Higurashi - Le Sanglot des Cigales - Gô Vol.4 : Critiques

Keiichi est ses camarades ont pu sauver Satoko de l'enfer dans lequel elle était enfermée, et la petite fille revit, s'attachant même plus que jamais à notre héros en qui elle revoit son grand frère protecteur Satoshi. Ainsi, à l'heure où le festival arrive enfin, tout semble aller pour le mieux, y compris dans le coeur de Rika: elle qui revit silencieusement la période tragique de juin 1983 en boucle depuis plus de cent ans, elle a le sentiment qu'elle est enfin dans la bonne boucle, où ses amis sont tous là et vont tous bien, et où le destin ne devrait pas conduire à sa mort. Hélas, la pauvre enfant, malgré tout ce qu'elle a déjà traversé, ne sait pas à quel point la malédiction peut être d'une cruauté infinie...

Alors, après un troisième volume assez poignant autour de Satoko, et où la malédiction, la cruauté et la violence étaient plutôt mises de côté, l'histoire imaginée par Ryukishi07 nous rappelle très vite ici à quel point elle peut être horrible, en remplaçant brutalement l'ambiance joyeuse, insouciante et heureuse par le retour des atrocités. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Tomato Akase s'en donne à coeur joie pour retranscrire ça avec force dans ses visuels, tant il ne va rien épargner ! Et on ne parle pas ici que du début du tome et de son changement de ton radical qui est très bon pour faire ressortir l'incompréhension des personnages et du lectorat face à l'horrible tragédie, mais aussi de quasiment toute la suite du volume qui, plus que jamais, va malmener la pauvre petite fille s'affichant sur la jaquette.

Car dans ce dernier tome de l'arc Gô, quasiment tout est surtout question des boucles que Rika va encore vivre, mais d'une manière sans aucun doute plus atroce, cruelle et douloureuse que tout ce qu'elle a pu vivre lors de ces cent derniers années. La voici accusée de tous les maux, trahie par tout le monde y compris par les personnes en qui elle a le plus confiance et qui l'aidaient à tenir jusque-là, mourant en boucle de toutes les pires manières possibles avec tout ce qu'il faut de détails sordides et sanguinolents dans les dessins... Donc autant dire que, si vous n'êtes pas habitués à la saga Higurashi qui est très friande ce ce type d'ambiance ultra macabre, il vous faudra avoir le coeur bien accroché face à toutes les mutilations physiques et psychologiques que subit la pauvre fillette. Et si, tout comme la courageuse Rika, vous parvenez à tenir le coup, las mêmes questions qu'elle vous viendront forcément, derrière l'incompréhension de ces boucles cruelles: Pourquoi la malédiction continue-t-elle ainsi de frapper ? Qui en est à l'origine ? Comment Rika pourrait-elle conjurer le destin qui mène à sa mort, alors qu'elle n'a même plus la possibilité de se battre contre ce destin et qu'elle doit se contenter de mourir à l'infini ?

Dans l'ensemble, les réponses seront là, mais elles soulignent à nouveau quelque chose: si vous êtes néophyte dans l'univers de Higurashi, ce manga n'est pas tout à fait la meilleure porte d'entrée, car plusieurs détails vous échapperont un peu, ne serait-ce que sur le rôle du dénommé Akasaka auprès de Rika. Reste que, pour les connaisseurs, cette version manga est assurément soignée et qualitative dans l'ensemble, grâce à un mangaka résolument fan. Il n'y a plus qu'a attendre la sortie française de l'arc Meguri, suite de Gô, elle aussi dessinée par Tomato Akase !