Héros de la galaxie (les) Vol.1 - Actualité manga
Héros de la galaxie (les) Vol.1 - Manga

Héros de la galaxie (les) Vol.1 : Critiques

Ginga Eiyû Densetsu

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Juillet 2018

Ces dernières années, la France a entendu de nouveau parler du romancier Yoshiki Tanaka pour les adaptations de l'une de ses saga : Les Chroniques d'Arslan. Outre la parution de l'adaptation manga signée Hiromu Arakawa, paraissant chez nous aux éditions Kurokawa, une adaptation animée en deux saisons et disponible chez Wakanim a eu lieu. Quelques années après, en 2018, c'est pour son autre œuvre majeure que Yoshiki Tanaka refait parler de lui chez nous : Les Héros de la Galaxie. Roman en 10 tomes plus quelques volumes d'histoires annexes, la saga est réputée pour avoir donné lieu à la plus grande série d'OAV de l'animation japonaise : 110 pour la série principale et 52 pour les side-stories, sans compter les différents films et OAV...


Ces derniers temps, la série a été remise aux goûts du jour par différents moyens. Une nouvelle adaptation animée par le studio Production I.G. A été diffusée, chez nous sur la plateforme ADN, et est en attente d'une suite. Mais avant ça, en 2015, le mangaka Ryû Fujisaki entamait dans le magazine Young Jump une adaptation manga à sa sauce. L'auteur, connu pour Hôshin, Shi Ki et Stray Souls, s'attaque à un autre gros morceau de la littérature asiatique, une adaptation manga toujours en cours au Japon et comptant actuellement une dizaine de tomes.


Une fois n'est pas coutume et après avoir édité la nouvelle adaptation manga des Chroniques d'Arslan, l'éditeur Kurokawa publie cette nouvelle version bande dessinée d'un des romans de Yoshiki Tanaka, un événement célébré plutôt en grande pompe puisque le premier tome des Héros de la Galaxie est sorti pour Japan Expo 2018, et a bénéficié d'une petite exposition sympathique lors du festival.


En l'an 3586, l'Homme est parti à la conquête de l'espace et a su s'y établir. L'univers est maintenant composé de deux factions totalement opposées qui s'affrontent depuis plus de 150 ans. D'un côté, l'Empire Galactique, tyrannie basée sur une monarchie absolue. Et de l'autre, l'Alliance des Planètes Libres qui, elle, aspire à une démocratie universelle. Le conflit s'apprête à connaître un changement majeur grâce à deux jeunes individus qui, dans chaque camp, va renouveler le cours de la guerre...


Issu d'une famille de la noblesse, désormais presque sans le sou, appartenant à l'Empire Galactique, le jeune Reinhard Von Müssel emménage dans une bourgade populaire avec sa magnifique grande-soeur et son père alcoolique, avec comme voisins la famille d'un jeune garçon de son âge : Siergfried Kircheis. Doté d'un fort caractère et dénigrant le système des classes de l'Empire, Reinhard se fait rapidement remarquer tandis que Siegfried, conquis par le charisme de son amie et de sa grande-soeur, est prêt à le suivre au bout du monde. Pourtant, le binôme de se contentera par de faire les quatre-cents coups dans le quartier puisqu'un événement va mener Reinhard à vouloir gravir les échelons de l'armée afin de tuer l'Empereur, tandis que Siegfried va l'assister dans cette ascension. Un parcours qui mènera Reinhard à s'opposer à un jeune grand stratège de l'Alliance des Planètes Libres : Yang Wen-Li.


Présenter la saga des Héros de la Galaxie (Ginga Eiyû Densetsu de son titre original, et GinEiDen pour les intimes) est assez long tant l'oeuvre de Yoshiki Tanaka a marqué la pop culture japonaise et revêt encore une importance capitale au sein de celle-ci. Avec l'adaptation manga de Ryû Fujisaki, c'est enfin l'occasion pour le public français de se plonger dans cette grande épopée galactique depuis le départ. Car si la récente série animée abordait le récit alors que les hostilités étaient déjà lancées et Reinhard avait une place dans l'Empire Galactique, Ryû Fujisaki a choisi de retracer l'intrigue chronologiquement, en partant de la jeunesse de l'un des deux protagonistes de la saga.


Alors, si on entend souvent parler des Héros de la Galaxie comme une pépite de space opera et de stratégie militaire, ce côté tactique ne se ressent pas encore tout à fait dans ce premier opus. Le mangaka aborde les choses tout à fait en douceur et choisir plutôt de narrer les événements en montrant l’ascension de Reinhard et Siegfried, un moyen de présenter l'univers et son contexte tout en douceur, et de développer surtout les enjeux ayant lieu du côté de l'Empire Galactique. On peut ainsi faire un très léger parallèle avec la première série Gundam dont le pitch développait la monté de l'un des deux grands rivaux de l'oeuvre pour exercer une vengeance personnage, même si Reinhard n'a vraiment rien de comparable avec Char Aznable. Cette amorce de l'univers est ainsi particulièrement bien grattée par Ryû Fujisaki et permet au lecteur de bien aborder le camp de l'Empire Galactique, véritable archétype d'une tyrannie spatiale avec une esthétique très marquée par l'Europe du XIXe siècle, tout en conservant une identité futuriste. On retrouve alors logiquement le concept de lutte des classes et une bourgeoisie imbue d'elle-même, moquée par Reinhard, de quoi s'attaquer au personnage ainsi qu'à Siegfried, leurs ambitions sonnant alors comme tout à fait légitimes.


L'ascension du binôme constitue alors l'intérêt majeur de ce premier tome. On cerne les personnalités des deux protagonistes et on s'y attache même très facilement, du fait de leurs sincérités. A vrai dit, pour le néophyte (dont votre serviteur fait partie) qui n'aurait pas idée de la suite de l'histoire mise à part les échos que les grands fans de la saga ont faits résonné, il semble difficile d'imaginer une guerre d'idéaux entre Reinhard et son futur rival de l'Alliance des Planètes Libres, une curiosité donnant indéniablement envie de découvrir ce qui nous attend dans la suite de cette épopée.


Alors, où se situent les batailles spatiales et les grandes guerres tactiques dans ce premier tome ? Bien que les vaisseaux soient parfois montrés (et magnifiquement représentés au passage), cette dimension de la saga n'est pas encore vraiment dévoilée. Ce premier tome est à considérer comme une introduction sur la montée de Reinhard et Siegfried, Ryû Fujisaki réservant les vraies hostilités pour plus tard. Pourtant, cette dimension se précise vers la fin du tome où la légère montée de Yang Wen-Li est narrée en toile de fond, via l'explication de l'un de ses exploites. Subtilement, la rivalité entre les deux grandes figures de la saga est déjà plantée, ce qui aidera sans doute la suite à décoller pour rapidement.


Enfin, l'esthétique du manga Les Héros de la Galaxie proposant une certaine saveur grâce au trait du mangaka. Les particularités du dessin de Ryû Fujisaki ne sont plus à démontrer, l'auteur jouant sur des physionomies anguleuses et des visages aux expressions étonnantes par les grands yeux des personnages, ce qui ne sera peut-être pas du goût de tous. Mais son style colle particulièrement bien à la vision de l'Empire Galactique, esthétique d'une Europe assez datée, qui donne lieu à un cachet visuel attractif. Reste que sur un monument comme Les Héros de la Galaxie, l'auteur semble se modérer et n'agit pas autant à sa guise comme il le faisait sur Stray Souls, série sur laquelle particularités de son très sont encore plus marquées.


Côté édition, Kurokawa nous offre une copie remarquable : Papier de bonnes factures et, surtout, une couverture utilisant intelligemment le vernis sélectif, de manier à créer un relief intéressant sur la jaquette.


On saluera aussi la traduction signée Jun'ichi Takeda, traducteur que nous n'avons pas l'habitude de voir sur du manga puisqu'il est surtout reconnu pour ses très bonnes traductions sur la saga Gundam chez nous. Jun'ichi étant aussi particulièrement attaché à la saga de Yoshiki Tanaka, Kurokawa ne pouvait pas avoir meilleure idée que lui confiée la traduction. On lui fait alors confiance sur la fidélité du texte tandis que l'adaptation rend une immersion simple, pas évidente sur un univers aussi dense que celui des Héros de la Galaxie.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs