Héros de la galaxie (les) Vol.24 : Critiques

Depuis l’annexion de l’Alliance des planètes libres, l’Empire galactique s’affaire à mettre en place les mesures de grand changement voulues par Reinhard. Pourtant, une déconvenue vient perturber le bon déroulement des procédures : la capture du Haut-commissaire Rennenkempf par Yang, qui fait suite aux accusations infondées de ce dernier. Si Reinhard compte bien résoudre cette affaire et mener une invasion totale de l’Alliance, Yang, lui, se détourne de son propre camp en vue d’un dessein bien plus ambitieux…

Les événements de l’opus précédent laissent des marques indélébiles. Si on pouvait penser que les batailles à venir se feraient contre l’Église terraïque, le retour du conflit entre l’Empire et l’Alliance se fait bel et bien, mais de manière censée. La guerre est sur le point de se répéter, certes, mais le contexte est bien différent et la bataille qui s’apprête à se jouer ne ressemblera à aucune autre, à n’en point douter. Dans son récit d’origine, brillamment porté par Ryû Fujisaki, Yoshiki Tanaka manie toujours son échiquier d’une main de maître, et tout ce qui se produit semble inévitable au vu des nombreux éléments traités parfois longtemps en amont.

Mais si une nouvelle guerre entre les deux camps antagonistes se prépare, c’est du côté de Yang que le rapport de force prend un intérêt nouveau. On attendait depuis longtemps un sursaut du « Magicien », plus que jamais détaché de sa faction de prédilection bien que conservant une foi intacte envers la notion de démocratie, et c’est précisément ce qui se joue dans ce 24e opus. L’audace de Yang, la dévotion de son entourage que l’on perçoit désormais comme une vraie famille (et pas seulement pour Frederica et Julian) et le tour de force qu’il s’apprête à commettre nous subjugue tout le long de la lecture. L’autre force de cette tournure de l’histoire est de placer une grande part du plan entre les mains de Julian, un personnage qu’on n’aurait jamais imaginé aussi imposant dans l’histoire et qui s’impose aujourd’hui comme un troisième génie, bien que d’une moindre ampleur face à Yang et Reinhard. La nouvelle conquête parsème déjà les pages de cet opus, et on se délecte de l’ingéniosité du plan, couillu et narquois au possible. Du très grand Yang, appuyé par le talent indéniable de son fils adoptif.

Entré dans une nouvelle partie scénaristique « Les Héros de la Galaxie » ne perd en aucun cas en saveur, bien au contraire. Si les batailles reprennent, les enjeux s’avèrent très différents de ce que nous avons connu, et on sait d’avance que la suite du récit a de quoi nous réserver son lot de surprises tant il y a encore à traiter. Et si on peut percevoir un semblant d’axe de dénouement pour cette grande intrigue, on sait aussi que rien n’est jamais acquis tant le génie narratif de l’auteur Yoshiki Tanaka demeure. Et étant donné le conflit qui se jouera au prochain opus, qui semble d’avance signer la révérence d’un personnage qui nous aura marqués, il y a de quoi avoir hâte.