Héros de la galaxie (les) Vol.25 : Critiques

Grâce à un plan brillant préparé par Yang bien en amont, Julian parvient à reprendre la Forteresse d’Iserlohn. Un vrai coup d’éclat qui survient au même moment qu’une annonce tragique… Quelque temps auparavant, tandis que Yang prépare sa conquête afin de préserver un semblant de démocratie dans la galaxie, les flottes de Reinhard répondent à la mort de Rennenkempf en ordonnant l’ultime assaut sur ce qui reste des forces de l’Alliance des planètes libres, de manière à ce que l’Empire règne sans partage. C’est une bataille perdue d’avance que s’apprête à mener l’amiral Bucock, bien conscient que l’effondrement attend le camp démocratique…

L’amorce de la nouvelle grande partie de la série est indéniablement riche en enjeux, et prépare un rapport de forces totalement différent de ce que nous avons connu. Le plus surprenant, pour l’heure, est la mise de côté totale de l’Église terraïque, faction qu’on aurait pu imaginer comme un ennemi commun à l’Alliance et l’Empire de manière à unifier ces dernières, mais il n’en sera visiblement rien. À la place, l’échiquier se réorganise très clairement autour de ses deux champions, Reinhard et Yang, et tout particulièrement autour de ce dernier qui mène un plan à l’envergure surprenante étant donné le tempérament du personnage. Étonnant… mais exaltant ! À ce stade, on a clairement envie de connaître le parcours de sa résistance fraîchement montée.

Mais avant de le découvrir, le récit développe une ultime bataille entre les deux éternels camps ennemis. Un front désespéré et dont, une fois encore, nous connaissons d’avance le résultat. Il est d’ailleurs assez étonnant que cet artifice scénaristique qu’est la révélation du résultat d’une bataille en amont conserve toujours l’intérêt de celle-ci. Car plus qu’une victoire ou une défaite, la survie ou la mort des grands protagonistes du récit, c’est avant tout ce que les affrontements ont à nous proposer qui nous galvanise, ainsi que toute la morale qu’ils abordent. Alors, le dernier combat mené par le si attachant amiral Bucock tient toutes ses promesses. En plus d’être exaltant dans ses manœuvres tactiques, et par conséquent dans ses rebondissements, il offre au personnage la révérence qu’il mérite, via un discours d’une grande pureté et qui sonne comme une prévention supplémentaire contre la tyrannie. De bout en bout, la noblesse et l’altruisme qu’incarne Bucock transcendent le récit, y compris dans les dernières pages via une preuve de respect digne et touchante de Reinhard. On apprécie d’ailleurs les quelques jeux de narrations de Ryû Fujisaki pour évoquer les dilemmes de ce dernier. Car si Reinhard aspire à la conquête, ses racines résonnent bel et bien avec les valeurs prônées par Bucock… Au même titre que le récit dans sa globalité, le sous-texte des « Héros de la Galaxie » nous touche au plus haut point. Et passé ce volume, d’une importance capitale pour l’échiquier galactique, on sait que rien ne sera plus comme avant.