Hana l'inaccessible Vol.1 - Actualité manga
Hana l'inaccessible Vol.1 - Manga

Hana l'inaccessible Vol.1 : Critiques

Takane no Hana-san

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Décembre 2020

En désormais un peu plus de deux années d'existence, le catalogue de mangas nippons des éditions Meian se sera enrichi d'un certain nombre de séries, et cela ne semble pas près de s'arrêter. Ainsi l'éditeur, exception faite de septembre, a-t-il proposé chaque mois, depuis juin dernier, 1 voire plusieurs (4 en juin) tomes 1, le mois de novembre ayant de son côté vu arriver de nouvelles séries. Tandis que Jk Haru - Sex Worker in Another World est allé enrichir la souvent sulfureuse collection Daitan!, dans la collection principale de l'éditeur c'est Hana l'inaccessible que l'on a pu découvrir. En cours de parution au Japon depuis 2019 dans le magazine Manga Goraku des éditions Nihon Bungeisha (le magazine de Gannibal, inspecteur Kurokochi, Gift +/-...) avec trois tomes au compteur, il s'agit de la première publication française pour Kôji Murata, un mangaka ayant déjà publié quelques séries chez différents éditeurs nippons depuis ses débuts en 2013.

La série se nomme en japonais "Takane no Hana-san", un nom qui n'est pas anodin puisque "takane no hana" est un dicton japonais pouvant se traduire par "la fleur sur un haut sommet", et qu'il met en avant le désir d'obtenir ce qui semble inaccessible. Et inaccessible, c'est exactement ainsi qu'apparaît Hana Takamine aux yeux de bien du monde, ses collègues en tête. Au sein de l'entreprise centenaire de pâtisserie/confiserie traditionnelle de luxe Mitsubashi, cette femme de 27 ans est vue comme la carte maîtresse de la section développement de projet, car elle est aussi douée que magnifique. Mais la belle Hana , figure de perfection et d'idéal pour nombre de personnes, a un petit problème de tempérament: elle ne peut s'empêcher de cacher son inexpérience totale en amour derrière un comportement très hautain et cassant, et le premier à en faire les frais est le jeune Tsuyoshi Yowaki, employé de 24 ans à ses ordres, complètement nul avec des idées projets totalement invraisemblables, mais qu'elle trouve irrésistiblement mignon avec ses efforts incessants. Bref, alors que chacun imagine qu'elle ne peut aimer que des hommes très talentueux, beaux et classes, Hana est gaga de son Tsuyoshi pourtant si banal, mais est totalement incapable de le lui dire clairement. Et pourtant, si elle savait que Tsuyoshi est lui-même amoureux d'elles, admiratif devant tout ce talent, devant toute cette fougue au travail...

Quand on commence la lecture de la série, il pourrait d'abord être difficile de vraiment accrocher, tant les choses partent sur un rendu assez banal, avec une belle héroïne tsundere à l'extrême assez standard, mais surtout un schéma se présentant d'abord comme très redondants de chapitre en chapitre, avec des chapitres courts voire très courts (on vade 4 pages à une dizaine de pages) où la narration externe peut vite devenir lourde à force de rabâcher à chaque début de chapitre le contexte. Néanmoins, Kôji Murata trouve rapidement son rythme de croisière, au fil duquel il n'a aucune difficulté à renouveler les situations. On verra ainsi, par exemple, Hana tenter de concevoir un panier-repas pour Tsuyoshi, essayer d'adopter un look plus mignon pour lui plaire, tâcher de lui préparer un gâteau pour la Saint-Valentin, tout simplement essayer d'être gentille et aimable avec lui, etc, etc... mais à chaque fois, son inexpérience ainsi que sa gêne en public font que ses désirs initiaux dévient, qu'elle se met involontairement à conspuer son collègue adoré pour diverses raisons, et qu'autour d'elle les autres employés se méprennent forcément sur ses intentions. Et puisque l'on parle d'autres employés, l'auteur a heureusement la bonne igée d'enrichir très vite son oeuvre avec deux autres figures importantes: d'un côté le Don Juan Genki Sarada alias "Charada", beau gosse coureur de jupons si sûr de lui qu'il a plein de petites amies et qu'il se persuade tout seul que Hana l'aime (si bien qu'il veut la mettre dans son lit), et de l'autre la secrétaire générale Ichigo Amai, 22 ans, si mignonne qu'elle est habituée à avoir tous les hommes à ses pieds depuis l'enfance, qui en joue totalement depuis toujours, et qui ne supporte pas de voir des mecs ne pas s'intéresser à elle pour plutôt être en admiration devant une autre femme... si bien qu'elle prend vite Hana en grippe et cherche à attirer l'attention de Tsuyoshi (ce qui est peine perdue) pour mieux "gagner" contre notre héroïne ! A partir de là, Murata, en exploitant des idées assez standard, n'a pourtant pas de difficultés à enchaîner un certain nombre de quiproquos classiques mais bien menés, pour un résultat de plus en plus sympathique au fil des pages tant il prête à sourire, et tant on peut facilement avoir envie que tout se termine bien pour l'inaccessible Hana et le gauche Tsuyoshi... D'autant qu'au fil des derniers chapitres, on les sent volontiers se rapprocher un petit peu plus.

Sur le plan visuel, le trait de Murata est plutôt plaisant. Sans avoir beaucoup de personnalité, il est soigné, assez précis, et joue très bien sur le physique et les expressions de ses principaux personnages, en particulier Hana bien sûr, celle-ci cachant derrière sa première apparence élégante, froide et sévère des côtés plus gagas et maladroits assez savoureux. En dehors des personnages en eux-mêmes, on a un découpage et une mise en scène classiques qui servent honnêtement l'humour, ainsi que des décors (intérieurs comme extérieurs) standards mais renforçant discrètement l'immersion.

Enfin, l'édition française s'avère très honnête, avec en premier lieu une traduction plutôt efficace de Marina Sanchez. pas de pages en couleurs en vue, mais une bonne qualité de papier et d'impression, ainsi qu'un petit vernis sélectif sur le logo-titre de la jaquette.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction