (si si), de gros quiproquos de Hori sur la relation exacte qu'a Miyamura avec Shindô et Tanihara, l'abord du manque de pudeur de Hori envers son ami d'enfance Sengoku qu'elle ne calcule même pas, des petites découvertes (par exemple sur la peur des insectes de Sengoku), sans oublier une fête de Noël un peu spéciale pour plusieurs de nos attachants adolescents... Sans forcément chercher à apporter du neuf dans ce genre de tranche de vie, les auteurs jouent très bien ici sur les relations et la cohésion des personnages: ils sont souvent très complices (il suffit de voir certaines blagues où chacun en remet une couche, notamment lors du passage de la clémentine), se vannent, se découvrent un petit peu plus à chaque occasion, s'embrouillent parfois un peu... mais font aussi attention les uns aux autres. Et ça, un long passage de ce tome va très bien le démontrer, en se focalisant sur un trio sentimental en particulier.
Voici désormais un petit moment que Yuki, pour des raisons pratiques, fait semblant de sortir avec son plus proche ami Tôru, au grand dam d'un Yanagi dont elle a rejeté la déclaration, et surtout d'une Sakura qui est elle-même amoureuse de Tôru et à qui la blondinette n'arrive pourtant pas à dire que sa relation de couple avec le jeune garçon est pour de faux. Pourquoi donc Yuki ne parvient-elle pas à avouer ça à son amie ? La raison est évidente, mais encore faudrait-il que Yuki ose se confronter à ce qu'elle ressent réellement au fond d'elle, et qu'elle ne s'efface pas. Entre confidences auprès de Remi et discussion avec Tôru lui-même, on entrevoit alors encore un peu plus tout ce que Yuki cache de non-dits, de regrets et de dépréciation d'elle-même derrière ses habituels sourires. Là où Sakura lui apparaît franche et courageuse dans ses sentiments, l'attachante petite blonde a l'impression de ne jamais cesser de fuir, et c'est quelque chose que les deux mangakas décrivent de manière efficace, avec un certain naturel, sans en faire trop. Mais aussi en y ajoutant une petite pointe métaphorique assez belle, où le débat de Tôru et de Yûki sur la neige prend tout son sens quand on sait que "neige" se dit "yuki" et que "cerisier" se dit "sakura" en japonais.
Entre moments de vie animés, amusants et complices, évolutions sentimentales pour certains personnages et petits approfondissements, on passe un très bon moment avec ce tome bien équilibré et parfois touchant. Plus encore quand on se dit que ces jeunes entrent dans les derniers mois de leur vie lycéenne, en les obligeant à devoir commencer à réfléchir à leur avenir, jusqu'à des dernières pages assez fortes dans ce que Miyamura propose à Hori. Gageons que le dernier trimestre de ces adolescents et adolescentes en tant que lycéens/lycéennes nous réservera encore bien des choses...