Héros de la galaxie (les) Vol.15 : Critiques

Yang Wen-li est parvenu à mâter la révolte au sein de l’Alliance, au même moment où un conflit internet retentissait au sein de l’Empire Galactique. Mais après une année marquée par l’absence de bataille entre les deux camps, les hostilités sont sur le point de redémarrer. Julian, le fils adoptif de Yang, voit sa formation militaire battre son plein. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’un simple exercice de patrouille se transforme en baptême du feu, tandis que l’Empire échafaude un plan ambitieux pour reprendre la forteresse d’Iserlohn…

Les deux derniers arcs, de véritables miroirs, ont vu les deux camps être marqués par leurs propres guerres internes. Cette étape du récit aura laissé plusieurs traces, tant du côté de Reinhard que celui de Yang, permettant à la trame d’entrer d'atteindre un nouveau cap. Les hostilités entre l’Alliance et l’Empire reprennent donc de plus belle, mais le lecteur garde en tête que les intrigues au sein de chacun des deux camps sont sans doute loin d’être terminées. À l’atteinte de ce quinzième tome, le scénario des « Héros de la Galaxie » ne cesse donc de se révéler captivant !

Le conflit reprend par un point de vue bien particulier, celui de Julian Mintz, le fils adoptif du « héros d’El Facil » dont l’importance grandit au même titre que son ascension militaire prend de l’ampleur. Puisque la nouvelle bataille prend pour point de départ une escarmouche liée à sa formation, Julian devient le point de vue central de ce tome, une optique logiquement plus naïve et qui présente les affres de la guerre et les dilemmes du soldat par le regard du jeune homme. L’approche est particulièrement convaincante puisqu’elle aborde les nuances propres à la saga, tandis que le caractère novice de Julian et sa présence directe sur le terrain apportent une tension particulière. Depuis la mort de Kircheis, nous savons que les personnages principaux (exceptés Yang et Reinhard) ne sont pas à l’abri du couperet de la guerre. Et puisque les derniers tomes ont agi comme des miroirs entre eux, la peur de voir Yang subir lui aussi une lourde perte personnelle nous hante durant toute la lecture. Le tome, riche en action, est donc intense, et même effrayant en un sens. À ceci s’ajoute une dimension assez rare du récit qui nous mène directement aux côtés de soldats dans leurs engins de combat, écartant la dimension tactique via les stratèges souvent en retrait (mais jamais totalement à l’abri).

Un quinzième tome aussi prenant qu’éprouvant, et qui brille aussi par ses avancées dans l’intrigue. Ainsi, le relancement des affrontements entre les deux camps opposés permet de mettre davantage en exergue les manipulations de Fezzan, véritable troisième faction qui agite la perfidie du capitalisme en tant qu’antagoniste en zone plus radicale et bien moins grise, tandis qu’une nouvelle approche reliant l’univers de la série au sort de notre propre planète bleue permet de planter de nouvelles optiques. Des pistes d’intrigues déjà captivantes, tandis que la fin de l’ouvrage en amène une autre en confrontant une nouvelle fois Yang à sa propre faction. Bien loin de tourner en rond, la série tirée des romans de Yoshiki Tanaka semble préparer le terrain pour une suite encore plus riche, et ce à tous les niveaux. Et puisque votre serviteur a un certain retard sur sa lecture (en atteste la publication de cette chronique à l’heure où dix volumes supplémentaires sont déjà disponibles dans nos librairies), les attentes des tomes suivants sont au plus haut !