Hémispheres Vol.1 : Critiques

Hémisphères est l’une des parution récente d’Amilova. Quoi qu’est-ce ? Un site communautaire dédié à la BD et aux jeux vidéo, qui a récemment décidé de se lancer dans l’édition. Des ouvrages et un magazine ont donc ainsi vu le jour. Car, sous ce nom se cache en fait un projet complet qui donne la chance à de nombreux auteurs de BD, de mangas, de pouvoir se faire publier en France ! Et ça, c’est une démarche que l’on applaudit des deux mains. Hémisphères, pour l’instant, c’est deux tomes parus qui prônent le concept selon lequel le monde « normal » est vraiment trop ennuyeux. C’est vrai quoi, tout est réglé, tout est compliqué. L’héroïc fantasy, c’est beaucoup plus amusant avec un univers toujours imprévisible, des personnages hauts en couleur et beaucoup de rebondissements. En somme, on se retrouve face à une satyre de cet univers. Un peu à la manière de la saga audio et adaptée en bande dessinée « Donjon de Naheulbeuk » ou du jeu de cartes « Munchkin ». Il faut dire qu’on a tout pour : une sorcière, un chat qui parle, un chevalier, un nain. Manque le troll, bien qu’on en aperçoive un ainsi qu’un voleur, sans de présence récurrente dans l’histoire. D’ailleurs, celle-ci se centre plus précisément sur Mégane, sorcière débutante ... novice ... apprentie ... nouvelle ... bleue ... niveau 1 ... disciple ... (© troisième page du tome). Megane, donc, qui par hasard croise le chemin d’un nain et d’un beau chevalier. Tous les trois assistent à la disparition d’une partie des montagnes de leur monde, et ils décident ... Enfin, les deux guerriers décident tandis que Megane se tape l’incruste en bonne inutile qu’elle est, d’aller éclaircir cette affaire et d’en découvrir le fin mot.

Le premier tome nous fait donc découvrir le point de départ, les personnages, la forêt comme première étape, la plaine comme seconde, jusqu’à arriver dans les cavernes naines. Alors évidemment, on ne peut pas parler d’Hémisphères sans parler d’humour. A réserver aux amateurs, la lecture permet de revivre tous les clichés du genre, toutes les références tournées en dérisions, et toutes les incompréhensions de ce monde de gueux quand il se mélange au notre. Si l’on ne rit pas aux éclats, il est facile de sourire devant les dialogues très dynamiques et l’avancée somme toute assez rythmée de nos héros. Lance est nuancé par sa bêtise, le nain est aussi avare, intelligent et bagarreur que prévu et Megane est maladroite mais sûre d’elle et suffisante. C’est en plus la fille d’un haut dirigeant, alors nul besoin est de souligner ses réflexes de fille gâtée à son papa. On s’amuse de voir un Robin des bois au rabais en tant que voleur, qui ont toujours eu et auront toujours le mauvais rôle. Tout se fait dans la disposition des cases, ou du moins cette pagination y est pour beaucoup. Les discussions sont tout particulièrement gratinées, comme les jeux de mots ou les réflexions vaseuses. On retrouve alors tout à fait l’esprit de ces jeux de rôles où tous les caractères sont prédéfinis par la race et le sexe des protagonistes. C’est cette impression de familiarité qui nous plait, mais en même temps l’ensemble manque encore un peu d’originalité, cela viendra peut-être par la suite quand on en apprendra un peu plus sur ces montagnes, même si les soupçons sont assez évidents.

Les graphismes à présent. Premier bon point, les arrières plans et décors. Ils sont travaillés, toujours présents et accompagnent avec succès les personnages. Ces derniers, clairement d’inspiration bande-dessinée plus que manga, sont très expressifs dans leurs postures, un peu moins dans les faciès de certains, notamment pour le nain qui ne bouge pas beaucoup. Les détails sont pourtant fournis et on sent l’application dans le trait, qui au final rend quelque chose de pas si mal. Au niveau de l’édition, rien à redire par contre, c’est parfait tant au niveau des polices choisies que de la blancheur des pages. Dommage que l’histoire s’arrête un peu vite pour laisser la place à une preview, à des croquis et à une histoire inédite de fin de volume. Petit bonus !