Hayate the combat butler Vol.52 - Actualité manga
Hayate the combat butler Vol.52 - Manga

Hayate the combat butler Vol.52 : Critiques

Hayate no gotoku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Juillet 2020

Comme elle l'avait prévu, Maria est partie, sans dire un mot. Une semaine est passée, et Nagi, se sentant abandonnée par la domestique qui avait toujours été là pour elle, déprime, n'ayant même pas le courage de sortir de son lit ou de lire la lettre que la soubrette a laissée. Hayate, de son côté, ne sait pas exactement quoi faire pour redonner le sourire à sa maîtresse et la rendre heureuse, d'autant plus qu'il a désormais conscience du malentendu qui perdure entre eux deux depuis un an. Les camarades de classe de la jeune fille ont alors l'idée d'organiser, pour le réveillon de Noël, une grande fête, avec en prime un concert de Luka ! Qui sait, peut-être que cela redonnera de la joie à Nagi ? Pourtant, une fois l'événement arrivé, la menace de Hisui et de Himegami se refait sentir en vue de l'accès au jardin royal. Tous deux sont à l'affût des émotions négatives nécessaires à leurs ambitions. Et cette négativité, ils pourraient bien la trouver en la fillette, dès lors qu'un ultime coup de massue lui tombe dessus, concernant un malentendu vieux d'un an... Les choses s'emballent dans une atmosphère assez dramatique, la situation devient critique... Au bout de celle-ci, Hayate, aidé par certaines amies, pourra-t-il réussir ce qu'il a toujours souhaité, à savoir protéger Nagi ? Pourra-t-il s'expliquer avec elle, effacer sa douleur, la sortir d'une bien trop belle illusion... quitte à disparaître lui-même ?

"Que se serait-il passé... si je ne l'avais pas rencontrée ce jour-là ?"

13 années de publication au Japon, 10 en France, un total de 52 volumes: le parcours de Hayate the Combat Butler aura été impressionnant dans sa catégorie, et l'oeuvre de Kenjiro Hata nous aura rarement déçu avec sa flopée de personnages attachants, son humour et ses élans plus sérieux et mélancoliques dans certains enjeux. La série aura accompagné sans jamais faillir le peu de lecteurs français qui lui seront restés fidèles, le tout à un rythme qui sera toujours resté régulier. A ce titre, il faut vraiment remercier les éditions Kana, car là où d'autres éditeurs auraient ralenti la série en espérant qu'elle tombe aux oubliettes (on appelle ça le syndrome Delcourt/Tonkam), Kana a toujours maintenu un rythme soutenu et respectueux. Et retrouver quasiment toujours cette ribambelle de personnages tous les deux mois, sans doute est-ce aussi ce qui a participé à notre affection pour eux.

Mais voila, cette fois-ci ça y est: Hayate the Combat Butler s'achève, dans un final étourdissant. Etourdissant pour ses derniers enjeux émouvants, bien sûr: l'affaire autour de l'héritage des Sanzen'in, des pierres et du jardin royal, installée par petites bribes dès les premiers tomes pour parfois prendre une consistance très marquante (comment oublier l'arc "The End of the World" ?) et bien sûr s'enrichir tout du long, trouve sa conclusion dans d'ultimes rebondissements où, au-delà de l'opposition de Hisui et de Himegami, on retiendra surtout la manière dont elle vient plus que jamais s'emboîter aux tourments personnels de Nagi... puis d'autres personnes.

Car tout compte fait, c'est bien ce dernier point que l'on retiendra encore plus de ce final: l'utilisation que Hata fait de plusieurs de ses personnages et de leurs relations, en tête desquels Nagi bien sûr, et sa relation avec Hayate: plus touchante que jamais avec sa peur d'être abandonnée de tous suite au départ de Maria, la jeune fille se prend en pleine figure une deuxième "trahison" amenant quelques pages à l'émotion très forte et, surtout, d'énormes conséquences dans la lutte finale. La fillette sera au centre-même de tous les enjeux finaux de la série, qu'il s'agisse du pouvoir royal ou de la part sentimentale, Hayate aura fort à faire pour la sauver autant physiquement que mentalement, et c'est dans une atmosphère assez mélancolique, onirique et un peu hors du temps qu'il s'intéresse à cet aspect-là, un peu comme il l'avait fait pendant l'arc "The End of the World", et avec en toile de fond l'exploitation efficace de quelques questionnements classiques mais bien justifiés (vaut-il mieux vivre heureuse dans une illusion éternelle ?).
Mais au-delà de Nagi elle-même, le mangaka brille aussi dans son abord plus ou moins fort de nombre de figures de l'oeuvre. Ne serait-ce que les camarades de classe de notre héroïne qui espèrent lui remonter le moral pendant le réveillon, Isumi et A-tan qui se donnent à fond dans l'affrontement final, Yukiji qui apporte une aide succincte à sa petite soeur à un moment critique (ayant alors enfin une allure de grande soeur), ou même des petites "retours" comme ceux de Kurosu ou Klaus qui font plaisir... Mais après le cas d'Athéna qui est passée à autre chose, les deux figures "secondaires" les plus marquantes et touchantes restent assurément les deux autres "amoureuses transies" de Hayate. Hina séduit beaucoup par sa prise en main et sa manière, face à Himegami, d'affronter même l'une de ses grandes peurs: ce vertige qui a amené tant de moments rigolos par le passé et qui, cette fois-ci, prend une tout autre importance symbolisant pas mal de choses dans l'évolution de la demoiselle. Et puis il y a Ayumu, amoureuse de Hayate depuis toujours, et qui malgré ses efforts, n'a pu que voir le vent tourner... Là aussi, les efforts d'Ayumu ont souvent été un bon prétexte humoristique, mais ici ils se font beaucoup plus touchants, tant la jeune fille doit remettre en question des sentiments qu'elle sait impossibles, en allant jusqu'à se poser nombre de belles questions très poignantes. Et si, un an auparavant, elle avait réussi a retrouver Hayate et qu'il n'avait pas rencontré Nagi, que se serait-il passé ? A quoi a servi cette année pour elle ? Y a-t-il des choses à regretter ? Une chose est sûre: Ayumu touche beaucoup elle aussi, mais séduit aussi par la force qu'elle dégage, quand bien même une illusion lui permet de toucher des lèvres son rêves amoureux.

Tout ceci contribue à rendre captivant d'un bout à l'autre cet ultime opus de 230 pages, un opus où il ne faut pas non plus oublier le retour des deux pires ordures parentales de la série, ceux-là même par qui tout a commencé... Et à ce titre, Kenjiro Hata joue vraiment bien les choses puisque bien d'autres aspects ne cessent d'évoquer les tout débuts de la série. Jusque dans les dernières pages, jolies à souhait, montrant bien toute l'évolution de Nagi, et nous laissant sur une ultime note clairement tournée sur l'avenir pour nos attachants héros. Ah, et si vous regrettiez l'absence de maria dans ce tome, rassurez-vous: l'épilogue lui offre un très beau rôle pour refermer la série, en laissant aussi comprendre l'une des jolies raisons de son départ.

Au bout du compte, le dernier volume de Hayate the Combat Butler est totalement à la hauteur des espérances, essentiellement car l'auteur prend son temps pour amener une fin très belle et satisfaisante ainsi qu'un épilogue soigné, mais surtout parce que, jusqu'au bout, il prend beaucoup soin de la majeure partie de sa galerie de personnages, dont il aura su tirer d'excellentes choses pendant 52 tomes en termes d'humour et de relations. La série vaut largement le coup si l'on aime ce genre de comédie capable d'élans plus sérieux et sentimentaux, la seule condition étant peut-être de passer les fameux 8 premiers tomes à la traduction catastrophique (heureusement qu'à partir du tome 9, Frédéric Malet a pris le relais à la traduction), mais le jeu en vaut la chandelle. C'est sûr: après 10 ans à les suivre régulièrement, ces nombreux personnages vont beaucoup nous manquer. Mais dans tous les cas, il semblait difficile d'imaginer une meilleure conclusion pour une série de ce type.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs