Hitman - Les Coulisses du Manga Vol.8 - Actualité manga
Hitman - Les Coulisses du Manga Vol.8 - Manga

Hitman - Les Coulisses du Manga Vol.8 : Critiques

Hitman

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Décembre 2021

Tout semble bien se passer pour Takanashi et Shimakaze, les deux premières protégées de Kenzaki. Si notre héros n'a jamais eu énormément de soucis à se faire pour la jeune prodige Shimakaze, les choses auront été un peu plus délicates concernant Takanashi. Mais à l'arrivée, il a su convaincre le nouveau directeur éditorial Hôjô de lui laisser sa chance (ce qui n'était vraiment pas gagné), a permis à la jeune femme de se lancer dans une série sur les Blue Wells déjà couronnée de succès, et lui a même offert la possibilité d'avoir deux séries en cours en comptant "Love Letter". En prime, tous deux se sont avoué leurs sentiments et ont, depuis quelques temps, entamé une relation secrète puisque les histoires d'amour entre éditeur et mangaka sont normalement prohibées.

Pour autant, notre héros doit désormais se frotter à deux autres soucis. D'un côté, la nouvelle série d'Amaya, qui a voulu s'essayer à un récit plus culinaire, ne décolle pas dans les sondages malgré l'implication de l'expérimentée mangaka et de son éditeur. Et de l'autre côté, Kasuga, la nouvelle recrue sur qui Hôjô mise beaucoup au vu du succès retentissant de son précédent manga chez un autre éditeur, a décidé de faire cavalier seul, en n'écoutant aucunement Kenzaki, et en affichant clairement son dégoût pour tous les éditeurs qu'il considère comme des parasites. Seulement, alors que le premier chapitre du nouveau manga de Kasuga a su se classer premier du sondage du magazine, chaque nouveau chapitre le fait dégringoler un peu plus...

La première partie de ce tome voit donc Kenzaki mis face à deux risques d'échecs, pour un résultat assez convaincant dans son ensemble. Même si le cas d'Amaya reste moins en vue, il est intéressant pour le tempérament que cette dernière montre, pour son désir de ne rien lâcher quitte à retourner dans la recette de ses précédentes oeuvres pour être sûre de satisfaire son lectorat. Et ce dernier aspect est d'autant plus intéressant quand il est mis en parallèle au comportement de Kasuga, bien différent, ce dernier ne voulant rien changer à sa série, préférant rester fidèle à son style plutôt que de chercher à plaire à tout prix au lectorat, au risque de parfois vraiment prendre de haut ledit lectorat (comme quand il dit que les lecteurs du Shônen Magazine sont peut-être trop bêtes pour savoir lire entre les lignes dans sa nouvelles série). Forcément, ces deux visions différentes permettent à Kouji Seo d'évoquer le rapport du mangaka à ses lecteurs, mais sans pour autant offrir de réponse toute faite quant à la meilleure vision. Enfin, la personnalité de Kasuga, à la fois hautain et haineux envers les éditeurs, est un autre point important: pourquoi est-il devenu comme ça, si méfiant envers le monde éditorial ? La réponse sera révélée bien assez vite en nuançant un peu plus le personnage, et en interrogeant, même succinctement, sur certaines dérivés possibles de l'édition.

Quant à la suite du volume, elle revient sur les deux autres mangakas dont s'occupe Kenzaki, pour deux bonnes nouvelles arrivant coup sur coup: la future adaptation en anime des mangas de Shimakaze et de Takanashi. Shimakaze a toutes les raisons de se réjouir: c'est un véritable rêve qui se réalise pour elle, le staff qu'on lui présente pour l'adaptation est consistant, Kenzaki lui-même sent qu'il s'agit d'un gros projet sur lequel beaucoup de monde compte... et en prime, on s'amusera facilement en voyant Shimakaze un peu à l'ouest côté protocole (elle n'a aucune carte de visite, garde son parler un peu cash...). Mais qu'en est-il pour le futur anime du manga "Love Letter" de Takanashi ? Eh bien, la réalité est bien différente, avec un projet qui, de prime abord, a tout du futur anime opportuniste et au rabais, avec quasiment aucun staff et peu de budget... Evidemment, il est hors de question pour Kenzaki de laisser le manga de sa protégée être "sali" par un anime minable, et il fera tout son possible pour s'y impliquer à sa manière, ce qui est donc un bon moyen pour Kouji Seo d'évoquer un autre aspect du milieu: la production d'un animé. Et de ce côté-là l'auteur entame un travail plutôt honnête, en évoquant vite et bien différents coulisses sur l'équipe de production et ses exigences, sur l'importance qu'ont les seiyû-stars de nos jours... le mangaka se permettant même, à travers le nouveau personnage qu'est Tateishi, un côté plus critique sur la façon dont les animés, depuis désormais plusieurs années, peuvent être produits à la chaîne sans la moindre prise de risque ou vision.

Le plus malheureux dans tout ça, c'est, finalement, le retour de certains petits travers de l'auteur, qui plairont peut-être à certains, mais qui sont concrètement lourds voire assez beaufs, entre le dernier chapitre s'essayant à un humour bidon (était-il vraiment nécessaire de faire intervenir le personnage le plus insupportable d'A town where you live, qui en plus n'a aucunement changé même si elle est désormais patronne d'une boîte ?), et les quelques pages coquines ouvrant flatter l'oeil mais étant souvent très mal intégrées au récit (à l'image de ce que Shimazaki propose à Kenzaki pour le "consoler"). Enfin, il y a toujours cette tendance du mangaka aux grosses facilités: la présence de Kasuga pile dans le même bar que Kenzaki quand il faut, le fait que le réalisateur novice de l'anime de Love Letter soit malgré tout hyper fan du manga, l'irruption imprévue de la perle rare au dernier moment pour l'audition... Tout s'écoule un peu trop facilement.

Des petits défauts qui, heureusement, n'entachent pas totalement un récit qui, dans le fond,r este suffisamment intéressant ici. On suivra donc avec toujours un certain intérêt la suite des péripéties éditoriales de Kenzaki et consort.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction