Hitman - Les Coulisses du Manga Vol.5 - Manga

Hitman - Les Coulisses du Manga Vol.5 : Critiques

Hitman

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 31 Mai 2021

Shimazaki, en grande fan de Shimakaze, en a un peu trop dit, si bien que la jeune mangaka est maintenant totalement déprimée, au point de vouloir tout plaquer. La voici tout simplement confrontée à une réalité: la confrontation de l'artiste aux critiques parfois très gratuites (les trolls, quoi) qui peuvent se faire sur son oeuvre dès que celle-ci devient populaire. Shimakaze, jusque-là déconnectée de tout ce qui est réseaux sociaux (rappelons qu'elle n'a même pas de portable) est effondrée, à cause de ce sentiment d'être jugée par des inconnus... Alors, saura-t-elle se relever ? Après tout, une fille comme Takanashi tire une motivation des critiques, d'autres telles qu'Amaya pensent qu'il vaut mieux ça que l'indifférence... Très rapidement, Kouji Seo évoque alors sous différents angles cette question du rapport du mangaka avec la partie la plus virulente de son lectorat. Mais il reste que la manière dont Kenzaki et Shikishima tâchent de redonner confiance à la jeune fille est très grosse: comment expliquer le coup de la séance de dédicaces, alors qu'elle était censée être "souffrante" pour justifier l'arrêt temporaire de sa série ? On appréciera néanmoins le petit travail fait sur la nouvelle assistante de Kenzaki, qui gagne en attachement au fil de ses petites progressions.

Reste que les conséquences de ces quelques doutes de Shikishima apportent d'autres rebondissements autour de Takanashi, dans la mesure où celle-ci a la possibilité de prendre la relève de la "souffrante"... mais en aura-t-elle les capacités ? Malgré tous ses efforts, le destin semble s'acharner sur elle (un peu trop souvent et facilement, il faut bien l'avouer...) avec la perte de ses planches numérisées, suite à un orage. Il va alors lui falloir beaucoup d'aide pour parvenir à refaire toutes ses planches en une seule nuit, et cette épreuve est alors surtout intéressante pour la mise en lumière de certaines choses autour de notre héroïne et de sa relation complexe avec son père: elle le déteste, lui ne semble même pas la considérer comme sa fille mais simplement comme une rivale, et pourtant elle a assurément gardé des choses de sa vie avec ce paternel, ne serait-ce qu'en matière de manga. Et puis, les trois assistants de Katsuragi sont très honnêtement campés eux aussi, autant pour leur talent que pour l'affection qu'ils ont gardé pour Tsubasa malgré toutes les années passées. Enfin, alors que Kenzaki se retrouve lui-même un peu dans le doute face à cette situation où il se sent inutile, l'occasion sera bonne pour que ses protégées réaffirment ce qu'il leur apporte en tant que responsable éditorial, guide et soutien.

Enfin, la dernière partie s'annonce assez prometteuses dans l'ensemble, dès lors que Kenzaki s'arrange pour négocier auprès de Hôjô une nouvelle opportunité pour Takanashi, le succès de son one-shot aidant. Mais encore faudrait-il trouver une personnalité réelle pour relater son histoire... et à partir delà, Kouji Seo se fait un plaisir de faire encore dans le crossover appuyé, en refaisant appel à des visages bien connus de sa précédente série ! Et le mangaka poussera même la chose en évoquant, à un moment, le fantôme de Fûka s'arrangeant pour placer notre héros juste devant les Blue Wells. Que penser de cette nouvelle étape ? Eh bien, d'un côté, ce genre de crossover, ça fait toujours son petit effet quand on suit les séries de Seo depuis longtemps, d'autant plus que ça donne toujours l'occasion de voir un peu ce que deviennent les personnages de ses oeuvres précédentes. Mais d'un autre côté, il est dommage qu'ici, sous prétexte de ce côté un peu "fan-service", le mangaka enchaîne beaucoup trop les facilités, surtout dans la rivalité opposant Kenzaki à un autre éditeur pour s'accaparer l'histoire des Blue Wells. De l'irruption des deux stars dans le bar à l'identité de l'hommage d'âge mûr venant présenter ses planches, en passant par l'aide fantomatique de Fûka, tout semble beaucoup trop bien huilé et tomber tout cuit dans les mains de notre héros.

Alors, ce tome n'est jamais désagréable à suivre: il y a toujours du rythme, des éléments intéressants, et le style de Kouji Seo qui a toujours de quoi plaire à ses fans.... Mais il est vraiment dommage que l'auteur cède ici à tant de grosses ficelles qui nuisent à la crédibilité de son récit.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.25 20
Note de la rédaction