Hawkwood Vol.6 : Critiques

La deuxième brigade de l'armée anglaise, dirigée par le prince Edouard, est dépassée par la stratégie des mercenaires génois d'Otto Doria, qui n'ont que faire des considérations chevaleresques de leurs ennemis et se font un plaisir de les accueillir à coups d'arbalète. Face à cet adversaire qu'il juge rustre et indigne de sa personne, Edouard décide tout bonnement de se replier, et ordonne à la compagnie blanche du corbeau d'assurer ses arrières, tout en récupérant les corps alliés que le prince estime injuste de laisser sans les honneurs qui leur sont dus. Une demande que Hawkwood estime irréalisable, si bien qu'Edouard accepte de lui laisser tout de même une cinquantaine de soldats afin de les aider lui et ses hommes. Mais peut-être bien que cette demande de Hawkwood cache un nouveau plan...

Ce plan, nous sommes amenés à le suivre au fil d'une confrontation qui s'annonçait prenante entre John Hawkwood et Otto Doria. Evidemment, une confrontation entre deux troupes de mercenaires se fichant bien des convenances chevaleresques avait tout pour séduire, et même si l'on regrettera que cette confrontation soit assez rapide, Tommy Ohtsuka en ressort parfaitement l'essentiel, à savoir la cruauté de chefs mercenaires n'hésitant aucunement à sacrifier sans états d'âme des hommes qui ne sont pas à eux. Mais l'affrontement finit également par prendre une tournure un peu plus inattendue quand réapparaît un homme que l'on n'avait pas vu depuis un bon moment. Un homme qui, sous ses allures qui semblent plus chevaleresques que chez aucun autre, n'a pourtant rien perdu de sa façon de faire en n'hésitant pas à piétiner autant les ennemis que ses hommes. De cette confrontation naît une nouvelle tournure dans les événements, qui annoncent un 7ème volume intense avec l'arrivée imminente de la célèbre bataille de Crécy.

En attendant, entre les affrontements rendus de façon assez brute par l'auteur, et les quelques stratégies déployées, ce tome a d'autres vocations, à commencer par ériger un peu plus le prince Edouard dans la hiérarchie anglaise en fin de volume. Mais avant cela, ce qui frappe évidemment est surtout la mise à mal de plus en plus prononcée de l'esprit de chevalerie. Entre les armes de jet de Doria puis de Hawkwood qui obligent les chevaliers d'Edouard à battre en retraite puis mettent à mal Perrier, et ce même Perrier qui bien que chevalier affiche un comportement parfois ambigu, on sent de plus en plus que le fameux esprit chevaleresque agonise à petit feu face à des combattants amenant une nouvelle forme de guerre. Une guerre moins digne, plus sournoise, peut-être également plus stratégique, mais surtout plus sale...

Voilà qui nous promet une suite passionnante ! En attendant, ce tome, bien que mouvementé, a un petit goût de transition au bout de laquelle on attend impatiemment de voir ce que réservent certains personnages et ce qui attend le vacillant esprit de chevalerie.