Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 12 Décembre 2023
Une terrible nouvelle vient de tomber: il a été décidé que le parc dans lequel vivaient Anzu et les sans-abri ne pourra bientôt plus se permettre de les accueillir, ce qui signifie que tout ce petit monde va devoir se séparer. Yassan et les autres ont beau d'abord essayer de cacher cette triste réalité à leur protégée, forcément elle ne tardera pas à l'apprendre, si bien qu'ils s'activent pour essayer de lui trouver une vie meilleure, ailleurs...
Faisant déjà partie des axes assez poignants des débuts de l'oeuvre dans l'adaptation animée, cette partie récidive en terme d'émotion pendant un gros premier quart de ce tome, qui marque avant tout de douloureuses séparations en vue d'un avenir plus bénéfique pour la jeune fille qui n'a assurément pas l'âge de vivre sans toit. Si l'ensemble est assez touchant, c'est pour plusieurs raisons: montrer quelque peu les difficiles conditions de vie des sans-abri bien sûr, mais aussi faire ressortir l'attachement qu'Anzu avait développé pour ces hommes qui ont pris soin d'elle à leur manière, et enfin souligner la bonté de Yassan et de ses camarades SDF qui pensent avant tout au bonheur de cette enfant qui, même si elle n'est pas restée longtemps avec eux, a rendu leur vie plus lumineuse, pour autant de moments qu'ils chériront toujours dans leurs souvenirs. D'ailleurs, il en sera de même pour Anzu dans sa nouvelle vie: elle continue de penser à ses anciens compagnons, qui lui ont appris des choses certes pas toujours utiles dans le cadre de sa nouvelle vie mais tout de même bien présentes en elle. Et c'est ainsi que, auprès de ses nouveaux parents adoptifs attentionnés, on la regarde alors s'adapter à son nouveau quotidien, entre une part de bienveillance et des moments de décalage qui font doucement sourire.
Une fois cette jolie phase passée, Masao Ohtake revient à une recette plus portée sur l'humour dans l'ensemble, au fil de différents événements pas piqués des hannetons. Ici, alors qu'il faut accueillir le violent yakuza Naitô après ses années de prison pour meurtre, et énorme quiproquo autour de Hina et de Nitta va naître à cause des collègues de notre héros en allant toujours plus loin, au risque de réveiller la brutalité de l'ancien taulard. Là, les gamines décident de se mêler de la vie sentimentale de Nitta (il fait si pitié que ça ? Il peut se poser la question) en lui obtenant un rendez-vous avec Utako, cette dernière étant elle-même dans le mal en devenant toujours plus inutile dans son propre bar tant Hitomi gère à fond (pauvre femme qui s'est complètement fait piquer sa place par une collégienne). Hina aura-t-elle enfin une maman ? Utako va-t-elle céder aux avances de Nitta ? On vous laisse découvrir la réponse. Enfin, la dernière partie du volume nous propose une prise d'otage particulièrement savoureuse, à la fois parce que Hina est totalement à l'ouest dans le rôle de l'otage qu'elle prend réellement pour un rôle, et parce que Nitta ne s'inquiète absolument pas pour elle (il est persuadé que normalement elle pourrait s'en sortir seule) au point de laisser les kidnappeurs stupéfaits, le tout nous offrant plusieurs dialogues et situations assez ubuesques et hilarants !
Entre la situation qui évolue pour Anzu de manière assez touchante, l'humour qui fait très souvent mouche (surtout quand il s'agit de malmener les personnages) et, mine de rien, les petits moments mettant en avant le lien Nitta-Hina qui est bien là malgré tous les soucis, on se laisse facilement conquérir par ce 5e volume.