Hawkwood Vol.4 : Critiques

Pour retrouver des hommes rapidement, John Hawkwood a proposé une alliance à une autre troupe de mercenaires, la Compagnie du serment de l'épée, dirigée par Bruno Gabin alias le "renard noir". Les deux troupes alliées font alors route pour retrouver l'armée anglaise, mais un obstacle se dresse sur le chemin : une troupe ennemie française... mais est-elle là par hasard ? Tandis que l'affrontement se prépare, Bruno Gabin se frotte les mains, car c'est lui qui a rusé pour attirer ces Français ici, en espérant pouvoir organiser la mort de Hawkwood et ainsi récupérer ses hommes...

Le monde des mercenaires au 14ème siècle est décidément impitoyable et s'avère bien loin des considérations chevaleresques, et Tommy Ohtsuka nous le montre à nouveau en confrontant avec brio les deux chefs mercenaires, où la victoire reviendra à celui qui parviendra en premier à exploiter la fourberie de l'autre pour l'éliminer et mettre la main sur de nouveaux hommes. Dans un début de tome critique pour Hawkwood, pris en tenaille entre l'ennemi français et une partie de son propre camp qui attend de pouvoir l'abattre dans le dos, c'est clairement Gabin qui semble avoir le dessus... à moins que le sens de la stratégie du chef de la Compagnie blanche du corbeau ne s'exprime à nouveau ! Le résultat est prenant et montre bien, à nouveau, l'intelligence d'un Hawkwood qui sait toujours tirer les choses à son avantage, que ce soit vis-à-vis de Gabin ou en manipulant joliment les hommes de ce dernier pour les payer moins.

Après cette première moitié de tome rythmée et intéressante, la suite ne faiblit pas en revenant à des considérations un peu plus amples, avec un camp anglais qui poursuit son avancée dans les terres françaises et peut désormais préparer un nouveau plan pour prendre au piège les Français en faisant croire à une future attaque sur Paris. Ohtsuka parvient à être assez clair sur ces plans somme toute assez simple, se permet quelques enrichissements en évoquant par exemple le rôle d'un pape qui semble à la botte du roi de France. Mais peut-être retient-on encore plus l'accélération du conflit dans une toute fin de tome emmenée par l'arrivée d'un nouveau personnage historique : l'impétueux Raoul de Lorraine, connu notamment pour être l'une des toutes premières victimes de la très célèbre bataille de Crécy, conflit parfois considéré comme celui ayant réellement fait décoller la Guerre de Cent Ans... On se rapproche ainsi d'un passage très important dans la série, et la suite promet alors d'être encore plus passionnante.